Aulnay-sous-Bois : Gérard Gaudron est-il sorti par la grande porte ?

Gerard_GaudronGérard Gaudron, on aime ou on n’aime pas : son côté parfois taciturne, sa difficulté apparente d’aller au contact des gens et sa relative timidité en ont rebuté plus d’un. Fidèle adjoint de Jean-Claude Abrioux, la légende dit que c’était lui qui « faisait tourner la boutique« , pendant que M. Abrioux (que beaucoup regrettent) faisait de la politique de terrain. Il y a certainement une part de vérité.

Numéro deux de la majorité RPR (puis UMP), celui que certains appelaient avec dédain « Béni Oui-Oui » avait réussi, en 2003, à se faire élire par le conseil municipal après la démission de Jean-Claude Abrioux, ce qui mettait fin à 20 années de gestion de celui qui parvint à prendre la ville aux Communistes.

Conseiller général du Canton Nord à partir de 1985, il perdit face à Gérard Ségura en 1998 puis en 2004, avant de prendre sa revanche aux législatives de 2007 sous l’étique UMP, notamment grâce à la ville des Pavillons-sous-Bois. Mais cette victoire se fit dans la douleur puisque celui-ci dû affronter le Maire des Pavillons-sous-Bois, Philippe Dallier, alors soutenu par…Jean-Claude Abrioux, les deux étant alors dissidents UMP. Cette dissidence eut un impact non négligeable dans le paysage Aulnaysien, dissidence qui laisse encore des traces aujourd’hui.

Alors au sommet de sa carrière politique, le député-Maire fut l’objet d’un scandale national autour de l’affaire des Assedics, dont nous ne reviendrons pas dans les détails. Cette affaire fut habilement utilisée par ses adversaires politiques, mais aussi « quelques amis » qui n’hésiteront pas à se servir de ceci comme une arme électoraliste. Éclatée à quelques semaines des élections municipales de 2008, cette triste histoire lui couta la Mairie…pour 204 voix !

Depuis avril 2008, de nombreuses difficultés vinrent tâcher la vie politique pour celui qui fut longtemps considéré comme le leader UMP local. Tout d’abord, c’est son ex-collègue Jacques Chaussat, qu’il avait pourtant catapulté au Canton sud de la ville sous l’étiquette UMP (il était auparavant UDF), qui profita de ce moment difficile pour faire valoir ses ambitions aux municipales 2014. Il se servi d’ailleurs de Jean-Claude Abrioux pour rallier à lui l’ancienne garde du Maire Honoraire, au nom du Parti Radical. Puis ce fut Frank Cannarozzo, qu’il adouba pourtant aux Cantonales Nord en 2011 en appuyant sa fille Stéphanie Michel-Gaudron en tant que suppléante, qui montra ses ambitions. Gérard Ségura, alors Maire, parvint à conserver son poste de Conseiller Général, en s’imposant assez largement (61% des voix au second tour).

En 2012, M. Gaudron fut emporté par la vague Hollande et perdit aux élections législatives, assez largement face à Daniel Goldberg. Des problèmes de santé ont fortement perturbé le déroulement de sa campagne. Malgré ces échecs, il voulu continuer à militer pour défendre ses chances aux municipales 2014, et prendre sa revanche face à Gérard Ségura. Il eut pour adversaire Frank Cannarozzo et Denis Cahenzli, son complice d’autrefois. C’est finalement Bruno Beschizza qui fut désigné par l’UMP. Notons toutefois que M. Gaudron n’a jamais perdu son sens politique, avec par exemple son soutien à Jean-François Copé lors des élections internes UMP. Donné perdant face à François Fillon dans tous les sondages, c’est bel et bien le Maire de Meaux qui parvint à prendre la présidence du principal parti d’opposition.

A ce moment, Gérard Gaudron aurait pu exiger de l’UMP un poste d’adjoint dans liste menée par M. Beschizza, par ambition, pour toucher des indemnités ou par vanité. Mais M. Gaudron préféra se retirer tout en soutenant la famille à laquelle il a toujours appartenu. En prenant la place de 53, il indiqua par sa position honorifique qu’il soutenait Bruno Beschizza tout en voulant quitter la politique locale, comme le fit Jean-Claude Abrioux en 2008, lorsque c’était..Gérard Gaudron qui menait la liste UMP « Réussir l’Avenir Ensemble« . Certainement conscient de ses problèmes de santé et de son age, il préféra miser pour l’avenir, en adoptant une posture de stratège et de sage face au choix de l’UMP nationale.

A l’heure où on attend toujours que le nom de Jean-Claude Abrioux soit immortalisé par la commission d’attribution des noms de rues et d’espaces publics, peut être que Bruno Beschizza (que certains nomment le « digne héritier de Jean-Claude Abrioux« ) trouvera une toute petite place pour celui qui ne fut Maire que de 2003 à 2008. Peut-être que cela sera fait d’ici quelques années.

Gérard Gaudron, on aime ou on n’aime pas, mais quoique l’on puisse dire, il est sorti par la grande porte !

Publié le 22 mai 2014, dans Politique, et tagué , , , . Bookmarquez ce permalien. 2 Commentaires.

  1. dissidences, scandales, trahisons, amis complices un jour devenus adversaires le lendemain, retournements de vestes,.. sans parler directement de ce monsieur, il ressort de la lecture de cet article comme de mauvaises odeurs, de ce que la politique propose de moins intéressant aux électeurs: les ambitions personnelles et les magouilles, plus que la fidélité à des idées fortes et des valeurs au service de la population. Quand les politiques comprendront-ils pourquoi les électeurs se détournent de plus en plus des urnes ?

  2. J’espere juste qu’un jour que ce personnage aprendra à dire bonjour à un inconu !

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