Budget de la Seine-Saint-Denis : le débat s’annonce musclé
L’agitation des municipales pass, la vie du département reprend son cours. Avec ce matin le vote d’un budget « qui protège et prépare l’avenir » selon son principal artisan, Stéphane Troussel, président PS du conseil général. Mais pour les élus du Front de gauche, il ne va pas assez loin. Et pour la droite, ce budget plombe le département. Stéphane Troussel met en avant l’absence de hausse d’impôts. « Le département fera face à toutes ses obligations sociales (RSA, aide personnalisée, prestation compensation handicap) sans augmenter les taxes », se félicite-t-il. Autre point fort selon lui : l’investissement. Le budget prévoit près de 300 MEUR dans ce domaine dont 158 pour l’éducation.
De économies en plus et le recours à l’emprunt
C’est ainsi que dès septembre seront inaugurés douze collèges neufs, dont cinq sont de nouveaux établissements. Cinq cuisines centrales et cinq gymnases seront aussi livrés.
« Aucun département en France ne propose une telle offre, insiste-t-il. Beaucoup pensaient que l’état des finances ne nous permettrait pas d’être ambitieux. Je suis heureux d’avoir pu prouver le contraire. » Pour dégager ces 300 MEUR, Stéphane Troussel évoque des économies sur le budget de fonctionnement, et un recours à l’emprunt de l’ordre de 146 MEUR. Il se réjouit aussi d’une rallonge de 90 millions, obtenue de l’État.
Mais le groupe Front de gauche réclame davantage. Ses membres ont écrit au président du conseil général. « Il faut que le département rende la carte Améthyste gratuite et qu’il participe à la carte Imagine R*, il faut arrêter le moratoire sur les investissements sportifs et culturels, et prévoir la construction de 4 ou 5 collèges supplémentaires sans recourir au partenariat public privé ou à un endettement massif, énumère le président du groupe, Pierre Laporte. Le président ne pourra sans doute pas tout faire mais il faut montrer des signes forts ». « Nous avons construit ce budget avec le Front de gauche et il n’a pas parlé de ces revendications, rétorque Stéphane Troussel. On ne va pas le faire 48 heures avant le vote. » De son côté, la droite n’a pas l’intention de le voter. « L’endettement atteint des sommets puisque nous sommes maintenant engagés sur 25 ans, attaque Stéphane Salini, patron du groupe UDI. Et la majorité se trompe de priorité en ne prévoyant rien sur la petite enfance. » Même son de cloche à l’UMP. « L’autofinancement était de 100 millions en 2008, il est de 30 millions aujourd’hui, tout est dit, accuse Jean-Michel Bluteau, président du groupe. Quant à la dette, elle atteint plus d’un milliard d’euros, ce qui est colossal. La sagesse, maintenant, serait de réduire les dépenses de personnel afin de faire des économies et chercher le désendettement. »
* Cartes de transport pour les personnes âgées et les jeunes.
Source et image : Le Parisien du 10/04/2014
Publié le 10 avril 2014, dans Budget, et tagué 93, Aulnay, Aulnay-sous-Bois. Bookmarquez ce permalien. 2 Commentaires.
… Souscrivant des emprunts obligataires? Il faut aller plus loin que la simple logique départementale ou régionale et étudier en profondeur les mécanismes économiques induits par un endettement croissant.
Car dès lors qu’un emprunt a vocation à´com
Dsl pour ces mauvaises manipulations, je reprends mon commentaire. Vous pouvez effacer le précédent si vous le souhaitez.
Les communes empruntent. Les départements empruntent. Les régions empruntent. L’Etat emprunte.
La question de la légitimité de l’emprunt ne se pose plus. L’habitude est prise.
Aujourd’hui, on emprunte pour rembourser les intérêts de ces emprunts.
C’est un premier problème.
On ne va pas remettre en question la légitimité des prestations sociales mais tout de même, quatre échelons d’aides possibles (de la commune au ministère), n’est-ce pas un peu beaucoup?
Quoiqu’on en dise, la gestion objective des finances publiques fait que la compensation d’un budget déficitaire ne peut se faire que par la fiscalité ou l’emprunt.
Dans les deux cas, on crée une dette car il s’agit un peu de dépenses d’investissement (si j’aide une famille, j’améliore son confort, la qualité de sa vie quotidienne et contribue à la mettre sur un chemin moins semé d’embûches) mais surtout de dépenses de fonctionnement (année après année, je restitue à cette famille la part de son pouvoir d’achat dépendant de l’aide que je lui apporte).
Il faut aller au-delà de la réflexion sur l’emprunt pour compenser un budget déficitaire. J’emprunte à qui et sous quelle forme? Auprès des banques? Auprès des fonds de pension, fonds souverains et autres investisseurs institutionnels via des émissions obligataires? A quel taux, sur quelle durée? Et surtout, comment vais-je payer la caisse de retraite des fermiers du Dakota qui a souscrit mon emprunt obligataire parce que je lui promets 4% net pendant 30%? Vais-je devoir emprunter pour tenir ma promesse? Et en plus, les intérêts sont cumulatifs!
On voit bien que quelque chose ne tourne pas rond dans ce raisonnement et que le bon sens nous incite tout d’abord à couper certaines dépenses.
Et même pas pour désendetter le pays mais simplement, pour emprunter moins!
Hélas, dans un groupe politique, mairie-département-région-état, le courage individuel devient de la faiblesse collective car, et c’est bien humain, des lors qu’on arrive à une situation de confort et de reconnaissance sociale, on cherche à préserver voire améliorer sa propre situation.
Alors réformer et affronter les vrais problèmes, c’est pour les blogs!