Aulnay-sous-Bois : Le supermétro séduit, mais son chantier inquiète

grand_paris_aulnay_salleIl y a des chiffres qui donnent le tournis. Lundi soir, un murmure incrédule monte du public rassemblé dans le gymnase Scohy à Aulnay. A la tribune, Nadir Bentouta, de la Société du Grand Paris (SGP) énonce les temps de parcours du futur supermétro. « Du rond-point de l’Europe à Aulnay, pour aller à Noisy-Champs, il faut aujourd’hui 1h10, en prenant les bus 627, 702, puis la ligne A du RER. Demain, avec la ligne 16, vous mettrez 14 minutes. Pour vous rendre à Saint-Denis Pleyel, vous mettez aujourd’hui 50 minutes. Demain, le trajet durera 11 minutes… »

Certes, la perspective est lointaine — la ligne 16 desservira les quartiers nord d’Aulnay à partir de 2023 — mais elle s’est un peu précisée lors de cette réunion qui a rassemblé plus de 300 personnes. Sur deux grands écrans, la future gare se dévoile. Elle sera implantée sur le terre-plein de l’ex-RN2, proche des cités de l’Europe et de la Rose-des-Vents, voisine de la mosquée et du centre commercial O’parinor, au cœur de la ZAC des Aulnes, en plein aménagement. Une gare « accessible », avec escaliers mécaniques, et ascenseurs, desservie par des bus, où passeront des métros d’une capacité de 500 voyageurs, toutes les 3 à 4 minutes.

Une gare « Aulnay-Europe » ?

Au passage, Etienne Guyot confirme que le site PSA pourrait accueillir les ateliers de maintenance de la ligne, sur 8 ha (créant 200 emplois). Il est toutefois encore en concurrence avec un autre emplacement, dans la ville voisine de Gonesse (Val-d’Oise).

« Tout ça c’est bien beau, mais aujourd’hui on utilise un RER B qui ne fonctionne pas », râle une dame, très critique à l’égard du plan « RER B nord + », entré en vigueur en septembre. La discussion dévie un peu, obligeant les représentants du Stif (Syndicat des transports d’Ile-de-France) et de la SNCF à s’expliquer.

Mais dans la salle, les questions fusent. « La gare aura-t-elle un nom différent de celle du RER B? », demande un jeune homme. Gérard Ségura, maire PS, songe à « Aulnay-Europe ». « C’est pas mal, ça! », approuve une dame à mi-voix. Un monsieur s’inquiète : « Vous allez creuser à 15 m de profondeur, dans et sous les nappes phréatiques. Y a-t-il des risques de remontée d’eau? ». Sujet sensible dans une commune qui a subi d’importantes inondations en juin dernier. « La réponse est clairement non », assure Florence Castel, directrice d’ingénierie, qui détaille le processus de construction d’une boîte étanche à l’emplacement de la gare souterraine.

D’autres s’interrogent sur les risques d’embouteillage à proximité de la future station, de l’absence de parking, des tarifs… Et enfin sur les nuisances liées à ce chantier d’ampleur. C’est en effet d’Aulnay que partiront deux tunneliers, creusant leurs galeries l’un jusqu’à Clichy-Montfermeil, l’autre jusqu’à La Courneuve. Au total, près d’un million de m3 de terres à déblayer et transporter par camions, selon un dispositif qui sera « affiné ». Seule certitude : les ouvriers travailleront du lundi au vendredi de 7 heures à 20 heures. Les travaux préliminaires commencent l’an prochain, mais le véritable chantier débutera en 2016.

Le Blanc-Mesnil accueillera ce soir une réunion publique organisée par la Société du Grand Paris à 20 heures au forum culturel, salle Barbara au 1-5 place de la Libération

Source : Le Parisien du 11/12/2013

Publié le 11 décembre 2013, dans Grand Paris, et tagué , , . Bookmarquez ce permalien. 1 Commentaire.

  1. Cette réunion était fort intéressante.
    Néanmoins Florence Castel, directrice d’ingéniérie ne m’a pas totalement convaincue : elle nous a fait un cours sur les parois moulées comme nous le font tous les promoteurs, : n’empêche qu’outre nappes phréatiques, aquifères, il y a le Sausset qui passe sous la future gare. Tout ça va avoir un coût.
    N’oublions pas le principe d’Archimède, quand un promoteur construit un immeuble il construit des parois moulées, il protège l’immeuble qu’il construit, mais les constructions voisines sont obligées de s’équiper de pompes de relevage entraînant des frais supplémentaires.
    Et puis le gros problème c’est le RER B car en attendant la nouvelle gare qu’est-ce qui va se passer ? parce qu’on construit des logements mais les transports ne suivent pas.
    le RER sature et les villes desservies par le RER B construisent toutes des logements à proximité des gares. Il y a un manque de coordination entre les différents secteurs.

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