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Journée européenne d’information sur les antibiotiques 18 novembre 2013 – Point d’Information

medicamentsA l’occasion de la journée européenne de sensibilisation au bon usage des antibiotiques organisée le 18 novembre de chaque année par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle les principaux axes de son implication notamment dans la problématique des résistances bactériennes.
Ces actions s’inscrivent dans le cadre de « plans antibiotiques » pluriannuels placés sous l’égide du Ministère chargé de la Santé.
Pour le « plan national 2011-2016 d’alerte sur les antibiotiques », l’ANSM intervient plus particulièrement au travers de ses missions de suivi des consommations, d’évaluation des antibiotiques et des tests de diagnostic.
Au niveau européen, l’ANSM contribue aux travaux coordonnés par l’Agence Européenne du Médicament (EMA) que ce soit pour l’évaluation des Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) des antibiotiques disponibles, que pour les projets de développement.

Les différents axes d’implication de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) sur le bon usage des antibiotiques et la maîtrise des résistances bactériennes s’articulent autour des thèmes suivants :

  • suivi des consommations d’antibiotiques en France
  • révision de l’information des AMM d’antibiotiques administrés par voie générale
  • recherche d’alternatives à l’antibiothérapie (bactériophages, transplantation de microbiote fécal)
  • recommandations dans le développement des antibiotiques, avec un ciblage sur la multirésistance
  • stratégie nationale d’utilisation des antibiotiques : caractérisation des antibiotiques considérés comme « sensibles » nécessitant un encadrement particulier 
  • surveillance des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro (DMDIV) utilisés notamment pour détecter les résistances bactériennes.

Suivi des consommations d’antibiotiques en France

Le suivi annuel national des consommations d’antibiotiques, tant en ville qu’à l’hôpital, réalisé par l’ANSM répond à plusieurs objectifs :

  • évaluer l’impact des mesures adoptées et des campagnes engagées pour diminuer la consommation des antibiotiques et en préserver l’efficacité ;
  • fournir les données officielles françaises dans le cadre du programme européen de surveillance des antibiotiques. Ces résultats contribuent à mettre en évidence la disparité des situations nationales et apportent aux autorités de santé des éléments de comparaison pour guider leurs actions futures ;
  • suivre les évolutions qualitatives de la consommation. Il est en effet indispensable de pouvoir suivre le report des prescriptions de certaines molécules (ou de certaines familles d’antibiotiques) vers d’autres et de connaître avec précision l’usage des antibiotiques dits « de recours », si l’on veut éviter que des situations d’impasse thérapeutique – déjà rencontrées – ne se développent ;
  • réévaluer le rapport bénéfice/risque. L’évolution des consommations ainsi que les caractéristiques des prescriptions constituent un élément important du processus de réévaluation du rapport bénéfice/risque ;

Le suivi des consommations est assuré à partir des données de ventes annuelles, tant pour la ville que pour l’hôpital, complétées par des données provenant du régime général de l’Assurance Maladie (consommation en fonction de l’âge et du sexe des patients, du lieu de résidence, de la spécialité médicale du prescripteur). Une synthèse de ces données est désormais publiée chaque année sous forme d’un rapport consacré à la consommation des antibiotiques en France. L’édition de juin 2013 rend compte de douze ans d’évolution des consommations d’antibiotiques en France[1] .

Cette dernière édition met en évidence une reprise progressive de la consommation des antibiotiques. En effet, la consommation en ville a augmenté de 3 % entre 2007 et 2012 et les premières données disponibles sur 2013 confirment cette tendance. De surcroît, l’évolution de la consommation sur le plan qualitatif se caractérise par un usage croissant de molécules ou d’association de molécules générant de nombreuses résistances. Ainsi, en ville, l’association amoxicilline-acide clavulanique représente plus de 24 % des consommations et 33 % à l’hôpital. De même, l’usage croissant des carbapénèmes à l’hôpital est d’autant plus préoccupant que de nouvelles souches résistantes sont apparues. Globalement, la consommation en France demeure 30 % plus élevée que la moyenne européenne.

Pour télécharger le rapport complet, cliquer ici.