Merci à Benoît Vaillot et Pierre Brasme pour leurs travaux qui ont inspiré cet article
Chères Aulnaysiennes, chers Aulnaysiens,
La série d’articles que je poursuis interroge l’actualité récente par l’histoire des conflits territoriaux, du droit d’option de nationalité et des déplacements de population essentiellement aux XIXème et XXème siècles.
Le présent article porte sur le cas de l’Alsace-Moselle après la guerre Franco-Prussienne de 1870-1871.
Malgré l’annexion de Nice et de la Savoie, la politique étrangère de Napoléon III fut désastreuse. Le 19 juillet 1870, elle aboutit à la déclaration de guerre contre la Prusse de Guillaume Ier, alliée à plusieurs États allemands. Le 1er septembre 1870, la France connut un désastre militaire à Sedan durant lequel l’empereur Napoléon III fut fait prisonnier. Le 4 septembre 1870, la IIIème République fut proclamée, mettant fin au Second Empire. Les Allemands envahirent le Nord de la France et assiégèrent Paris qui capitula le 28 janvier 1871.
Le 1er mars 1871, le traité préliminaire de paix entérinant la cession de l’Alsace Moselle à l’Empire allemand fut ratifié, à la demande d’Adolphe Thiers (premier chef de l’État de la troisième république), par le parlement français réuni à Bordeaux. Les députés opposés, essentiellement parisiens et des territoires concernés, se retrouvèrent très minoritaires. 546 députés furent favorables à la cession, 107 contre et 23 s’abstinrent. Les élus des territoires d’Alsace et de Lorraine cédés signèrent un texte de désapprobation appelé « la protestation de Bordeaux ». [i]
Ce vote contribua au déclenchement de la période insurrectionnelle de la Commune de Paris entre le 18 mars 1871 et le 28 mai 1871 réprimée par le gouvernement de Thiers lors de ce que les contemporains qualifièrent de Semaine sanglante[ii]. Mais c’est une autre histoire. Revenons à la cession de l’Alsace-Moselle.
Le 10 mai 1871, le traité de paix, signé à Francfort par Thiers, obligea la France à verser 5 milliards de francs-or et à céder les trois quarts de l’ancien département de la Moselle, un quart de celui de la Meurthe, quelques communes situées dans l’est du département des Vosges, les cinq sixièmes du département du Haut-Rhin et l’intégralité du Bas-Rhin.
En réalité, l’Alsace et la Moselle étaient annexées de facto depuis le 14 août 1870, huit jours après la défaite de Mac-Mahon à Frœschwiller.
L’Alsace et la Moselle annexées à l’Allemagne étaient des régions industrialisées et prospères. Leur perte « ampute le PIB français de 20 %. Le Gouvernement doit emprunter pour payer l’indemnité exigée par l’Allemagne. La dette publique passe de 55 % du PIB en 1869 à plus de 115 % en 1880. Or au-delà de 90 %, on considère généralement qu’elle entrave la croissance économique. La défaite en elle-même aura coûté un quart du PIB, dans un contexte mondial déjà en pleine crise bancaire dite ‘’longue stagnation’’ (1873-1897), provoquée entre autres par l’injection massive de monnaie dans le système bancaire allemand. Le ratio d’endettement public ne commencera à refluer en France qu’en 1895[iv] ».
En décembre 1871, le nouveau Richland Elsaß-Lothringen avait une superficie de 14 522 km2 et comptait 1 600 000 habitants qui devinrent de facto Allemands. Néanmoins, ils eurent la possibilité s’ils le souhaitaient de rester français à certaines conditions. L’article 2 du traité stipulait en effet que « Les sujets français, originaires des territoires cédés, domiciliés actuellement sur ce territoire, qui entendront conserver la nationalité française, jouiront jusqu’au 1er octobre 1872, et moyennant une déclaration préalable faite à l’autorité compétente, de la faculté de transporter leur domicile en France et de s’y fixer ». Quant aux Alsaciens et Mosellans résidant hors de France métropolitaine, ils eurent jusqu’au le 1er octobre 1873. Les habitants de territoires cédés eurent donc un an et cinq petits mois pour se décider. C’est « l’option », acte administratif lourd de conséquences : rester et devenir Allemand ou partir et rester Français.
Sur les 1 600 000 Alsaciens et Mosellans des territoires cédés et les 380 000 résidant en France ou à l’étranger, plus de 540 000 optèrent pour la nationalité française selon certaines estimations.
Près de 280 000 des Alsaciens et Mosellans des territoires cédés firent une déclaration d’option française et 130 000 partirent avant le 30 septembre 1872. Les autorités allemandes furent très surprises de cette ampleur.
Si 130 000 quittèrent les territoires cédés entre 1871 et 1872, beaucoup d’Alsaciens et de Mosellans avaient fui durant la guerre de 1870 et les départs se poursuivirent après 1872 pour atteindre 400 000 en cumulé jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale. Dans le même temps, un nombre équivalent d’Allemands s’installèrent dans ce nouveau Reichsland.
Revenons à la date butoir laissée aux Français des territoires cédés pour opter. Le 30 septembre 1872, l’administration allemande se mit à chercher tous les optants pour vérifier s’ils avaient bien quitté les lieux. Les optants n’ayant pas quitté les lieux étaient nombreux, beaucoup pensant que les territoires cédés redeviendraient rapidement français. Ces contrôles des autorités allemandes provoquèrent le départ de nombreux jeunes refusant d’effectuer le service militaire obligatoire prussien particulièrement rude et qui risquaient de ce fait d’être condamnés par les tribunaux militaires à l’interdiction de revenir sur les territoires cédés avant 55 ans révolus (fin des obligations militaires dans Ia Landwehr). Cela expliquait la surreprésentation des jeunes hommes de 18 à 25 ans parmi ceux qui optèrent ou partirent légalement ou illégalement après. Résultat : fin 1872, les autorités allemandes constatèrent avec effroi que 70 % des recrues des classes de 1851 et de 1852 manquaient à l’appel.
Focus sur les mosellans
Option, émigration légale et clandestine enlevèrent à la Moselle près de 200 000 personnes sur 474 316 habitants recensés en décembre 1871. Cependant, toute la Moselle ne fut pas touchée dans les mêmes proportions, l’optant type étant un bourgeois francophone urbain et catholique, le non optant type étant a contrario un germanophone rural et protestant.
Nombre d’optants par rapport à la population civile en 1871 par cercles[vi]
Au sein du cercle de Sarreguemines, les options furent d’autant moins nombreuses que les autorités allemandes en annulèrent beaucoup pour éviter les pénuries de main-d’œuvre notamment dans les verreries du pays de Bitche. Les artisans et les ouvriers d’usine furent d’ailleurs les plus touchés par l’annulation. Cependant, le sentiment anti-allemand était loin d’y être insignifiant.
Les optants partis après 1871, qui souvent parlaient uniquement leur dialecte alsacien ou lorrain, partirent pour Paris et sa région, l’Algérie, les États-Unis, mais surtout en Lorraine restée française, mais aussi en Suisse et au Luxembourg, d’où il était possible d’administrer leurs biens à distance. À Paris vivait déjà une importante diaspora alsacienne depuis le milieu du XIXème siècle et en Seine – Saint-Denis depuis le moyen âge.
« À défaut d’être officiellement encouragés à franchir la frontière [par le gouvernement français], les migrants bénéficient d’une solidarité nationale extraordinaire dont la presse se fait le relais. Ils peuvent obtenir des bons pour des repas, des vêtements, un logement ou des billets de train auprès de comités de secours qui se constituent près de la nouvelle frontière.[viii] »
Le retour de l’Alsace-Moselle à la France
Investie par les troupes françaises dès la fin de la Première Guerre mondiale, l’Alsace-Lorraine fut officiellement restituée à la France par le traité de Versailles du 28 juin 1919, après quarante-huit ans d’annexion prussienne.
Le traité de Versailles reconnut le principe du droit des Alsaciens et Mosellans de revenir dans leurs foyers d’origine. La « loi du 14 août 1919 sur le retour des Alsaciens-Lorrains à leurs domiciles » l’organisa ce droit. Cependant, après plusieurs décennies durant lesquelles les héritages s’étaient transmis, sa mise en œuvre ne fut pas toujours possible et créa des tensions entre ceux qui étaient restés et avaient hérité et ceux qui étaient partis et se retrouvaient souvent sans rien et qui restèrent là où le sort les avait jetés. C’est ainsi que mes arrières grands-parents originaires d’Alsace et de Moselle et mes grands-parents restèrent à Paris où ma mère naquit.
En parallèle, l’expulsion massive des Allemands de souche installés après 1871 fut rapidement mise en œuvre.
Et vous, que pensez-vous de cette période de l’histoire de France ? Que vous inspire-t-elle par rapport aux conflits actuels ?
Merci à Benoît Vaillot et Pierre Brasme pour leurs travaux qui ont inspiré cet article
Chères Aulnaysiennes, chers Aulnaysiens,
La série d’articles que j’initie aujourd’hui interroge l’actualité récente par l’histoire des conflits territoriaux, du droit d’option de nationalité et des déplacements de population essentiellement au cours des XIX et XXème siècles.
De l’Antiquité à nos jours, les vainqueurs des conflits ont toujours tenté d’opérer des transferts de population pour briser la résistance de leurs ennemis.
En Europe, à l’époque moderne -généralement comprise entre la découverte de l’Amérique de 1492 et la Révolution française de 1789- les habitants changeaient de sujétion lors d’une conquête territoriale. À partir du XVIIème siècle progressivement, puis au XIXème siècle systématiquement, l’option devint un droit des peuples européens, consacré au XXème siècle par le droit international.
Les traités signés au XVIIème siècle, mais surtout après 1815 accordèrent aux populations des territoires cédés le droit de choisir leur nationalité, le problème le plus délicat étant la distinction entre l’origine et le domicile.
En 1697, le traité de Ryswick permit aux Alsaciens devenant sujets du roi de France de quitter le royaume avec leurs biens, à défaut de quoi ils devaient loyauté à leur nouveau souverain.
En 1785, le traité d’Elissonde fixant la frontière franco-espagnole dans la vallée des Aldudes mentionna pour la première fois le concept d’option.
En 1803, le traité de cession de la Louisiane aux États-Unis prévu par contre l’acquisition de la nationalité américaine sans possibilité pour les habitants de garder la citoyenneté française.
Le 3 mai 1815, le traité frontalier entre l’Autriche et la Russie, joint à l’acte final du congrès de Vienne, servit de canevas à l’option pour toute l’époque contemporaine. Les populations domiciliées ou originaires du territoire cédé à l’Autriche purent conserver la qualité de sujet du souverain russe, « au moyen d’une déclaration et d’une émigration » effectuées dans un délai donné. Si l’une des deux conditions n’était pas remplie, la qualité de sujet du souverain autrichien était acquise sans possibilité de recouvrir un jour sa sujétion d’origine. L’option concernait autant les ressortissants russes domiciliés sur le territoire passant sous souveraineté autrichienne que ceux qui y étaient nés. En revanche, la nationalité des étrangers n’était en rien affectée. [i]
En 1839, lors de la création de la Belgique, nouvellement indépendante des Pays-Bas, tout ressortissant néerlandais né sur le territoire belge obtint la nationalité du nouvel État, sauf à opter pour la nationalité néerlandaise et à quitter le pays.
En novembre 1859, avec le traité de Zurich, signé entre la France et l’Autriche, l’option atteint son achèvement : le principe de l’origine fut pour la première fois précisé et appliqué aux domiciliés et aux natifs.
En 1860, l’article 6 du traité de Turin entre la France et le Piémont-Sardaigne actant la cession de la Savoie et de Nice à la France, puis en 1864 après la cession du Schleswig par le Danemark à la Prusse, les populations domiciliées ou originaires purent opter pour leur nationalité d’origine, à condition d’en avoir fait la déclaration et d’avoir émigré dans un délai respectif d’un an et de six ans.
En 1861, lors du rattachement de Menton et Roquebrune à la France, les habitants furent consultés par plébiscite et purent opter pour la nationalité monégasque sans avoir à quitter leur ville »[ii].
Au XIXème siècle, l’exaspération du sentiment national déstabilisa les empires multinationaux et l’option accompagna toutes les modifications territoriales.
Au XXème siècle, la Première Guerre mondiale a engendré le déplacement de plus de 12 000 000 de civils. Les déplacements les plus massifs se produisirent en Europe centrale et orientale du fait de la dispersion de minorités ethniques sur le territoire des Empires Russe, Allemand, Austro-hongrois et Ottoman. Après la Première Guerre mondiale, les différents traités de paix qui actèrent notamment la fin de ces empires multinationaux Allemand, Austro-Hongrois et Ottoman et accompagnèrent toutes les modifications territoriales et les très nombreux déplacements de population prévirent des clauses d’option destinées à établir la nationalité des habitants des États nouvellement indépendants et à déterminer celle des populations originaires de territoires changeant de souveraineté ou déplacées. Il est vrai que les déplacements de populations furent particulièrement nombreux aussi bien pendant, qu’après la guerre.
Infographie des déplacements de populations entre 1919 et 1923[i]
Durant la Seconde guerre mondiale, les civils déplacés atteignirent 60 000 000. Après, ils étaient encore 30 000 000, auxquelles s’ajoutèrent les minorités déplacées massivement par les états nouvellement créés qui comptaient parfois, jusqu’à un tiers de minorités, afin d’homogénéiser leur population au sein de leurs nouvelles frontières.
Ces déplacements massifs furent soutenus par les Alliés qui y virent le moyen de pacifier durablement l’Europe :
près d’un million de Polonais et un demi-million d’Ukrainiens furent échangés ;
des dizaines de milliers de Hongrois furent expulsés des régions frontalières de Slovaquie et de Roumanie ;
des Roumains furent expulsés d’Ukraine ;
les Italiens de Yougoslavie ;
des Finlandais des régions frontalières du nord de l’URSS ;
des Turcs de Bulgarie ;
douze millions d’Allemands, disséminés à travers toute l’Europe et la Russie et jugées complices des politiques nazies, furent expulsées vers l’Allemagne, afin que ce pays ne puisse plus jamais en annexer un autre au motif de la présence de germanophones ;
les survivants de la minorité juive d’Europe centrale et orientale rescapés des camps ou des ghettos optèrent massivement pour l’exil vers Israël, les États-Unis et l’Australie.
Des camps accueillirent ces personnes déplacées, notamment celles fuyant l’imposition des régimes communistes, jusqu’à leur fermeture en 1957.
Déplacements de populations en Europe (Source : Pearson Prentice Hall)
Cependant, le droit d’option est désormais consacré par les traités internationaux existants et la jurisprudence qui reconnaissent trois sortes d’options :
positive accordant à un optant la nationalité de l’État où il est né,
négative enjoignant un optant bi national (cas d’une nationalité obtenue par l’effet du jus sanguinis et d’une autre du jus soli) à répudier sa nationalité par effet du jus soli,
confirmative –la plus courante – permettant à l’optant de confirmer sa nationalité, la plupart du temps en quittant le territoire passé sous une autre souveraineté.
aux habitants d’un territoire changeant de souveraineté la possibilité de conserver leur nationalité, souvent à la condition de le quitter ;
aux États la possibilité de se débarrasser des individus les plus hostiles à leur souveraineté en ne leur accordant pas le statut de ressortissant.
Au-delà du droit, il faut aussi prendre en compte la douleur de ceux qui subissent les conflits, doivent partir, quitter leur famille et leurs biens. Cependant, au bout de quelques générations, la douleur s’estompe et le droit d’option permet généralement aux populations de vivre durablement en paix.
Pourquoi ce qui a globalement fonctionné en Europe et de par le monde après la seconde guerre mondiale ne fonctionne-t-il pas au Proche-Orient[i] ?
Je vous adresse pour cette année 2024 mes vœux les meilleurs de liberté, de vérité et de paix.
« Si les guerres commencent par des mensonges, la paix a besoin de la vérité. » Julian Assange
Julian Assange n’a eu de cesse de l’expliquer : les guerres ne peuvent être menées sans mensonges, car la plupart des populations les rejettent dès qu’elles connaissent la vérité à leur sujet. Les gouvernements disent rarement la vérité sur les guerres pour ne pas perdre le soutien de leurs populations et s’appuient sur des journalistes «enrôlés» pour colporter et imposer leurs mensonges. Le grondement redoublé de la guerre rend plus que nécessaire la libération de ce soldat de la vérité.
Pour la paix
« Il faut condamner celui qui fait la guerre mais il faut encore plus condamner celui qui a rendu la guerre inévitable. » François-Auguste Mignet, historien
Il ne fait jamais bon pour les peuples de se trouver entre les plaques géopolitiques des « empires ». Ils seront toujours victimes de la « réal politique », des secousses de la tectonique géopolitique. Ukrainiens, Arméniens, Kurdes et tant d’autres l’ont appris à leur dépend.
Bien sûr, un Etat qui en envahi un autre doit être condamné. Mais comment accepter de part et d’autre les mensonges et manipulations des peuples conduisant à la guerre.
Je pense à Ukraine et au jeu de dupe qu’ont été les accords de Minsk destinés non pas à permettre une paix durable entre l’Ukraine et la Russie, mais à mieux préparer l’Ukraine à la guerre comme l’ont admis Angela Merkel[i] et François Hollande[ii]. Pire, l’ambassadeur d’Ukraine Chalyi, qui a participé aux pourparlers de paix avec la Russie au printemps 2022, a déclaré que « nous étions très proches pour finaliser la guerre en Ukraine (…) et que Poutine a tout essayé pour parvenir à un accord ». Mais le camp occidental est intervenu pour continuer la guerre. [iii]
Ce qu’il nous faut à tous, Ukrainiens, Européens et Russes, c’est la paix.
Quant aux innombrables conflits israélo-palestiniens, j’ai bien compris la difficulté à en parler, tant les passions sont brulantes. J’écrirais donc une série d’articles sur l’histoire des conflits territoriaux, du droit d’option et des déplacements de populations pour faire réfléchir à l’actualité en sortant de l’immédiateté, et je l’espère des passions et de la haine. En attendant, c’est maintenant qu’il faut préparer la Paix et libérer les otages.
Comme l’année dernière, je soutiens nos frères et sœurs d’humanité qui se battent en Iran et ailleurs contre la tyrannie et pour la liberté et vous invite à écouter le magnifique hymne du mouvement Femme, Vie, Liberté :
Le tragique de l’actualité internationale ne doit pas nous faire oublier l’actualité européenne, nationale, régionale et bien évidemment locale.
Europe : Pour nos agriculteurs et la sécurité alimentaire
Après les agriculteurs Hollandais, c’est au tour des agriculteurs Allemands et Français de se battre contre la politique européenne de confiscation de leurs terres au profit des grands conglomérats financiers internationaux au motif d’un réchauffement climatique anthropique non scientifiquement prouvé. En France, le mouvement de contestation se traduit notamment par l’inversion des panneaux portant le nom des villes. Plein soutien à nos agriculteurs qui se battent pour pouvoir vivre de leur travail bien sûr, mais également pour notre sécurité alimentaire à tous.
Au-delà de l’agriculture, ce sont tous nos biens communs qui sont menacés et qu’il faut donc défendre : système de santé, éducatif, judiciaire…
France : Pour la vérité et l’éthique
Gabriel Attal vient d’être nommé 1er ministre. Souvenons-nous de son discours du 5 janvier 2022 lors duquel il mentait sur le Covid et insultait ses 6 millions de concitoyens non-vaccinés : Qui emmerde qui ? disait-il pour justifier l’injustifiable :
Nous le savons tous : le « vaccin » anti COVID n’a jamais protégé contre la transmission. Le 10 octobre 2022, au cours d’une audition des représentants de l’industrie pharmaceutique au Parlement européen, Janine Small, dirigeante de Pfizer, a répondu « Non » à la question de l’euro député hollandais Rob Roos : « Le vaccin Covid de Pfizer a-t-il été testé pour arrêter la transmission avant son arrivée sur le marché ? ».
Vous trouverez cet échange sur X :
La représentante de Pfizer au Parlement Européen, Janine Small, admet que le vaccin n'a jamais été testé concernant la transmission du virus. Ils ont tout de même commercialisé ce produit et tout le monde a menti en disant que cela «freinerait» la propagation du virus. pic.twitter.com/mrI6fjWWGL
Par contre, dans la vidéo officielle du Parlement européen, la question de ce député n’est plus qu’en hollandais que quasiment personne ne comprend et plus en anglais, alors qu’il l’avait posé dans les deux langues pour être compris du plus grand nombre et la réponse ne figure plus non plus :
Le Macronisme, dont Gabriel Attal est l’un des digues représentants en France et dont Von der Leyen est le pendant européen, ce sont donc des falsifications sur fond de braquage de fonds publics européens, d’effondrement économique et social du pays et de nos Libertés Publiques. Avec Macron, la France n’est plus une Démocratie à part entière, selon le classement de The Economist.
Alors Gabriel Attal peut toujours faire le beau en région, même si Macron ne veut pas, nous on est là pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur !
🔴 #GabrielAttal , accueilli par les #GiletsJaunes " On est là, on est là 🎵🎶" Une dame qui lui parle de la pauvreté, du chomage et lui rappelle que la colère gronde …#inflation#Pauvreté
Alors candidate LR aux élections régionales de 2015, Valérie Pécresse avait promis de ne pas augmenter le passe Navigo : « Je ne jouerai pas avec le pouvoir d’achat des Franciliens » avait-elle déclaré. Et pourtant, le prix des transports ne cesse d’augmenter d’année en année pour connaître une apothéose durant les jeux olympiques de 2024 unique dans toute l’histoire des jeux.
Aulnay-sous-Bois
Lors du dernier Conseil Municipal 2023, les co propriétaires de la Morée sont venus réclamer le respect et le soutien qui leur est du de la Mairie. Leur combat a enfin payé : ils ont enfin obtenu le départ de leur administrateur provisoire et le remboursement des trop perçus. Comme quoi, les combats paient… parfois. Bravo à eux. Je tenais à leur rendre hommage et je leur souhaite que le nouvel administrateur soit enfin honnête et qu’ils puissent jouir enfin avec sérénité de leur copropriété.
Je pourrais aussi parler des constructions trop nombreuses, du manque de démocratie. Mais je préfère vous passer la parole.
Alors vous chères Aulnaysiennes et chers Aulnaysiens, quelles causes vous tiennent à cœur pour 2024 ? Pour laquelle êtes-vous prêts à vous battre ?
En tant que femme, citoyenne et élue, je m’associe à la pétition ci-dessous que je vous invite à signer.
Sylvie Billard
Votre élue citoyenne
« Le 7 octobre, le Hamas a tué des centaines de femmes en Israël dans un Festival de musique et des fermes communautaires. Des crimes de femmes spécifiques. Des femmes sont encore otages, considérées comme un butin de guerre.
Elles s’appelaient Sarah, Karine, Céline… A l’initiative de l’association Paroles de femmes, nous lançons un appel aux féministes et sympathisants de notre cause pour que les féminicides soient reconnus dans les massacres de femmes perpétrés le 7 octobre en Israël.
Il est important que ce terme, souvent utilisé par la presse pour qualifier les meurtres de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint, soit reconnu auprès de toutes les ONG internationales (Amnesty International, ONU Femmes…) pour ce qui s’apparente à un féminicide de masse.
C’est ce féminicide de masse que nous devons regarder en face, sans le lier au conflit israélo-palestinien. Nous savons que c’est difficile. Mais nous nous devons de le faire pour que les femmes ne soient plus les premières victimes des guerres et des conflits armés, et pour que leurs visages ne soient jamais oubliés.
De nombreux civils sont morts, mais les femmes n’ont pas été tuées de la même façon que les autres. Les violences faites sur ces femmes correspondent en tout point à la définition du féminicide, c’est-à-dire le meurtre de femmes ou de jeunes filles en raison de leur sexe. Des femmes ont été exhibées nues. Des femmes ont été violées au point de fracturer leurs bassins. Leurs cadavres ont été violés également. Leurs organes génitaux ont été abîmés. Ils ont uriné sur leurs dépouilles.
Certaines ont été décapitées, d’autres démembrées et brûlées. D’autres encore ont été prises en otages. Tout cela a été filmé et pris en photo pour susciter la terreur parce que les femmes et les enfants sont les symboles de notre humanité. Des vidéos des interrogatoires des terroristes le confirment : « Nous avons voulu les violer pour les salir. » Un tri dans les otages femmes a même été fait, les belles d’un côté ont été emmenées, et les autres tuées. Des femmes handicapées aussi ont été violées et tuées comme Noya, autiste, et Ruth, polyhandicapée.
Cet appel n’est pas politique. Cet appel est purement féministe et humaniste. Nous devons tous et toutes être solidaires. Nous avons mis une pétition en ligne afin que cette solidarité puisse continuer ».
La ville d’Aulnay sous Bois par ses structures éducatives et ses institutions culturelles est le terreau fertile de quelques talents émergeants qui ont puisé leur inspiration dans leur environnement et dans leur expérience de la vie. Rayen Hediji qui a toujours vécu à Aulnay a vu son court métrage « un job en or « sélectionné en compétition au Chelsea film festival.
Le propos du court métrage porte sur l’envie de deux amis de sortir de leur routine ronronnante pour vivre des aventures plus excitantes à Los Angeles : Un job en or semble être une opportunité miraculeuse qui ne manque pas pourtant d’exposer son revers derrière les alléchantes apparences….
Le court métrage est proposé en avant-première française et sur invitation ce lundi 13 novembre 2023 au forum des images, 2, rue du cinéma dans le 1er arrondissement de Paris.
Souhaitons un beau succès et longue vie à ce court métrage réalisé par un talent d’Aulnay sous bois.
Article rédigé le 12 Novembre 2023 par Catherine Medioni
Comme vous le savez, selon le dernier bilan malheureusement susceptibles de s’aggraver, plus de 2000 victimes et autant de blessés sont dénombrées suite au séisme de magnitude 7 intervenus au Maroc dans la nuit de vendredi 8 à samedi 9 septembre.
La France est prête à « intervenir » quand les autorités « le jugeront utile », mais le Roi du Maroc tarde malgré l’urgence à solliciter l’aide internationale.
En attendant, les associations humanitaires et caritatives françaises -comme La Croix Rouge, le Secours populaire français, l’Unicef, la Fondation de France et beaucoup d’autres encore- lancent des appels aux dons s’organisent pour aider nos frères et sœurs du Maroc.
D’après les analystes, le Maroc pourrait avoir besoin d’aide pendant plusieurs années. Je tenais humblement à témoigner ma solidarité, face à l’ampleur des dégâts humains et matériels causés par le plus important séisme ayant frappé le pays.
Le 17 avril 2023, à l’occasion de son allocution aux Français, Emmanuel Macron avait annoncé une période de « 100 jours d’apaisement, d’unité, d’ambition et d’action au service de la France ». « Le 14 juillet prochain [devait] nous permettre de faire un premier bilan ».
Le président avait fixé trois priorités – le « travail », « la justice et l’ordre républicain et démocratique », ainsi que le « progrès pour mieux vivre » – pour tenter de tourner la page après sa réforme des retraites, toujours aussi contestée malgré sa promulgation.
Cette annonce s’est fracassée sur le réel des casserolades réservées au Président et à tous ses ministres, des émeutes suite à la mort du jeune Nahel après un tir policier, des huées régulières du Président lors des grandes manifestations.
Selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro[i], pour 8 français sur 10, Macron n’a pas atteint ses objectifs. Pour 75%, il n’a pas ou peu avancé sur ces chantiers en général et pour 82% sur « la justice et l’ordre » en particulier.
Le niveau de détestation de ce Président est tel qu’il se manifeste régulièrement avec une incroyable spontanéité en dehors de toute incitation politique.
Le 02 avril, quand la chanteuse Girl in Red, en concert à l’Olympia, demanda à son jeune public de lui apprendre un mot en français, il lui cria longuement « Macron, démission ! ».
Quand Girl in Red, en concert à l'Olympia, demande à la jeunesse venue l'écouter de lui apprendre un mot en français, ça fuse: Macron, démission!pic.twitter.com/IUO2k2JzYj
Le 22 juin, lors du concert Global Citizen sur le champ de mars, l’évocation de Macron par la Première Ministre de la Barbade est accueillie par un « macron démission » copieusement crié par le jeune public.
#macron hué + « macron démission » crié par le jeune public du festival Global Citizen à Paris lorsque la cruche Première Ministre de la Barbade a prononcé son nom ! #GlobalCitizenpic.twitter.com/kA5BAySs4O
— ⭐⭐Covid COPPERFIELD⭐⭐ (@COV_COPPERFIELD) July 14, 2023
Dans ces deux derniers cas, les chaines dominantes atténuèrent les sifflets pour faire croire à des actes isolés. Mais les vidéos prises sur place à différents endroits prouvent leur caractère massif.
Le 17/07, cela n’a pas empêché le Président de se féliciter du retour au calme. « L’objectif des cent jours a été tenu et le calme est revenu », cru bon se réjouir l’entourage du président.
Cette autosatisfaction, là encore, s’est heurtée au réel.
Le 08/09, lors de la cérémonie d’ouverture de la coupe du monde de rugby, la prise de parole du Président a été copieusement sifflée et huée. Rediffusées massivement, les vidéos l’attestant disparaissent du site de chaines aux ordres. Il faut dire que certains éditorialistes se sont montrés cinglants.
Pas de chance pour la Macronie, ces vidéos -disponibles partout sur internet- ont été vues dans le monde entier.
« La violence, sous quelque forme qu’elle se manifeste, est un échec. »
Jean-Paul Sartre
Chères Aunaysiennes, chers Aulnaysiens,
En ces temps troubles, je tiens d’une part à rendre hommage à Nahel, tué par un policier et à présenter mes condoléances à sa mère et d’autre part à condamner les atteintes aux biens et plus encore aux personnes, surtout quand elles entraînent la mort.
Au-delà, ces temps troublés imposent une analyse correcte des causes multiples de ces émeutes, pour identifier les pistes qui nous permettront collectivement de nous en sortir en tant que Nation fondée sur des valeurs et des pratiques partagées.
Je veux pouvoir rendre hommage à Nahel sans être qualifiée d’extrême gauche, tout comme j’ai rendu hommage à Lola sans accepter d’être qualifiée d’extrême droite. Je suis simplement humaine et je refuse la barbarie, la violence d’où qu’elles viennent.
Je rends donc hommage à Nahel, tué à bout portant par un policier, le 27 juin 2023 à Nanterre. Dans les instants suivant sa mort, les mensonges se sont multipliés au sujet de Nahel et du policier, le premier étant présenté comme un délinquant, le second comme un homme exemplaire.
Je me méfie toujours des propos relayés par la police et les procureurs après les accidents ou pire encore les morts causés par la police, tant leur tradition du mensonge est grande. J’en veux pour preuve ces trois « affaires » emblématiques : Malik Oussekine, Zineb Rédouane et Genevière Legay. Trois parmi tant d’autres, tellement nombreuses qu’il est impossible de toutes les mentionner.
Malik Oussekine[i], étudiant de 22 ans, frappé à mort à Paris par des policiers
Dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, lors des manifestations contre la réforme Devaquet alors qu’il rentrait tranquillement d’un concert, Malik fut frappé à mort par des voltigeurs. Certains[ii] voudraient que nous oubliions sa mort pour réhabiliter les voltigeurs que l’on appelle désormais BRAV-M. Pour masquer la culpabilité des policiers, le Pouvoir chercha à :
discréditer Malik en le faisant passer pour terroriste, surfant sur l’attentat meurtrier de la rue de Rennes à Paris quelques semaines plus tôt et perpétré pour le compte du Hezbollah libanais,
puis à minimiser la responsabilité des policiers prétextant que sa mort était la conséquence d’une pathologie rénale.
Je suis née politiquement avec la dépouille martyrisée de Malik Oussekine. J’aurais pu mourir cette nuit-là si mes parents ne m’avaient pas interdit de monter à Paris pour manifester.
Zineb Rédouane, 80 ans, tuée à Marseille par le tir tendu de policiers[i].
Lors de l’acte III des Gilets jaunes le 1er décembre 2018, alors qu’elle fermait ses volets pour se protéger des gaz lacrymogènes et de la fumée, elle reçut au visage un tir tendu de grenade lacrymogène. Elle décéda le lendemain. « Le 3 décembre 2018, le procureur de la République, Xavier Tarabeux, indiqua […] que Zineb Redouane était morte d’“un choc opératoire”. Selon lui, “on ne peut pas établir de lien de cause à effet entre la blessure et le décès”. Le même jour, l’autopsie constata un “traumatisme facial sévère, avec fractures de l’ensemble de l’hémiface droite, et des fractures costales” ainsi qu’un “œdème pulmonaire aigu”. Mais le médecin légiste évoqua les antécédents médicaux de Zineb Redouane comme cause possible de la mort. Le procureur d’Alger ouvrit une enquête préliminaire le 25 du même mois et l’autopsie conclut cette fois-ci que le traumatisme facial était “imputable à l’impact d’un projectile non pénétrant […], pouvant correspondre à une bombe lacrymogène” et qu’il était “directement responsable de la mort par aggravation de l’état antérieur de la défunte”. L’enquête du journal Disclose démontra le sabotage de l’enquête et reconstitua l’enchaînement des faits mettant directement en cause la version de la police[ii]. Quatre ans plus tard, l’enquête est au point mort[iii].
Genevière Le gay, 73 ans, gravement blessée par des policiers[i].
Lors d’une manifestation de Gilets jaunes le 23 mars 2019, Geneviève Legay fut gravement blessée, victime d’une hémorragie et de plusieurs fractures au crâne, au coccyx et de côtes après avoir été projetée au sol par un policier, suite à une charge décidée par le commissaire Rabah Souchi, chargé des opérations niçoises. Ordre auquel un capitaine de gendarmerie présent sur les lieux refusa que ses hommes obéissent. Le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, confia l’enquête préliminaire à la compagne du commissaire Rabah Souchi, elle-même impliquée dans le maintien de l’ordre de cette manifestation. Le procureur confirmera que ce choix a été fait en connaissance de cause. Geneviève Legay affirma que lors de l’enquête : “les policiers ont insisté pour me faire dire que c’était un journaliste qui m’avait poussée. Or, c’est faux”. Le 10 juillet 2019, des doutes sur le déroulement de l’enquête poussèrent la Cour de cassation à dépayser le dossier au profit du tribunal de grande instance de Lyon. Les ordres de la police étaient “inadaptés” au moment de “la charge”, selon l’IGPN et un rapport de gendarmerie évoqua des consignes “disproportionnées” de la part de la police face à une “foule calme”.
Le président de la République, Emmanuel Macron, affirma le surlendemain de la manifestation : “Quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci”, en souhaitant à la manifestante “peut-être une forme de sagesse”. Jean-Michel Prêtre, procureur de Nice, démentit d’abord tout “contact” physique de la part des forces de l’ordre. Finalement, à la suite de l’exploitation d’images de vidéosurveillance et à des témoignages de policiers, le procureur revint sur sa déclaration et reconnut que Geneviève avait été poussée par un policier. Il affirma ne pas avoir voulu mettre le chef de l’État dans l’embarras “avec des divergences trop importantes” entre les versions. Il sera finalement muté à la Cour d’appel de Lyon fin 2019 »… en tant qu’Avocat général avec… un salaire supérieur. Fort heureusement, le commissaire Souchi a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Lyon. Sera-t-il condamné… ou médaillé ? La question se pose.
En effet, le policier, qui a tué Nahel, a d’abord été présenté comme ayant d’excellents états de service, la preuve : il avait été médaillé, avant que l’on apprenne que c’était par le Préfet de Police Didier Lallement pour sa participation à la répression des gilets jaunes !
Le voilà le drame, c’est la répression qui est valorisée par l’institution policière et les gouvernements successifs. Après la mort de Steve Maïa Caniço le 21 juin 2019 à Nantes, mort pour avoir dansé ! le commissaire Grégoire Chassaing, responsable de l’opération de police, fut promu directeur départemental adjoint le 29 avril 2021. Il a depuis été mis en examen pour homicide involontaire.
Quant aux circonstances de la mort de Nahel, là encore la version de la police et du procureur ne résista pas à la diffusion de vidéos. Le 29 juin 2023, Alain Bauer a expliqué sur Europe 1 qu’il y a plusieurs affaires dans cette affaire.
« Il y a les gestes techniques. Clairement, tous ceux qui ont vu ces images considèrent que les gestes techniques sont mauvais. (…) C’est lié à la mauvaise qualité de la formation initiale, à la mauvaise qualité de la formation continue, à la mauvaise qualité de la formation au tir, à l’absence de formation à la Loi de 2017 et surtout à la circulaire de la Police Nationale qui donne une interprétation de la Loi de 2017 différente de celle des Gendarmes. (…) Le policier n’a pas eu les gestes normaux qui auraient permis d’éviter ce drame ».
« Il y a le mensonge totalement contredit par les images qui ruine tout. La voiture ne lui a pas roulé dessus. La voiture n’a pas foncé sur lui. La vidéo a rendu le mensonge manifeste. Ce mensonge est impardonnable et inexcusable ».
Certes, les policiers doivent être défendus surtout quand ils sont malmenés, voire attaqués en et a fortiori hors service. Mais pas quand ils harcèlent, mutilent et tuent, pas quand ils falsifient les faits et produisent de faux documents, ce qui est trop souvent le cas. Seules les vidéos permettent de rétablir les faits, vidéos que la loi pour une sécurité globale voulait criminaliser ! Combien de victimes faute de vidéos ? Combien d’exactions et de crimes impunis ?
Alors, à l’occasion de l’hommage à Nahel, je veux rendre hommage à tous les tués et mutilés pour l’exemple par la police, aux militants des libertés publiques harcelés et brutalisés par la répression d’État. Concernant les trop nombreux mutilés pour l’exemple, je pense notamment à Jérôme Rodrigues et à Manuel Coisne. Les reconstitutions journalistiques de leur éborgnement[i][ii]mettent là encore à mal les versions policières. Mais l’IGPN apparaît comme une grande machine à les blanchir. Le 12 juin 2020, Brigitte Jullien, alors Directrice de l’IGPN, constata au sujet de la répression du mouvement des gilets jaunes en ayant du mal à ne pas en rire que sur 679 signalements d’actes violents, dont 399 faisant l’objet d’enquêtes pénales, l’IGPN n’avait fait aboutir que… 2 demandes de sanction… car les enquêtes prennent du temps. Ce qu’une centaine d’enquêteurs de l’IGPN n’a pas réussi à faire, quelques journalistes l’ont fait pour Zineb, Jérôme, Manu… Merci à eux.
Oui, l’institution policière en général et l’IGPN en particulier ont de très très gros problèmes.
Alain Bauer le 29 juin 2023 sur Europe 1 [i] a expliqué que : « La seule et bonne réforme qu’il faudrait est celle de l’IGPN en lui donnant de la légitimité dans le cadre de la confrontation avec les citoyens. Il manque toujours un représentant du défenseur des droits. Cette simple modification redonnerait de la confiance dans la capacité pour l’État à sanctionner les quelques policiers pourris, corrompus et moutons noirs de la profession qui l’ont pris entièrement en otage et qui jettent l’opprobre sur tous ceux qui respectent la Loi et qui sont les gardiens de la paix ».
Il a ajouté qu’« Il est dommageable que l’on ne puisse pas encore équiper les motards de caméra piéton à usage permanent pour protéger les policiers et éventuellement pour les sanctionner. Les services de l’État sont lourdement responsables. La bureaucratie ne saurait expliquer l’incompétence ».
Libération rappelle que « Pendant la dernière campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon proposait une réforme “de la cave au grenier” de l’institution. Devant l’ampleur du chantier, les spécialistes de la matière seraient même tentés de commencer par le cadastre et les fondations. “La première des choses serait que l’exécutif reconnaissance la situation : la police a de nombreux problèmes, et les violences illégitimes des forces de l’ordre sont systémiques” (…). Ce manque de volonté politique fait partie des premiers freins à la réforme de l’institution. [ii]»
Si le comportement de la police est problématique depuis longtemps dans les quartiers populaires et plus récemment avec les opposants politiques, je tiens à condamner les atteintes aux biens et plus encore aux personnes commises par les émeutiers. C’est pourquoi j’ai participé au Rassemblement contre les violences, ce lundi 3 juillet 2023 à l’appel des Maires de France.
La mort de Nahel ne justifie en rien les flambées de violence, les destructions de biens publics ou privés. Je pense aux commerçants indépendants qui ont déjà tellement souffert des confinements absurdes et qui se voient pillés. Je pense aux chefs d’entreprise et aux salariés qui vont se retrouver sans rien. Je pense aux habitants des quartiers qui se retrouvent sans services de proximité, sans service public, sans voiture, sans transport, sans commerce. Ces émeutes, essentiellement communautaires, fragilisent les plus fragiles, stigmatisent les plus stigmatisés. J’ai été horrifiée par la violente attaque visant le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses et j’adresse mon soutien à ce maire et sa famille. Ces émeutes ont connu une extension territoriale, puisque des petites villes de province ont également été touchées. Aulnay-sous-Bois a été gravement meurtrie avec la dévastation des station TOTAL du Carrefour de l’Europe, magasin du marchand de journaux rue Léon, maison Gainville, Bricoman, magasin Carter Cash… Les quartiers du Gros Saule, des étangs, des Mille-mille et des 3000 ont été particulièrement touchés. La mairie a dû être barricadée. Je remercie les mères de famille qui ont fait le tour des quartiers d’Aulnay-Sous-Bois pour demander la fin des violences dans la ville.
Des mères de familles font le tour des quartiers d’Aulnay-Sous-Bois pour demander la fin des violences dans la ville. Elles veulent sensibiliser les jeunes. pic.twitter.com/3UCOQe0UXR
Ces atteintes aux biens et aux personnes, condamnables en soi, surtout quand elles entraînent la mort, le sont d’autant plus qu’elles font le jeu de nos Franck et Claire Underwood nationaux, vous savez, ces héros de la série américaine « House of cards » qui prennent et se maintiennent au Pouvoir en semant le chaos.
L’État ne veut plus notre bien depuis longtemps. Le conseiller du Président, Thierry Solère, a 18 mises en examen. La plupart des ministres et des proches de la Macronie sont mis en examen. L’ex-directeur de l’Institut Montaigne, Laurent Bigorgne, proche de Macron, a été condamné en décembre 2022 à douze mois d’emprisonnement avec sursis et 2 000 euros d’amende pour avoir drogué à son insu son ancienne belle-sœur et collaboratrice lors d’une soirée. Le tribunal correctionnel a considéré que Laurent Bigorgne avait administré cette drogue « afin de commettre à son égard un viol ou une agression sexuelle ». Olivier Marleix, le président des LR à l’Assemblée Nationale s’interroge sur l’existence d’un pacte de corruption autour de la vente du pôle énergie d’Alstom à General Electric en 2014 décidée par Emmanuel Macron.
Ces faits ne sont pas un hasard, le Groupe d’États contre la corruption (GRECO) du Conseil de l’Europe considère depuis longtemps que la caractéristique principale de la corruption en France est qu’elle est le fait des « élites ». Le dernier Rapport d’évaluation de la France sur la prévention de la corruption et promotion de l’intégrité au sein du gouvernement (hautes fonctions de l’exécutif) et des services répressifs du Groupe d’États contre la corruption du Conseil de l’Europe du 06/12/2019 souligne des avancées accomplies, mais surtout sur celles à entreprendre. En résumé, sur les 18 recommandations adressées par le GRECO à la France, une seule est jugée satisfaisante… mais sans effet réel.
Quand la corruption est la règle au plus haut niveau de l’État, quand la prédation au profit de quelques milliardaires et fonds de pension américains est la règle, la seule relation au peuple possible est la soumission par la ruse, la contrainte, la force. « On les aura ces connards », avait écrit Emmanuel Macron au sujet des Français et de l’imposition des vaccins. « J’ai très envie de les emmerder jusqu’au bout », avait-il ajouté en parlant des non vaccinés qui lui résistaient encore.
Alain Bauer le 29 juin 2023 sur Europe 1 [iv] l’explique : « On bascule vers l’habitude du rapport de force et de la violence pour traiter des problèmes de société. Ce pays ne connaît pas la négociation, ne connaît pas la discussion, l’a peu à peu perdu de vue. Cela s’est dégradé. Et donc maintenant tout est rapport de force. Rapport de force avec les gilets jaunes, rapport de force avec les retraites. C’est l’idée même que seule la violence permet à l’État de discuter ».
C’est Emmanuel Macron qui explique le mieux ses intentions : « On est en train de réinventer un modèle, c’est plus dur de le réinventer quand tout n’a pas été détruit ».
"On est en train de réinventer un modèle. C'est plus dur de le réinventer quand tout n'a pas été détruit" 😳 pic.twitter.com/IyOd6E9ORq
Alors que dans 12 jours aura lieu la fin des 100 jours pour « l’apaisement » promis par Emmanuel Macron, jamais le pays n’a été aussi fractionné et violent.
Pour ce qui est de tout détruire, il a du talent. Mais pour reconstruire ? Et surtout quoi ?
En ces temps où la grande bascule vers l’inconnu est possible, tous les semeurs de haine de la France sont des traîtres à combattre. J’appelle mes concitoyens à retrouver le chemin de la concorde pour se défendre et construire ensemble un monde meilleur.
[ii] Invité de l’émission « C à vous » mardi 30 avril, l’ex-patron du RAID et député La République en marche Jean-Michel Fauvergue s’est exprimé sur la gestion des manifestations par les forces de l’ordre. Évoquant son expérience, il a déclaré : « Sur des maintiens de l’ordre conséquents, je n’avais pas beaucoup de renfort. (…) On était obligés de bouger beaucoup, d’aller au contact. Depuis très longtemps, en province, on va au contact. Paris commence à faire de la même manière », a-t-il commencé. « Paris a été empêchée de ça par l’affaire Malik Oussekine. Il faut l’oublier maintenant, il faut oublier cette affaire Malik Oussekine », a-t-il ensuite répété.
Perdue le 1er juin à Aulnay sous Bois, la chatte s’est enfuie de son panier de transport au croisement des rues Jules Princet et Aristide Briand. Tatouée, stérilisée mais non pucée, elle répond au nom de Kubisia mais reste timide et peureuse devant les bruits et face à des inconnus. Elle semble blessée à la bouche…. Si vous l’apercevez ou si vous l’avez récupérée, merci de bien vouloir la rapporter en appelant ce numéro : 06 11 42 73 46
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