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Quand la presse française précise l’origine raciale des victimes aux USA…mais pas en France
Les bavures policières aux Etats-Unis ne sont pas banales. 987 personnes ont été tuées par la police en 2017, dont une soixantaine n’était pas armée. La police outre-atlantique a bien plus de pouvoir que dans la plupart des pays Européen : la moindre consigne non respectée et après une sommation (voire deux en fonction des états), le policier est en droit de tirer.
Dernièrement, des policiers ont tué un jeune homme dans le dos : Stephon Clark était dans son jardin à Sacramento lorsqu’il a été abattu par une patrouille qui le croyait armé. En fait, il tenait un Smartphone et les agents ont cru qu’il était armé. C’est un fait divers banal au pays de l’oncle Sam, mais ce qui peut surprendre, c’est que que la presse française (Le Monde, Le Figaro et 20minutes pour ne citer qu’eux) se mettent à en faire une affaire raciale en précisant « jeune noir » ou « jeune afro-américain ». Pour information, sur les 987 personnes tuées par la police américaine l’an dernier, 23% sont des « afro-américains ».
Ironie ou pas, l’un des membres de la patrouille qui a tiré était lui-même « Afro-américain ». Ce triste fait divers montre à quel point la police là-bas est zélée et, au nom du principe de précaution, applique le « Shoot first ».
On en sait plus dans la vidéo disponible ici : il faisait sombre, le jeune homme était dans son jardin, la police tire et l’abat car dans la pénombre, l’iPhone a été confondu avec une arme. Ces agents devront répondre de leurs actes, mais il y a de forte chance qu’ils soient acquittés.
Est-ce une affaire raciste ? Peut-être, peut-être pas. Il s’agit vraisemblablement d’une violence policière américaine, si courante et banale. Les victimes sont de « toutes races » (au fait, on pensait que les races n’existaient pas ?). Un « homme blanc » (pour se mettre au niveau d’une partie de la presse française) en a fait les frais il y a quelques temps. La vidéo ci-dessous montre comment les policiers américains zélés n’hésitent pas à tirer au « moindre danger » (le jeune homme à moitié saoul ne faisait que remonter sa culotte qui descendait lorsqu’il a été abattu) :
Maintenant, en remontant un peu plus d’un an, quelques recherches assez édifiantes sur les articles de presse française montrent qu’il y a deux poids deux mesures : lors de l’affaire Théo, en reprenant le même ton employé que pour l’affaire Stephon Clark, on aurait pu s’attendre à : « Un jeune noir violemment interpellé par la police à Aulnay » ou même « Un jeune français d’origine africaine subsaharienne blessé par des policiers blancs à Aulnay ». Mais ce ne fut pas le cas. Jamais l’origine ethnique des individus n’a été mentionnée (sauf dans les commentaires, souvent malheureux). Ce qui prouve bien que la presse française saute dans la carte raciale…quand ça l’arrange !
