Le lobbying d’une industrie vietnamienne pour imposer la poudre de grillon aux consommateurs européens
Publié par Catherine Medioni

Acheta Domesticus
C’est sur la demande et l’insistance d’un fabricant vietnamien de poudres d’insectes que la commission européenne aurait fini par déclarer ces insectes nouvel aliment comestible. La demande de la société « Cricket One » en effet, qui date de l’été 2019, portait sur l’introduction de la poudre de grillons domestiques partiellement dégraissés comme nouvel aliment.
Ne peut-on observer là les abus et dérapages du lobbying acharné des industries agroalimentaires qui pèsent de tout leur poids pour influencer la commission européenne dans des décisions qui concernent pourtant les consommateurs européens non consultés, et pour acquérir ainsi de nouveaux marchés dans une Europe culturellement et traditionnellement non consommatrice de vers de farines et d’insectes ?
Dans son avis « scientifique », l’Autorité européenne de sécurité des aliments se fondait essentiellement sur les informations fournies dans le dossier de demande de la société vietnamienne. Autrement dit, cette autorité s’est appuyé sur les seules allégations de la société vietnamienne pour déclarer « que dans les conditions d’utilisation et les doses proposées, la poudre d’Acheta domesticus (grillons domestiques) partiellement dégraissés ne présentait pas de danger. » lit-on dans le règlement d’exécution de la commission Européenne.
Lien du Règlement d’exécution du 3 janvier 2023, autorisant la mise sur le marché de la poudre d’Acheta domesticus ( grillons domestiques ) :
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32023R0005
Le point 9 du même règlement stipule que : « compte tenu du fait que, à ce jour, les éléments de preuve liant directement la consommation d’Acheta domesticus à des cas de sensibilisation primaire et d’allergie ne sont pas concluants, la Commission considère qu’aucune exigence d’étiquetage spécifique concernant le potentiel de sensibilisation primaire d’Acheta domesticus ne devrait figurer dans la liste de l’Union des nouveaux aliments autorisés. »
Dit autrement, cela signifie clairement que les industries agroalimentaires ne seront pas tenues par la commission européenne de mentionner l’adjonction des farines d’insectes dans les ingrédients de leurs produits alimentaires, ce qui est un manque absolu de transparence et d’information due pourtant aux consommateurs. Une attitude aussi perverse que sournoise ne peut qu’engendrer défiance et méfiance envers les produits industriels de la part des consommateurs qui refusent d’acheter leurs denrées alimentaires en fermant les yeux sur leur composition et sur ce qu’ils contiennent.
Pour ceux que cette menace d’absence d’étiquetage clair inquiète, je vous invite à lire les articles ci-dessous :
Les consommateurs Européens ne sont pas des gueux sans cervelle qui vont accepter sans broncher de consommer les larves de farines répugnantes et autres insectes indigestes sous prétexte que la présidente de la commission européenne non élue l’a décidé, sous le poids du lobbying forcené de la société « Cricket One » qui aurait obtenu l’exclusivité du marché pour 5 ans….
Article Rédigé le 1er Février 2023 par Catherine Medioni
Publié le 1 février 2023, dans Non classé, et tagué Lobbying sur la commission européenne, Poudre de Grillons, transparence alimentaire en danger. Bookmarquez ce permalien. 2 Commentaires.
Mme Medioni,
Le point 10 dans le document que vous avez joint à votre article semble dire l’inverse du point 9 que vous mettez en valeur.
Il doit là y avoir une question technique à éclaircir ?
« Dans son avis scientifique, l’Autorité a aussi considéré que la consommation de poudre d’Acheta domesticus (grillons domestiques) partiellement dégraissés peut provoquer des réactions allergiques chez les personnes allergiques aux
crustacés, aux mollusques et aux acariens. En outre, elle a noté que des allergènes supplémentaires peuvent se retrouver dans le nouvel aliment si ces allergènes sont présents dans le substrat avec lequel sont nourris les insectes.
Par conséquent, il convient que les denrées alimentaires contenant de la poudre d’Acheta domesticus (grillons domestiques) partiellement dégraissés soient étiquetées de manière appropriée conformément aux dispositions de
l’article 9 du règlement (UE) 2015/2283 »
@ patrice | 1 février 2023 à 12 h 47 min
En effet, le point 10 semble venir contredire le point 9, ce qui sème la confusion et l’inquiétude dans l’esprit des gens. Dans tous les cas il serait inadmissible que l’adjonction forcée de ces farines d’insectes ne soit pas mentionnée dans la liste des ingrédients et même visiblement indiquée sur les emballages, du style » aux farines d’insectes » ou au contraire » sans farine d’insectes » pour que le consommateur soit éclairé sans ambiguïté sur ce qu’il achète.
Indépendamment du fait que les larves et les insectes n’inspirent que de la répulsion, manger des insectes ne fait absolument pas partie de la culture gastronomique de notre pays. Et il n’est qu’à lire les réactions sur les réseaux sociaux pour comprendre que les consommateurs ne se réjouissent pas du tout de la décision unilatérale de la commission européenne de contraindre les humains à les consommer, peut-être même à leur insu, ce qui est une entrave et un contournement des libertés individuelles.