L’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois rouvre dans un climat tendu
« Moment de vérité, ce matin à Aulnay. A 6h30, en principe, la direction de PSA rouvre les portes de son usine aux équipes de production. Elle les avait fermées le 18 janvier, après deux jours de grève. La mobilisation, qui s’est poursuivie hors du site (censé fermer en 2014), va-t-elle continuer dans les ateliers? La reprise sera scrutée avec attention par la direction et les syndicats, mais également par les pouvoirs publics.
Un dispositif de sécurité renforcé. Des dizaines de vigiles aux portes, 200 cadres venus en renfort d’autres sites de PSA, des huissiers en nombre pour guetter d’éventuels débordements, des vestiaires fermés dès que le personnel se sera changé… Les salariés seront « protégés », a annoncé Laurent Vergely, directeur du site dans une lettre au personnel. Mais, surtout, très encadrés et surveillés. Une manière de décourager les éventuels participants à une assemblée générale? « Notre but est de trouver la juste mesure entre le respect du droit de grève et celui de la liberté du travail », note une porte-parole… La CGT a dénoncé hier « un climat de tension et de provocation ».
Des syndicats divisés. Presque tous soutenaient la grève au premier jour. Les syndicats sont désormais scindés en deux : CGT et SUD (avec, aussi, des militants de la CFDT) comptent « réoccuper l’usine » dès ce matin. Ils comptabilisent 300 grévistes environ (sur un effectif de 3000 personnes). Mais le SIA (Syndicat indépendant de l’automobile), FO, CFTC et CGC ont appelé vendredi à « lever le mouvement », estimant que les « conditions ne sont plus réunies » pour un débrayage… Le SIA a pointé des « avancées » dans les propositions de PSA sur les mesures d’accompagnement (primes de reclassement, mobilité).
Deux rendez-vous cruciaux. C’est précisément ces propositions qui feront l’objet d’une dernière négociation, demain au siège du groupe. Deux rendez-vous ultérieurs doivent permettre de rédiger un accord que la direction espère faire signer mi-février. Le texte ne porterait que sur les mesures sociales du plan à Rennes (Ille-et-Vilaine) et à Aulnay, et non sur l’ensemble de la restructuration, qui va encore être discutée jusqu’au printemps. Enfin, un comité central d’entreprise est convoqué vendredi. Il doit discuter de la mise en place, à Rennes et à Aulnay, de « pôles de mobilité professionnelle », pour recevoir les salariés qui le souhaitent, et étudier dans le détail leur situation.
Elus et ministres silencieux. Contrairement à d’autres grèves chez PSA, celle-ci n’a suscité que de rares réactions de soutien politique. « Le signe que personne n’arrive à savoir ce qui se passe », estime le maire PS d’Aulnay, Gérard Ségura, l’un des rares à avoir appuyé la mobilisation, avec les élus Front de gauche du conseil général et la fédération du PC de Seine-Saint-Denis. Aucune prise de parole officielle non plus côté gouvernemental. Tout juste sait-on que le cabinet d’Arnaud Montebourg a reçu lundi dernier une délégation syndicale d’Aulnay.«
Source : Le Parisien
Publié le 28 janvier 2013, dans Sociétés, et tagué Aulnay, Aulnay-sous-Bois, PSA. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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