Fracture dans la majorité à Sevran, la révocation annoncée de Najat Mabchour précipite le naufrage politique de Stéphane Blanchet

À Sevran, les eaux sont devenues troubles. La majorité municipale, autrefois compacte et silencieuse, laisse apparaître des lignes de fracture nettes, à la veille d’un conseil municipal décisif prévu le 26 juin 2025, lors duquel l’adjointe Najat Mabchour devrait se voir retirer son écharpe.

Ce climat politique n’a plus rien d’anodin. Il évoque celui d’un grand navire qui a heurté l’iceberg, mais refuse de le reconnaître. L’eau s’infiltre, la structure se fissure, et le commandement s’isole. À la barre, Stéphane Blanchet, de plus en plus contesté, tente de maintenir le cap… mais vers où ?

Des alertes étouffées, des questions évitées

D’après plusieurs sources, des élus de la majorité ont soulevé depuis plusieurs mois des questions de gestion : retards de paiement à des prestataires, explosion du coût du centre aquatique olympique, fonctionnement opaque de certaines structures para-municipales. Rien d’illégal affirmé, mais des interrogations techniques et budgétaires que l’on aurait pu espérer voir discutées en commission ou en conseil municipal.

Au lieu de cela, un communiqué cinglant, signé par une partie des élus, désigne une élue comme fautive, accusée de « dénigrement » et de propos « mensongers ». La sentence tombe sans débat public. La procédure est légale. Mais la méthode interroge.

Une majorité qui se fracture, un maire devenu Albatros

La majorité municipale de Sevran donne aujourd’hui l’impression d’un navire en perdition. Un Titanic local, fendant les eaux sans écouter les signaux, jusqu’à heurter l’iceberg de la contestation interne. Le choc n’est pas frontal, mais les craquelures sont visibles : bloc fidèle, élus silencieux, et absents significatifs. La structure politique se fissure. Et pendant que le paquebot tangue, le capitaine semble désorienté.

C’est alors qu’une image s’impose, plus littéraire, plus cruelle aussi : celle de L’Albatros, de Baudelaire.

 » Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !

Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !

L’un agace son bec avec un brûle-gueule,

L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait ! « 

Autrefois majestueux dans les airs, Stéphane Blanchet incarnait la hauteur, le souffle politique, l’assurance tranquille. Mais à mesure que le sol politique se dérobe, ses ailes deviennent trop larges pour les couloirs étroits du pouvoir municipal.

Lui qui planait semble désormais boiter, gêné par la moindre opposition, agacé par les doutes, piégé par son propre verbe.

Révocation publique : qui sera le prochain sur la liste ?

La brutalité de la méthode employée jette un froid. Une élue de la majorité, toujours en fonction, y est traitée comme une opposante. Le message est clair : toute divergence, même interne, semble désormais exposée au risque d’une mise à l’écart.

Et la question surgit, chez les observateurs comme chez les habitants :

« Qui sera le prochain élu révoqué sur la place publique ? »

Car au-delà de cette affaire, c’est le climat municipal qui inquiète : verrouillage, absence de débat, verticalité rigide. La parole libre semble désormais suspecte.

Une opinion locale qui se réveille

Mais Sevran n’est plus une ville silencieuse. Grâce aux réseaux sociaux, les habitants suivent, comprennent, réagissent. Une pétition citoyenne, lancée le 21 juin 2025, dénonce un « procès sans contradictoire » et appelle à défendre les principes d’un dialogue démocratique. Des voix locales s’élèvent, figures associatives, militants discrets, habitants engagés. Tous disent la même chose : trop, c’est trop.

Blanchet à la dérive ?

Peu à peu, l’image du maire fort et rassembleur s’efface. L’isolement se lit désormais dans les regards. Une autorité municipale qui s’use. Une majorité qui glisse. Et un peuple qui murmure : « Ça ne peut pas continuer comme ça. »

Le Titanic politique de Sevran est peut-être encore à flot. Mais la coque grince. Le courant du changement souffle.

Une ville en quête d’horizon

Sevran vit un tournant. Pas une crise passagère, mais une phase de vérité. Le besoin de renouveau est là, évident, palpable. Et si l’avenir reste incertain, une chose est sûre : la page de l’ère Blanchet ne se tournera pas sans fracas.

Publié le 22 juin 2025, dans Actualité, Politique, et tagué , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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