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Claudio Calfuquir trop blanc pour être investi par La France Insoumise à Aulnay-sous-Bois ?

Je tiens à remercier les camarades de la 10e circonscription de Seine-Saint-Denis de m’avoir sollicité pour la campagne présidentielle et pour être leur candidat aux législatives sur la circonscription. Nous avons passé de très bons moments et nous avons accompli le boulot en toute fraternité. Le comité électoral de la France Insoumise a (et avait) désormais acté et décidé à ne pas mettre le choix des GA dans cette circo. C’est désormais officiel, peu importe les arguments !

Dommage pour les camarades de la circonscription qui avaient fait un autre choix. Celui-ci fût invisibilisé par tous les moyens. Ce n’est pas les pratiques avec lesquelles je conçois la politique et je comprends le désarroi de nombre d’entre-eux, notamment à Aulnay-sous-Bois. Je tiens particulièrement à rétablir certains éléments de langage qui ont brusqué certain d’entre eux. Avant de se rétracter, le comité électoral annonce que les candidatures émises ne sont pas sérieuses.

L’un des meilleurs résultats en France pour un binôme FI sur les élections départementales 2021 n’est certainement pas sérieux. Ensuite, on évoque des raisons de forme assez ubuesque et enfin on évoque la question du «racisé» en m’opposant comme un homme blanc. On fait tout pour disqualifier des parcours et des vies militantes, de luttes qui ont démontré leur conviction, leur sérieux et leur persévérance. Mais c’est l’ultime «argument» qui me fait réagir.

Bon, à vrai dire je viens de me découvrir une nouvelle couleur. Avec mes multiples nationalités et mes passeports différents, j’avais déjà eu des comparaisons d’être caucasien, Afghan, du Bangladesh, du Maghreb, d’Italie et d’un peu partout. D’être un peau rouge à travers mes origines Mapuches du Chili, un latino mais pas encore celle d’un homme blanc. Je le prends avec dérision mais celui-ci est blessant pour mes camarades qui se voyaient accusés de défendre un « mâle blanc non racisé ».

Je tire juste la sonnette d’alarme car des camarades sont choqués. Si on accepte une sélection en fonction de la couleur de peau, demain on analysera la tenue vestimentaire de chacun, le poids, la taille, son physique et bien d’autres choses… D’autant plus que l’argument pas « racisé » me concernant… c’est un peu fort de café (sans jeu de mots).

Ayant grandi dans les cités HLM de la Seine-Saint-Denis (quasiment aucune candidate/candidat de l’Union Populaire dans ce cas dans le 93), logements sociaux et collège ZEP (à l’époque). Entre nous, on ne regardait pas notre couleur de peau ou notre religion. On regardait nos amitiés, nos peines, nos joies, nos craintes, notre quartier, nos différences et nos similitudes sans un quelconque quota de couleur. Car nous sommes multicolores.

A ma tenue vestimentaire et surement à mon langage, je fus regardé comme celui qui vient de l’autre côté du périph. En le traversant j’ai toujours essayé de le décrire et de partager nos quotidiens. C’est en le traversant que j’ai aussi découvert des regards attisant des appétits sur une certaine forme d’identité de ce département. Si on prend l’aspect social, comme nombreuses et nombreux dans ce département j’en ai subi aussi les écrasements et les discriminations sociales…

Malheureusement, nous oublions de plus en plus les regards des familles diverses et variées de ce département. On s’en rappelle sur des moments bien précis, d’intérêt public nous dirons. Bref, ceci pour vous dire que je ne dérogerai pas sur mes convictions et par conséquent je suis contraint de réagir pour les camarades qui se sentent blessés ! Tout comme je le suis. On appelle ça, la solidarité !

Après ces méthodes, je souhaite bien du courage à Nadège Abomangoli afin de réunir les camarades de la circonscription. Je n’ai pas envie de m’étendre pour ne pas être accusé de tout et de rien. Juste ne pas laisser les bruits de couloirs envahir la réalité de nos quotidiens. Je laisse retomber la poussière en espérant pouvoir l’exprimer par la suite au sein du parlement de l’union populaire dont je fais partie. Je tiens également à souhaiter aux camarades investis une belle campagne. Courage à vous. A très vite !

Source : Claudio Calfuquir, militant La France Insoumise