Jeunes franciliens: lire à tout Prix
Quarante classes de lycéens, apprentis et stagiaires de la formation professionnelle se préparent à décerner, en mars, leur Prix littéraire. Pendant l’automne, des rencontres entre les jeunes et les auteurs se sont déroulées dans chaque département… Ce jour-là, les jeunes lecteurs parisiens ont échangé avec quatre des auteurs en lice. Reportage.« Enfant et adolescent, j’ai trouvé tout ce que je cherchais dans les livres». Ce sentiment, l’écrivain Jean- Blaise Djian, auteur du roman graphique Le Havre, souhaite offrir le même aux lycéens et apprentis franciliens ce mardi 17 décembre dans l’auditorium de la Médiathèque Marguerite Duras. La centaine de jeunes y rencontre quatre des cinq auteurs qu’ils seront amenés à lire et départager dans le cadre du Prix littéraire des lycéens, apprentis et stagiaire de la formation professionnelle.
Deuxième édition du Prix
Durant toute l’année scolaire, et jusqu’au Salon du livre en mars 2014, 40 classes des huits départements franciliens vont ainsi s’immerger dans le monde du livre, à travers lectures, discussions et rencontres avec des écrivains et des bibliothécaires. Ce prix, dont c’est la deuxième édition seulement, vise à impliquer les jeunes dans le monde de l’écrit et leur montrer que le livre, c’est vivant. Et aujourd’hui, face à Pierre Bayard, Soeuf Elbadawi, Jean-Blaise Djian et Isabelle Stibbe, la littérature s’incarne, se discute et s’explore en questions-réponses.
« Pourquoi écrire de la poésie sans ponctuation, dans une langue difficile d’accès pour le lecteur ? », demande un des lycéens à l’auteur comorien Soeuf Elbadawi. C’est l’occasion pour celui-ci de se dépeindre, lui-même lycéen, lisant Proust alors loin d’être accessible. « J’ai dû moi aussi faire cet effort, comprendre à 10.000 kilomètres de distances des notions qui peuvent vous sembler naturelles comme « la province » et Paris. Il y a une part de moi qui vous est étrangère et c’est cette part qui doit vous poser question ».
Style et inspiration
Les jeunes semblent nombreux à avoir apprécié le roman graphique Le Havre, mais aussiBérénice 34-44 , la pièce de théâtre sur fond d’Occupation écrite par Isabelle Stibbe. Celle-ci précise à ses jeunes lecteurs le pourquoi des subtilités de style, comme le « monologue intérieur » qu’elle emploie beaucoup dans sa pièce. « A quel âge avez- vous commencé à écrire ?», « Comment écrire un ouvrage à trois auteurs ? »: le style, le travail d’écriture, l’inspiration sont les thèmes les plus abordés.
« Une question pour tous les auteurs : pourquoi devrait-on voter pour votre livre ? » apostrophe finalement Romain, dans un éclat de rire général. « Nous sommes principalement là aujourd’hui pour vous convaincre de l’importance de l’écriture aujourd’hui. Je suis même sûr que si vous vous acharnez, il y a parmi vous des gens qui deviendront écrivains », lance l’écrivain et philosophe Pierre Bayard. En attendant, une chose est certaine à l’issue de cette rencontre, beaucoup sont déjà devenus lecteurs.
Publié le 5 janvier 2014, dans Culture, et tagué Aulnay, Aulnay-sous-Bois, Lecture. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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