Nadège Abomangoli, candidate NUPES aux législatives , aborde pour Aulnaycap les sujets cruciaux 

L’urgence concernant le pouvoir d’achat

Durant la campagne présidentielle, l’Union populaire proposait la hausse du Smic à 1400 euros nets, parmi les premières mesures d’urgence une fois arrivée au pouvoir. Or l’inflation, qui atteint des niveaux historiques, nous a obligé à revoir cette mesure pour porter le Smic à 1500 euros nets. Plus globalement, nous serons amenés à revoir un certain nombre de prestations pour tenir compte de l’inflation : revenir par exemple sur la désindexation des pensions de retraite par rapport à l’inflation. Nos ainés, qui ont par leur travail fait tenir le pays pendant des décennies et ont cotisé pour percevoir leurs pensions ne doivent plus être sacrifiés.

De la même manière, le calcul des indemnités de chômage, qui a fait perdre énormément de pouvoir d’achat aux plus précaires, est un scandale sur lequel nous reviendrons. Je serai une élue du pouvoir d’achat et du pouvoir vivre dans la dignité notamment par mon soutien à la mesure portée par la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES) de ne permettre aucune allocation en dessous du seuil de 1063 euros nets par mois.

Un cliché : nous ne serions pas dans le réel du point de vue économique

De nombreux économistes ont démontré que rien de ce que nous proposions n’était irréalisable et nous sommes les seuls à avoir chiffré précisément notre programme (sur youtube, « émission chiffrage » qui liste tous les domaines).

Le ruissellement de Macron ne marche pas, il faut miser sur les petites et moyennes entreprises, nos commerçants qui eux ne délocaliseront pas l’emploi et ne feront pas d’évasion fiscale. Notre projet a pour philosophie de relancer l’économie par la demande et la consommation populaire. L’augmentation des salaires (avec un accompagnement par l’État pour les entreprises ne pouvant y parvenir) afin que les salariés consomment mieux et se tournent vers nos productions.

Il faut donner de la visibilité aux entrepreneurs locaux invisibilisés par les grands groupes et conditionner les aides de l’Etat au respect de normes sociales et environnementales bien plus ambitieuses que ce qui existent actuellement dans le cadre des marchés publics.

Pour cela, il faut créer une caisse de péréquation interentreprises pour mutualiser la contribution sociale entre petites et grandes entreprises (pour la prise en charge de la hausse du Smic par exemple), refonder l’impôt sur les sociétés pour établir l’égalité devant l’impôt entre PME et grands groupes (barème progressif en fonction des bénéfices), reprendre au compte de l’État les dettes privées des TPE-PME contractées durant la crise sanitaire. L’argent,  il y en a : il y a entre 70 et 100 milliards d’euros d’évasion fiscale chaque année. La mobilisation pour le gel d’avoirs russes a démontré qu’agir au niveau international sur ces sujets est possible si la volonté de le faire existe.

La crise de l’hôpital public

Début mai, les urgences de l’hôpital Ballanger ont du fermer, faute de personnel disponible. La seule solution du gouvernement pour pallier à la crise de l’hôpital est de réduire les vacances  des personnels en poste et de demander aux jeunes diplômés de commencer à travailler dès le 28 juillet. Comment accepter cela alors que depuis 2 ans et demi, le personnel a fait d’immenses efforts pour éviter que l’hôpital ne s’effondre face à la crise COVID. Aujourd’hui, alors que le COVID s’éloigne (peut-être provisoirement), il n’est pas possible de souffler car l’hôpital est en train de s’effondrer pour de bon.

C’est le résultat des politiques de contraintes financières imposées depuis des années, de l’absence de formation et de recrutement de personnels en nombre suffisant, ainsi que de la poursuite de la politique de fermetures de lits qui a continué pendant les 5 ans du premier quinquennat de Macron (près de 20 000 lits supplémentaires fermés). Aujourd’hui, dans de très nombreux hôpitaux des lits sont fermés par manque de personnels et les services d’urgences n’accueillent plus les malades et proposent aux patients d’appeler le SAMU qui lui aussi est débordé car là aussi il manque des agents et que les délais pour décrocher s’allongent. Cette situation est intenable.

Du côté des patients, il y aura des morts qui auraient pu être évitées. Du côté des personnels, cela va entraîner une accélération des démissions avec une crise encore plus grave l’hiver prochain. Il y a urgence à changer radicalement de politique. Et cela passe par la loi.  Souvent, se cache derrière les restructurations le moins disant en matière de santé : Jean Verdier à Bondy ne sera plus un hôpital mais un centre de consultation. Par ailleurs sa construction est confiée à un groupe privé qui visiblement louera les locaux à l’AP-HP. De fait il s’agit de la fermeture de l’hôpital avec le transfert de la quasi-totalité des lits d’hospitalisation sur Avicenne dont la maternité et la pédiatrie. C’est la même opération que pour l’Hôtel-Dieu à Paris.

À Aulnay, il faut retrouver un hôpital de plein droit en supprimant sa fusion avec les hôpitaux de Montfermeil et de Montreuil qui n’a fait que l’affaiblir et le priver de moyens. Notre projet c’est aussi la garantie de la création de centres de santé avec des médecins salariés disponibles  et sans dépassement d’honoraires. Bref, il s’agit de mettre en place un véritable service public de la santé avec une Sécurité sociale à 100 % qui permettra à tous de se soigner avec sa carte Vitale sans être obligé de sortir sa carte bleue.

Je sais pouvoir compter sur mes camarades de la NUPES qui localement sont très impliqués dans les différents collectifs de soutien aux hôpitaux, avec également la députée de la 11eme circonscription Clémentine Autain.  Sur la santé, je terminerai sur la nécessité de développer les plannings familiaux, qui sont à la fois des lieux de suivi en santé pour les femmes, mais aussi des espaces d’information et d’échange : des lieux pour elles, qui en ont tant besoin.

Les femmes, sacrifiées de toutes les crises

A chaque moment de crise il faut regarder la manière dont sont traitées les femmes : dans le monde du travail, au sein des familles et des couples, dans la vie associative, syndicale et politique. Résolument féministe, je souhaite participer, dès le début de la prochaine mandature législative à l’élaboration d’une grande loi d’égalité salariale entre les hommes et les femmes, mais aussi à la mise en place d’un grand plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Malgré les mouvements #MeToo, #NousToutes et les mouvements qui les ont précédés ou en ont découlé, les droits des femmes en France n’ont pas bougé.

Alors qu’il prétendait en faire « la grande cause du quinquennat », l’inaction d’Emmanuel Macron nous a fait perdre du temps. Sur le sujet, la droite ne dit jamais grand chose non plus. Un plan national pour lutter contre les violences faites aux femmes à hauteur d’un milliard d’euros est primordial : formation des personnels de police et de justice, création de places d’hébergement d’urgence, présence humaine dans les transports pour lutter contre le harcèlement et les agressions sexistes. Des associations comme « Un toit pour elles » qui a du quitter la ville d’Aulnay et  qui hébergeait des femmes victimes de violences qui se retrouvaient à la rue doivent pouvoir être aidées et  soutenues.

Concernant l’égalité salariale, les entreprises devront verser une prime d’égalité salariales de 10% à leurs salariées si elles ne respectent l’égalité salariale. Il faut mettre de la justice dans tout cela : avec le renforcement des sanctions pénales pour les entreprises et autres employeurs coupables de discriminations. Trop souvent, les femmes renoncent car elle estiment qu’il faut se battre beaucoup pour un maigre résultat. Ce sont quelques exemples qui parlent du quotidien des femmes.

En tant que députée, je me battrai aussi pour la revalorisation immédiate des salaires des métiers féminisés (AESH, sages-femmes, femmes de chambre, etc.).

Les métiers du lien et l’inclusion, un impensé politique

De nombreuses familles sont démunies face aux différentes formes de handicap et/ou de perte d’autonomie. Il faut lever les obstacles à l’accès au droit, et soutenir les familles ainsi que les métiers concernés. C’est la société qui n’est pas adaptée, et non les personnes. A l’heure actuelle, il n’y a pourtant pas de volonté politique d’une réelle inclusion de ces citoyen·nes dans la solidarité nationale. Pourtant, le nombre de personnes en situation de handicap ne cesse de croître : plus de 12 millions de Français·es sont ainsi concernés, dont près de 230 000 enfants.

Aller à l’école, se former, travailler, se soigner, se loger, se déplacer, vivre décemment est encore inaccessible pour bon nombre de citoyennes et citoyens. Chaque personne qui est confrontée au handicap peut se sentir isolée, seule, face au regard des autres et à la dureté du monde qui l’entoure.  La perte d’autonomie est une question de solidarité républicaine. Plusieurs millions de personnes déclarent avoir des difficultés importantes dans leurs activités quotidiennes. À ce chiffre, il faut ajouter non seulement les enfants, mais aussi les personnes âgées dont la perte d’autonomie rejoint souvent les besoins des personnes en situation de handicap.

Des solutions existent pour l’inclusion

Déjà, commençons par la prévention du handicap. Renforcer le suivi médical durant les grossesses, en particulier pour les femmes exerçant des travaux pénibles qui sont nombreuses dans nos villes populaires, et lors de l’accouchement. L’inspection du travail, et la médecine du travail doivent être renforcées, et les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) supprimés par les lois Macron puis de la majorité présidentielle doivent être rétablis.

Il est deuxièmement nécessaire d’assurer le droit à l’éducation, en créant un véritable service public d’accompagnement des élèves en situation de handicap. La France insoumise en Seine-Saint-Denis s’est énormément impliquée en soutien des AESH : ces accompagnants sont mal payés et pas assez formés, alors que c’est ce qu’ils réclament. Nous avons besoins de plus de places en classes d’unités localisées pour l’inclusion sociale (ULIS), d’enseignants spécialisés, créer un diplôme d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) et d’équipements sportifs scolaires adaptés. L’inclusion par le sport n’est pas à négliger. Il faut alors revaloriser les métiers, et les salaires qui vont avec, et décloisonner le secteur de l’éducation nationale et le secteur médico-social.

Troisièmement, l’inclusion passe aussi par des évolutions dans l’emploi, qu’il faut garantir. L’État s’est trop désengagé alors qu’il est impératif de favoriser l’emploi des travailleurs handicapés aux compétences reconnues. La tâche est difficile mais il s’agit d’assurer la cohérence des actions du service public de l’emploi et des organismes de placement spécialisé pour dynamiser l’emploi des travailleur·ses, via un dispositif de pilotage incluant l’État et les fonctions publiques, le service public de l’emploi et le secteur médico-social, l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (AGEFIPH) et les partenaires sociaux.

Une jeunesse à qui il faut donner des perspectives

Des armes circulent et des jeunes sont pris dans des spirales mortifères. Nous l’avons encore vu récemment avec  le décès d’un jeune aux 3000 à Aulnay dans des circonstances troubles. Nous devons mener une politique qui réponde résolument à l’urgence sociale et donne un horizon émancipateur et un avenir à toute la jeunesse de nos villes, pour éradiquer le terreau sur lequel prospère la violence. Pour faire face, nous devons marcher sur nos deux jambes. Des moyens pour la prévention spécialisée, maillon essentiel pour éviter la délinquance. Une vraie police judiciaire, formée, à effectifs décents, pour assécher les trafics, à commencer par le trafic d’armes.

Les familles et les habitants doivent pouvoir vivre sereinement, sans s’inquiéter pour eux et leurs proches.

Nos mesures sont simples. Par exemple l’allocation d’autonomie pour les jeunes travailleurs ou étudiants et la hausse des embauches et des créations d’emploi (300 000 à destination des jeunes dans le secteur non marchand et public) qui permettront de lutter contre le chômage massif des catégories les plus jeunes de la population française et qui donneront un nouvel espoir à une jeunesse désabusée. Pour les sortir de la précarité, leur permettre de construire des projets, et dans les cas nécessaires pour leur offrir une porte de sortie à la délinquance qui les étouffe. Pour les étudiants, la création de logements à destinations des jeunes ajoutée à la hausse de construction de 15 000 places par an en cité universitaire, est aussi un vecteur d’indépendance personnelle, un élément central dans la politique globale de construction de logements durables que nous proposons.

Nadège Abomangoli

Présidente du groupe des élu.es insoumis.es à Est Ensemble 

Publié le 1 juin 2022, dans Non classé, et tagué , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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