Au stade de France, l’agglo désunie face au Grand Paris
L’auditorium du stade de France, à Saint-Denis, était plein hier soir pour les discussions sur l’avenir de Plaine commune (9 villes, soit 408000 habitants) dans la future métropole du Grand Paris. Ce conseil extraordinaire était convoqué par le président de l’agglomération, Patrick Braouezec (Fase), vent debout contre le projet d’une superstructure à fiscalité propre de 124 villes et 6,7 millions d’habitants. Ce géant regrouperait la capitale et les trois départements de petite couronne et ferait « disparaitre les intercommunalités », s’alarme l’ex-député. Le projet de loi sera examiné du 16 au 19 juillet à l’Assemblée.
Michel Bourgain, maire EELV de l’Ile-Saint-Denis, n’hésite pas à lire cinq pages de critiques, parfois lyriques : « L’audace, la création, l’innovation, tous ces engagements qui dynamisent les territoires à taille humaine poussent sur l’humus fertile de leurs diversités. En éliminant les dynamiques spontanées qui construisent un Grand Paris coopératif, le Roundup administratif n’aboutirait qu’à technocratiser une gouvernance uniformisée. »
Le plaidoyer de Troussel
L’avis des socialistes était attendu. Stéphane Troussel, élu de La Courneuve et également président PS du conseil général, a affiché clairement son soutien à une « métropole intégrée » : « Le texte déposé par le gouvernement va dans le bon sens. La politique n’est pas un gros mot. La recherche du consensus permanent n’est pas une solution et les institutions ne sont pas éternelles. » Il dénonce au passage « les égoïsmes locaux » et s’étonne de la levée de boucliers contre le Grand Paris. « J’ai l’impression de revenir dix ans en arrière, quand ces mêmes élus refusaient les intercommunalités, sous prétexte qu’elles étaient antidémocratiques. »
Selon Michel Fourcade, maire PS de Pierrefitte, « une intercommunalité ne peut à elle seule peser sur les inégalités territoriales. Il est donc nécessaire de constituer un outil à la mesure des enjeux du Grand Paris pour résoudre la crise du logement et assurer une vraie péréquation entre les communes. »
Mais les interventions détaillées des socialistes sont loin d’avoir convaincu. « Fallait-il tuer Plaine commune? », interroge une élue en fin de réunion. Lapsus révélateur : la question est… formulée au passé, alors que le projet ne sera examiné que la semaine prochaine.
Source : Le Parisien du 11/07/2013
Publié le 11 juillet 2013, dans Grand Paris, et tagué Aulnay, Aulnay-sous-Bois, Grand Paris, Troussel. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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