Suicide à la gare d’Aulnay-sous-Bois

rerbUne personne s’est suicidée hier matin, vers 9 heures, en gare d’Aulnay-sous-Bois. Elle s’est jetée sous un train qui ne transportait pas de passagers. Elle a été tuée sur le coup. La circulation des trains dans les deux sens, entre Paris Nord et l’aéroport Charles de Gaulle et entre Paris Nord et Mitry Claye a été perturbée pendant plus de deux heures. Le trafic est redevenu normal vers 11 h 30

Source : Le Parisien du 04/04/2014

Publié le 4 avril 2014, dans Faits divers, et tagué , , , . Bookmarquez ce permalien. 5 Commentaires.

  1. Quelle tristesse ! Notre monde est devenu si inhumain et tellement dur que certains préfèrent la mort à la vie…

  2. Avatar de Oiseau-de-Pluie Oiseau-de-Pluie

    Catherie Medioni : Tellement inhumains que si cette personne s’était loupée, au lieu de l’aider à surmonter son désespoir, elle aurait obligatoirement été internée de force dans un hôpital psychiatrique où au lieu de l’aider, on l’aurait détruite : enfermement en HP, contention, gavage à outrance de neuroleptiques, voir chambre d’isolement…
    (Et là, j’en suis sûre à 100 %, connaissant cette ville…)
    Et cela l’aurait sans doute tellement détruite qu’elle se serait peut-être encore plus vite précipitée sous le train dès sa sortie…

    C’est personnellement ce qui m’est arrivé après une simple menace suicidaire, alors que je n’avais que 18 ans.
    Je ne citerai pas le nom de l’hôpital psychiatrique atroce où j’ai vécu cet enfer, au risque qu’ils ne portent plainte contre moi pour diffamation (ils avaient déjà porté plainte contre les personnes ayant réalisé et diffusé un reportage dénonçant leurs méthodes barbares il y a quelques années…)

    Aujourd’hui, j’ai 19 ans, et j’en serai traumatisée pour le restant de mes jours.

    Une personne qui se suicide ne cherche pas forcément à mourir, mais dans la plupart des cas, simplement à arrêter de souffrir.
    Patrick Poivre d’Arvor le dit lui-même lorsqu’il évoque le suicide de sa fille Solenn, qui s’est jetée sous une rame de métro en 1995 : « Quand vous êtes vraiment pas bien dans votre tête, vous avez juste envie de vous extirper de ce morceau qui vous fait un mal fou et qui vous tambourine dans le crâne ».

    Par conséquent, si une personne tente de se suicider et qu’on la « punit » d’avoir tenté de se tuer en la torturant, sa souffrance ne peut qu’AUGMENTER, et par conséquent, ses envies suicidaires également…

    « La Maison de Solenn » a été créée en son hommage, une structure pour venir en aide aux adolescents en souffrance.
    Dans cette structure, on ne torture pas les personnes : pas de contention, pas de chambre d’isolement, des médicaments mais à juste dosage (jamais jusqu’à nous transformer en légume). Pleins d’activités pour redonner goût à la vie, etc. Beaucoup d’adolescents anorexiques ou suicidaires guérissent grâce à ce centre.

    Pour diminuer le nombre de suicides, il faut créer plus de structures de ce genre, ou du moins, même si cela n’est pas possible pour des raisons financières, ABOLIR les méthodes barbares.
    Parce que depuis « Le Pavillon des enfants fous » de Valérie Valère, rien n’a hélas changé !

    Désolée pour ce long commentaire, mais mon internement psychiatrique a été un tel traumatisme que je ressens le besoin de le dénoncer.

    Paix à l’âme de cette personne.

  3. Bonjour oiseau-de-pluie.

    Je viens seulement de découvrir votre commentaire du 19 juin dernier ! Je suis frappée du nombre croissant de suicides en France, qui témoignent d’une souffrance engendrée par nos modes de vie et l’inhumanité exacerbée de nos sociétés. Si les citoyens étaient heureux, ils ne se suicideraient pas ! Notre monde est cruel parce qu’il exclue de plus en plus d’humains.

    J’ai moi-même perdu un frère d’âme le lundi 10 janvier 2011. Il s’est jeté sous le métro. il avait 24 ans ! J’ai malheureusement été impuissante à l’aider malgré toute mon amitié et mon affection. Ce fût un choc incommensurable et une douleur indicible. Bien que je me sente orpheline de sa présence désormis, il reste à jamais dans mon cœur et nos âmes restent liées pour toujours.

    Vous vous exprimez très bien et votre écriture témoigne de votre grande sensibilité, de votre culture, de votre maturité et de votre intelligence. Il faut faire quelque chose de ces grandes qualités en les orientant vers des projets humanistes qui donneront du sens à votre vie, en vous permettant de découvrir toutes les riches et infinies ressources que vous portez en vous.

    Que la paix envahisse votre cœur et que la lumière éclaire votre âme.

    Catherine

  4. Bonjour,

    Je vous remercie pour votre message très touchant.
    Je suis vraiment désolée pour votre frère. J’ai également perdu des êtres chers, même s’ils ne se sont pas suicidés. Mais connaissez-vous cette phrase : « Les morts sont invisibles, ils ne sont pas des absents » ?
    Ils sont en permanence avec nous.
    Je ne sais pas si c’est une bonne chose à dire, peut-être est-ce maladroit (je m’en excuse vraiment si c’est le cas, car je ne pense pas à mal du tout), mais saviez-vous que plus de la moitié des personnes qui se jettent devant une rame de métro ne meurent pas, mais restent handicapées à vie, parfois amputées de certains membres ?
    Votre frère a donc eu « la chance » de réussir, et s’il en est arrivé à cet acte, son désespoir devait être immense. Alors, si cela peut vous soulager, dites-vous que sa souffrance s’est éteinte et qu’il vit dans un monde meilleur.
    Je ne sais pas si vous croyez aux NDE (EMI en français : expériences de mort imminente). Personnellement, je m’y intéresse beaucoup. Ce sont des personnes qui racontent avoir vécu une expérience extraordinaire, avoir ressenti un amour, un bonheur et une paix infinie, alors qu’elles étaient cliniquement mortes.
    J’ai récemment perdu ma grand-mère, et l’idée qu’elle baigne dans cette lumière d’amour me réconforte. C’est sûrement le cas de votre frère aussi.
    Vous dites que vous avez été impuissante à l’aider malgré toute votre amitié et votre affection. Mais sachez que vous n’y êtes pour rien dans son passage à l’acte, sa souffrance devait être trop intense. Vous avez fait ce qu’il fallait, car l’amitié et l’affection sont les choses dont une personne en souffrance a le plus besoin (même si ça ne suffit pas toujours, hélas).
    Je vous souhaite en tout cas beaucoup de courage dans cette épreuve.

    Et malheureusement, comme je l’ai dit plus haut, lorsqu’une personne évoque ses envies suicidaires, on lui retire l’amitié, l’affection, etc.
    Beaucoup de personnes veulent hospitaliser d’office dans un hôpital psychiatrique des personnes suicidaires, alors que c’est la dernière chose à faire…
    Peut-être croient-elles, à tort, (mais là, ce n’est pas de leur faute), que comme ces endroits sont spécialisés, on y aide les personnes en détresse à se sentir mieux.
    Hélas, ce n’est pas le cas, c’est même le contraire (je rappelle que je parle en connaissance de cause).
    J’aimerais donc avoir comme projet de lutter contre la maltraitance dans les hôpitaux psychiatriques, de faire en sorte que plus d’institutions comme la Maison de Solenn (et pas uniquement pour les adolescents, mais pour tout le monde) soient créées.
    Je pense que si c’était le cas, le taux de suicide diminuerait (parce que, personnellement, mon internement psychiatrique n’a fait qu’aggraver mes envies suicidaires. Cela fait presque 2 ans et le traumatisme reste. Désormais, quand je vais mal, je n’ose même plus en parler, je préfère cacher mes souffrances, par crainte qu’on m’enferme à nouveau…)
    Je ne sais pas trop comment m’y prendre, mais je compte écrire un livre sur ce sujet. Et s’il venait à être publié, j’utiliserai certainement mes droits d’auteur pour créer une association de lutte contre la maltraitance dans les hôpitaux psychiatriques.

    Je vous remercie et vous souhaite également de recouvrer la paix.

    Oiseau-de-Pluie

  5. Bonjour Oiseau-de-Pluie,

    J’ai lu de nombreux ouvrages concernant les NDE depuis très jeune et je m’intéresse particulièrement à la spiritualité et à l’ésotérisme. Ces choses là sont difficiles à évoquer dans un monde embourbé dans la matérialité, le profit, la réussite et l’argent. Il est tellement facile et commun de rejeter celui ou celle qui admet que ce qui est invisible à nos yeux terrestres n’est pas nécessairement inexistant, que mieux vaut rester discret sur ces sujets pour ne pas se voir taxés de  » fou »… et pouvoir continuer à évoluer dans un monde qui n’admet que le tangible.

    Votre souhait d’œuvrer pour démontrer que les hôpitaux psychiatriques ne sont pas la solution pour les humains souffrant de dépression conduisant souvent au suicide si aucun soutien approprié n’est mis en place pour ces personnes en souffrance, est un très beau projet humaniste qui sera utile dans le changement des mentalités et dans la prise en charge de ces humains qui sont loin d’être fous. Au contraire, c’est parce qu’ils ont une grande sensibilité à leur environnement doublée d’une lucidité extrême que leurs souffrances sont immenses et inversement proportionnelles à l’inhumanité de nos modèles de société dont ils sont les témoins souvent impuissants…

    L’écriture est également un moyen d’exprimer toutes les richesses que vous portez en vous, et cela d’autant plus que vous écrivez vraiment très bien. En tous les cas je vous y encourage. Cela aura aussi l’effet pour vous d’une catharsis salutaire donnant enfin un sens positif à toutes les épreuves que vous avez endurées, et la sagesse et les observations que vous en avez faits durant cette douloureuse expérience, pourra enfin être utile aux autres du fait que vos propositions reposeront sur un vécu.

    A bientôt et tenez moi informée.

    Catherine

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