Oussouf Siby dévoile son plan vélo à Aulnay-sous-Bois
Pour réussir la transition vers des mobilités durables, un plan vélo ambitieux et concret est indispensable. Les experts recommandent un investissement annuel de 20 à 30 € par habitant, un seuil qui permet de développer des infrastructures sécurisées, des services adaptés et des actions d’accompagnement inclusives. De nombreuses villes françaises ont montré qu’une politique vélo ambitieuse peut transformer les pratiques de déplacement et répondre aux enjeux climatiques, économiques et sociaux.Des infrastructures pour toutes et tous
Un réseau cyclable sécurisé est la pierre angulaire d’un plan vélo efficace. Les villes pionnières en France illustrent bien cela :
Strasbourg, où le vélo représente 15 % des déplacements, a investi massivement dans des pistes cyclables continues et sécurisées. Le « Schéma directeur vélo » y prévoit une enveloppe annuelle de près de 25 € par habitant. Résultat : une forte augmentation de l’usage du vélo pour les trajets domicile-travail et domicile-école.
Paris a transformé des axes majeurs en « coronapistes » pendant la crise sanitaire, investissant rapidement dans des infrastructures provisoires devenues permanentes. Cette démarche a permis de doubler la part modale du vélo en seulement trois ans.
Ces exemples montrent qu’un réseau cyclable de qualité n’est pas réservé aux grandes villes européennes comme Amsterdam : il est possible de l’adapter à la réalité française.
Des services pour une mobilité intégrée
Pour encourager l’usage du vélo, il faut aussi développer des services facilitant l’intermodalité :
À Lyon, le réseau Vélo’v (vélos en libre-service) est un succès. Avec des stations en gare et dans les quartiers périphériques, il favorise les trajets combinés (vélo + train ou vélo + bus).
À Grenoble, des parkings vélo sécurisés sont déployés près des arrêts de tram et des gares. Ces « MétrovéloBox » renforcent la praticité et la sécurité, deux critères essentiels pour convaincre les usagers.
De plus, il est crucial de rendre les aides à l’achat de vélos (électriques, cargo, etc.) accessibles à tous. À Angers, des ateliers d’accompagnement sont organisés dans les quartiers populaires pour aider les habitants à faire les démarches, réduisant ainsi le non-recours souvent constaté.
Soutenir les associations locales : un levier indispensable
Les associations locales sont des partenaires essentiels pour démocratiser l’usage du vélo. On le voit à Aulnay avec l’association Aulnay à Vélo qui fait un travail remarquable mais qui est bridé dans son action du fait de l’absence d’un local dédié.
À Nantes, l’association Place au Vélo organise des ateliers d’auto-réparation et des « remises en selle » pour les habitants. Leur action dans les quartiers prioritaires permet de toucher des publics éloignés de ces pratiques.
À Bordeaux, l’association Vélocité accompagne les collectivités et les entreprises dans la mise en place de solutions vélo pour les salariés et les habitants.
En finançant ces structures, les communes investissent non seulement dans la mobilité, mais aussi dans l’emploi local et la cohésion sociale.
Mobilité et santé : une synergie bénéfique
L’usage du vélo est aussi un levier de santé publique :
À Montpellier, le programme « Sport sur ordonnance » inclut la pratique du vélo dans le cadre d’un accompagnement médical pour lutter contre les maladies chroniques (diabète, obésité).
À Dijon, des CCAS expérimentent des partenariats avec des médecins pour prescrire des trajets vélo adaptés aux besoins des patients, en partenariat avec des associations locales qui les accompagnent.
Cette approche combine les bénéfices de la mobilité active avec des objectifs de santé publique, tout en sensibilisant de nouveaux publics.
Des bénéfices économiques et sociaux évidents
Investir dans le vélo, c’est aussi stimuler l’économie locale :
À Rennes, une étude montre que les cyclistes dépensent en moyenne 40 % de plus que les automobilistes dans les commerces de proximité.
À Lille, les aménagements cyclables dans le centre-ville ont permis une hausse de fréquentation des commerces de 25 %.
C’est également un levier d’inclusion sociale. À Marseille, la subvention à l’achat de vélos a été couplée à des actions ciblées dans les quartiers populaires, augmentant la mobilité des ménages précaires.
Conclusion : une vision ambitieuse pour le vélo à Aulnay-sous-Bois
Les exemples de Strasbourg, Paris, Lyon, et d’autres villes françaises montrent qu’un investissement ciblé dans le vélo génère des bénéfices environnementaux, économiques et sociaux. Il ne s’agit pas seulement de construire des pistes cyclables, mais de développer un écosystème global incluant des services adaptés, des infrastructures sécurisées, un soutien aux associations, et des actions d’accompagnement pour toucher tous les publics.
Avec un investissement annuel de 20 à 30 € par habitant, chaque commune peut transformer durablement sa mobilité et répondre aux défis de demain.
Je m’étonne et regrette que la Ville d’Aulnay-sous-Bois ne soit pas signataire de l’appel du réseau vélo et marche- collectivités engagées pour les mobilités actives, club des villes & territoires cyclables et marcharbles et vélo et territoires.
La dernière édition du Baromètre FUB donnait Aulnay-sous-Bois comme étant classée de manière modeste, reflétant des efforts limités en matière d’infrastructures cyclables et une perception mitigée des usagers sur la sécurité et le confort pour les déplacements à vélo.
Source : Oussouf Siby, conseiller municipal d’opposition à Aulnay-sous-Bois
Publié le 14 décembre 2024, dans Circulation, et tagué Aulnay-sous-Bois, Circulation, Cyclisme. Bookmarquez ce permalien. 3 Commentaires.
bonjour,
Fervent défenseur du vélo ,qui est mon moyen de transport depuis mon plus jeune âge, je déplore la qualité du réseau cyclable à Aulnay sous Bois et plus globalement en Seine Saint Denis.
Hormis le long du canal de l’Ourcq, je me sens en insécurité lorsque je circule à vélo sur la b plupart des routes de la région.
De mon point de vue, la ville et le département ne font que peu d’effort et juste des demi mesures.
Mais dans une optique de réélection, qu’attendre de nos politiciens qui vont plutôt flatter un électorat pro voiture.
Nous avons tous à y gagner en basculant vers le vélo pour nos transports du quotidien. Alors qu’attendons nous à Aulnay sous bois pour mener des actions concrètes qui vont dans ce sens ?
@mdansette : je suis d’accord avec vous ! Je souffle enfin quand j’atteins le canal.
Entre le canal et chez moi, je fais toujours une petite prière…
Beaucoup de gens ne passent pas au vélo car ils ont peur.
Et ceux qui continuent à l’utiliser, après le covid dans mon cas, ont peur aussi.
En effet, malgré le semblant municipal de faire croire aux Aulnaysiens que la prise en compte du déplacement des deux roues est pris en compte, il n’en est rien, de la poudre aux yeux , rien mais rien n’est fait, un désastre, là où de nombreuses villes qui n’ont pas les moyens financiers d’une ville de 86 000 habitants ont déjà beaucoup d’avance.