Le mal-logement continue de s’aggraver en France

camp_roms_rn2Les situations de mal-logement se sont encore aggravées en 2013, témoigne la Fondation Abbé Pierre dans son dernier rapport annuel, en notant « des avancées » en matière de politique du logement mais « une réponse insuffisante aux besoins immédiats ». La ministre du logement Cécile Duflot a annoncé un «plan bidonville».

Quelque deux mille personnes se sont rassemblées vendredi dans un hall du Palais des expositions de la Porte de Versailles pour assister à la remise du rapport, à des tables rondes et à l’intervention de personnalités politiques, comme la ministre du Logement Cécile Duflot, qui a annoncé le lancement d’un « plan bidonvilles ». Alors que les 60 ans de l’appel de l’Abbé Pierre en faveur des sans-abri, durant l’hiver 54, sont célébrés le 1er février, la Fondation, qui a repris le flambeau du fondateur des communautés d’Emmaüs, évoque « un élargissement et une accentuation de la crise du logement », qui apparaît comme « sans précédent ». Elle estime à 3,5 millions le nombre de personnes confrontées au mal-logement, et à plus de 10 millions les personnes touchées par la crise du logement, selon Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation. On compte notamment 141.500 sans-abri, et le dispositif d’hébergement « ne permet pas de répondre à toutes les situations de précarité », note la Fondation. Les solutions de fortune (caravanes, baraques de chantier, locaux agricoles, …) « gagnent des territoires de plus en plus éloignés des villes », sans compter « la réapparition de situations que l’on croyait disparues, telles que les bidonvilles » à la périphérie des villes, dans des terrains vagues ou sous des échangeurs autoroutiers.

1,735 million de personnes en attente d’un logement social

L’accès à un logement devient complexe pour les plus modestes, « mais aussi pour de nombreux ménages insérés socialement et économiquement », note le rapport. Le marché fonctionne « comme une véritable centrifugeuse, qui sélectionne les candidats les plus solvables et refoule les autres » vers « un parc HLM qui n’est pas calibré pour répondre à l’ensemble des besoins ». Aujourd’hui 1,735 million de personnes attendent un logement social.

Le rapport met également en cause « une hausse non régulée du coût du logement », avec des loyers qui ont augmenté de 55 % en 13 ans, et une situation socio-économique qui continue de se dégrader. « La question de l’emploi est en filigrane derrière la question du logement », souligne Christophe Robert, délégué général adjoint, déplorant « l’augmentation du nombre de personnes menacées d’expulsions en lien avec la perte de leur emploi ». Mais « le logement peut également devenir un obstacle à l’emploi », dit-il, notamment s’il constitue un frein au recrutement (trop loin, dans des quartiers stigmatisés), ou à la mobilité.

Les copropriétés en difficulté, un problème majeur des vingt prochaines années

La Fondation insiste aussi sur le développement inquiétant des copropriétés en difficultés, qui constituera « un problème majeur dans les vingt prochaines années », selon M. Doutreligne. Plus d’un million de logements en copropriétés sont concernés (sur un total de 6,2 millions), et se caractérisent par un habitat dégradé, une absence de travaux et des charges rapidement trop lourdes pour les occupants.

En matière d’action gouvernementale, « 2013 a été riche en mesures concernant le logement », note le rapport, citant le plan quinquennal contre la pauvreté et le projet de loi Alur. Mais il déplore un manque de « réponses immédiates ». En fin de matinée, Cécile Duflot a annoncé le lancement d’une mission nationale pour résorber les bidonvilles qui se sont multipliés dans le pays. Elle a précisé que cette mission, qui sera dotée d’un budget et de moyens propres, sera confiée à l’Adoma (ex-Société nationale de construction de logements pour les travailleurs – Sonacotra) et sera à la disposition des nouvelles équipes municipales dès le lendemain des prochaines élections. […].

Les collectivités territoriales invitées à respecter la loi SRU

Elle souligne aussi l’ambition de construire 500 000 logements par an, dont 150 000 logements sociaux, mais « les conditions ne semblent pas remplies pour qu’elle se réalise rapidement ». La production annuelle de 2013 s’est élevée à 335 000 logements.

Enfin, alors qu’approchent les élections municipales, la Fondation invite les collectivités territoriales à respecter la loi SRU qui impose aux communes de plus de 3 500 habitants d’avoir 20% de logements sociaux, un taux relevé à 25% par la loi Duflot du 18 janvier 2013.

Source : AFP

Publié le 3 février 2014, dans Logement, et tagué , , , . Bookmarquez ce permalien. 1 Commentaire.

  1. N’y a-t-il pas Quelques exagérations dans les chiffres de la fondation dont le logement social est un peu sa raison de vivre…et reconnaissance à eux mais faut-t-il loger toute la misère du monde? Bien sûr si on le pouvait .

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