De banni à numéro 2 : comment Jessy MILLER a fait de Sevran ma ville (officiel) un espace citoyen incontournable
Le 22 septembre 2025, deux événements ont marqué l’actualité : la reconnaissance de l’État de Palestine à l’ONU… et, à Sevran, l’ascension de Sevran ma ville (Officiel), devenu le 2ᵉ plus grand groupe Facebook de la ville.
Rencontre avec son fondateur, Jessy MILLER, qui a transformé une exclusion en une communauté citoyenne de plus de 9 300 membres.
Q : Comment est né Sevran ma ville (Officiel) ?
R : En 2020, j’étais actif sur Sevran Communauté. Mais l’administratrice trouvait que je parlais trop, que je prenais trop de place, que je n’allais pas dans son sens. J’ai été banni. Plutôt que de me taire, j’ai décidé de créer mon propre espace citoyen. C’est ainsi qu’est né le groupe Facebook « Sevran ma ville officiel ».
Q : En cinq ans, votre groupe est devenu le 2ᵉ plus grand de la ville. Comment l’expliquez-vous ?
R : Les ingrédients sont simples : laisser la parole aux Sevranais, parler de notre ville sous tous ses angles – ses atouts, ses faiblesses, ses associations, ses artistes, ses sportifs. On publie de belles photos, mais aussi des photos qui dérangent. On aborde Sevran dans toutes ses dimensions : politique, écologique, culturelle, sociale. Et parfois, oui, il faut un soupçon de polémique pour “chatouiller” l’algorithme Facebook. Ce n’est pas gratuit : c’est une manière d’ouvrir les yeux, de provoquer le débat, et ça marche.
Q : Votre groupe dérange-t-il certains acteurs locaux ?
R : Je le pense. Sevran ma ville (Officiel) rend visibles des choses que d’autres préfèrent cacher derrière des storytelling flatteurs. Je pense par exemple à la bétonisation de Montceleux. Avec mes collaborateurs, on réfléchit, on élabore et on balance une punchline qui fait réagir. Certaines publications ont atteint jusqu’à 90 000 vues. Preuve que les Sevranais veulent de la transparence et une information qui ne soit pas aseptisée.
Q : Quelle place ce groupe prend-il dans votre quotidien ?
R : Une place énorme. Je suis passionné par la communication, les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. J’y passe au moins trois heures par jour à créer du contenu, répondre aux commentaires et aux messages privés. Sevran ma ville est devenue ma deuxième partenaire de vie… après ma femme.
Q : Et votre famille, comment vit-elle cette exposition ?
R : (sourire) Pour être honnête, ma femme en a parfois marre. Elle me trouve devenu trop bavard. Même pour aller chercher une baguette au coin de la rue, ça peut me prendre une heure, alors que la boulangerie est à deux minutes… On croise quelqu’un, on échange. Sevran, c’est ça aussi : une ville où l’on ne reste jamais seul.
Q : Vous dites avoir toujours été réservé. Comment vivez-vous cette notoriété ?
R : C’est vrai, j’ai toujours été discret, presque timide. Mais Sevran m’a changé. Ce sont les habitants qui sont venus vers moi. À Carrefour, à Auchan, partout, on me salue : “Bonjour monsieur MILLER !”. Ça me fait sourire. J’aime profondément les Sevranais, même si nous ne sommes pas toujours d’accord.
Q : Qu’est-ce qui vous touche le plus dans l’aventure Sevran ma ville ?
R : Sa capacité à déclencher des chaînes de solidarité. Quand une personne est en difficulté, le groupe s’active immédiatement. Ça, j’adore, parce que ça rejoint mon cœur de métier : le travail social. Aider, tendre la main, ne jamais laisser quelqu’un seul.
En conclusion :
En seulement cinq ans, Sevran ma ville (Officiel) est passé de projet personnel à véritable agora numérique. Devenu numéro 2 le 22 septembre 2025 – une date qui restera symbolique pour la ville comme pour le monde – le groupe illustre une chose simple : les habitants ont soif de liberté d’expression, de transparence et de solidarité.
Pour Jessy MILLER, “l’histoire ne fait que commencer”.
La rédaction
Publié le 24 septembre 2025, dans Internet, et tagué Facebook, Jessy Miller, Sevran. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.


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