L’avenir des banlieues, vu par les Franciliens
Octobre 2005 : les banlieues françaises s’embrasent. Des émeutes qui vont durer plusieurs semaines et qui interviennent alors que, un an plus tôt, l’Agence nationale pour la rénovation urbaine a été mise en place. Que reste-t-il de ces événements dans la mémoire collective ? En neuf ans, la situation des quartiers a-t-elle évolué ? Un sondage élaboré par la Région Île-de-France et le Bondy Blog (et réalisé par l’institut Viavoice) apporte des réponses et délivre des enseignements particulièrement intéressants.
Les émeutes urbaines pourraient se reproduire
Pour 41% du millier de Franciliens interrogés, les émeutes de 2005 sont un phénomène amené à se reproduire. Et les causes principales sont, pour eux, le malaise social dans les quartiers et le taux de chômage, qui pointent devant les rapports parfois tendus entre les jeunes et les forces de l’ordre.
Seulement 18% des Franciliens considèrent que les conditions de vie se sont améliorées dans les banlieues (un résultat qui est toutefois de 29% en Seine-Saint-Denis et 28% auprès des 18-24 ans).
48% des sondés pensent que le sujet des banlieues dans les médias est toujours caricaturé (un résultat qui atteint 59% chez les 18-24 ans, tandis que 32% des sondés vivant en Seine-Saint-Denis estiment que le sujet est absent des médias).
Du mieux dans les transports
Seulement 8% des Franciliens estiment que les élus et les pouvoirs publics sont plus à l’écoute des problèmes des habitants des banlieues. Mais derrière ce chiffre qui interpelle, des signes positifs apparaissent : ainsi, 45% des Franciliens trouvent que, en 10 ans, la qualité des transports en commun a évolué positivement (57% des 18-24 ans, et 55% des habitants de Seine-Saint-Denis). Seulement 12% des sondés disent que cette qualité des dessertes des quartiers populaires s’est dégradée entre 2005 et 2014.
Enfin, les attentes en matière de renouvellement urbain restent fortes : 44% des sondés considèrent que les chantiers sont importants mais qu’il faudra du temps pour réparer les erreurs du passé, 42% jugent ces efforts insuffisants et 10% trouvent que les effets sont déjà visibles et que ces chantiers contribuent à améliorer sensiblement la vie quotidienne (un résultat qui atteint 17% en Seine-Saint-Denis).
L’optimisme des jeunes, le pessimisme des Franciliens
Quel avenir pour les banlieues ? Et quelles solutions ? Une forte majorité considère que la solution passe par l’emploi et la formation.
Pour apporter des réponses aux maux de la banlieue, les Franciliens comptent sur les communes, l’Etat et la Région. Puis, dans une moindre mesure, les entreprises, les associations et les initiatives citoyennes. La future métropole du Grand Paris dans le bas du tableau, mais pas pour les habitants de Seine-Saint-Denis (39% la citent comme une institution susceptible d’améliorer les conditions de vie dans les quartiers populaires).
À noter enfin que 51% des Franciliens sont plutôt pessimistes quant à l’avenir des banlieues. Une inquiétude qui varie considérablement en fonction des territoires : 63% des habitants de Seine-Saint-Denis se disent optimistes, de même que 62% des jeunes.
Demain se crée ici
Le tableau est-il pour autant si sombre ? Ce sondage laisse entrevoir de vrais espoirs. 61% des Franciliens considèrent que c’est en banlieue que s’invente la culture de demain. 74% des habitants de Seine-Saint-Denis en sont convaincus, un résultat que l’on retrouve à ce niveau auprès des jeunes Franciliens. 42% des Parisiens ne partagent pas cette opinion. De même que 43% des habitants des Yvelines.
Source : Région Ile-de-France
Publié le 7 décembre 2014, dans Actualité, et tagué Aulnay, Aulnay-sous-Bois, Banlieue. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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