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Cités basses-Pont Blanc de Sevran : chauffage en panne, déchets, chantiers… et une municipalité qui tarde à agir
Dans les cités basses/Pont-Blanc de Sevran, les signalements de pannes de chauffage s’ajoutent aux images de déchets accumulés, de chantiers prolongés et d’installations urbaines détériorées. Plusieurs habitants de résidences gérées par Logirep affirment vivre, depuis la mi-octobre, dans des logements où les radiateurs restent froids malgré la mise en route officielle du chauffage collectif.
Ces difficultés, répétées chaque année, ravivent un malaise déjà ancien et mettent en lumière la lenteur des réponses municipales.
Des radiateurs « glacés » dans plusieurs immeubles
Dans un bâtiment du nord de la ville, une habitante décrit un appartement où « les tuyaux sont froids du matin au soir » et où seule la salle de bain bénéficie d’une chaleur minimale.
Le gardien, sollicité, a effectué des relevés en pleine journée, lorsque les températures extérieures demeurent douces. Aucune anomalie n’a été constatée, mais les radiateurs restent inactifs dès la tombée du froid.
Des témoignages similaires ont été partagés dans plusieurs résidences voisines, toutes gérées par Logirep.
Pour de nombreux habitants, la situation n’est pas nouvelle : les remises en route tardives et les circuits bloqués seraient devenus un rituel d’automne.
Un problème récurrent, documenté depuis octobre 2025
Le 12 octobre 2025, une publication largement partagée sur le groupe Facebook Sevran ma ville (Officiel) — administré par Jessy MILLER — alertait déjà sur la dégradation du cadre de vie dans les cités basses :
- bornes d’ordures saturées, armoires électriques ouvertes,
- lampadaires rafistolés,
- façades fissurées,
- palissades laissées en place des mois durant.
Cette publication, accompagnée d’une série de photographies, dénonçait l’écart croissant entre la communication municipale et le quotidien des habitants.
La panne de chauffage actuelle vient prolonger cette impression d’abandon, dans un contexte où la confiance vis-à-vis des acteurs publics se fragilise.
Municipalité alertée, mais une action tardive selon les habitants
Plusieurs résidents affirment avoir contacté l’hôtel de ville. Un élu aurait joint le gardien et les techniciens du bailleur afin d’obtenir des explications.
Pour autant, à ce stade, aucune amélioration notable n’a été constatée.
Dans une commune où plus de 40 % des logements relèvent du parc social, la coordination entre bailleurs, entreprises de maintenance et services municipaux constitue un point de tension récurrent.
Les habitants interrogés regrettent le manque de réactivité des différents intervenants et l’absence d’un suivi clair des problèmes signalés.
Vers des démarches collectives : ARS, DRILH, préfet, et consignation des loyers
Face à l’absence de solutions rapides, plusieurs résidents envisagent désormais une riposte collective.
Un groupe de locataires discute de la possibilité de saisir :
- l’Agence régionale de santé (ARS), en raison des risques sanitaires associés à des logements durablement insuffisamment chauffés ;
- la Direction régionale et interdépartementale du logement et de l’hébergement (DRILH), chargée du contrôle des bailleurs sociaux ;
- le préfet de Seine-Saint-Denis, compétent en cas de manquements graves à l’obligation de maintenir des conditions de logement dignes.
Le collectif étudie également la procédure de consignation des loyers auprès de la Caisse des dépôts — un mécanisme prévu par la loi lorsque la jouissance normale du logement n’est plus assurée.
Plusieurs habitants affirment être prêts à entamer des démarches dès le mois prochain.
Des habitants qui s’organisent face à un cadre de vie dégradé
Au-delà du chauffage, les résidents dénoncent une dégradation globale de leur environnement : retards du ramassage des déchets, encombrants non collectés, chantiers interminables, installations électriques ouvertes, éclairage public défectueux.
Autant de signes d’un entretien irrégulier du quartier, régulièrement documentés sur les réseaux sociaux locaux.
Sollicité à plusieurs reprises, Logirep n’a pas répondu aux questions d’Aulnaycap.
Sources
- Témoignages d’habitants des cités basses (novembre 2023 – novembre 2025)
- Publications du groupe Facebook “Sevran ma ville (Officiel)”, administré par Jessy MILLER
- Publication du 12 octobre 2025
- Correspondances privées adressées aux administrateurs du groupe
- Observations photographiques et vidéos réalisées par des habitants

