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Des projections climatiques d’une précision inégalée sur toute l’Europe
Une équipe internationale impliquant le CNRS, Météo-France, le CEA, l’UVSQ et l’INERIS1, a réalisé puis analysé2 un ensemble de projections climatiques sur toute l’Europe d’une résolution sans précédent (12 km), en affinant les simulations globales réalisées pour le 5e rapport du GIEC. Ces simulations pour le XXIe siècle offrent désormais une représentation beaucoup plus fine des phénomènes locaux et des événements extrêmes. Les premières analyses confirment un accroissement sensible de la fréquence des événements extrêmes : pluies intenses, vagues de chaleur et périodes de sécheresses. Les données de ce projet Euro-Cordex viennent d’être rendues publiques et mises à disposition des scientifiques. Elles permettront de nouvelles études, plus précises, de l’impact du changement climatique en Europe sur la qualité de l’air, l’hydrologie et les événements extrêmes. Autant de domaines qui concernent des secteurs clés comme l’énergie, la santé et l’agriculture.
Euro-Cordex : des prévisions plus fines sur le climat de l’Europe
Ces nouvelles simulations confirment les projections présentées en septembre dernier3 pour la planète tout en donnant une vision beaucoup plus précise sur l’Europe. Elles prévoient une hausse des températures en Europe de 1°C à 5°C d’ici la fin du XXIesiècle, avec des différences d’une région et d’une saison à une autre. L’Europe du Sud devrait subir un réchauffement beaucoup plus rapide que l’Europe du Nord en été, et le réchauffement hivernal serait plus rapide sur l’Est et le Nord de l’Europe. Les précipitations devraient être plus fortes sur le Nord de l’Europe et plus faibles sur le Sud. Dans pratiquement tous les pays européens, les simulations projettent une fréquence accrue des précipitations intenses, phénomènes bien mieux représentés qu’auparavant grâce à la haute résolution obtenue. Des périodes sèches plus longues et des vagues de chaleur plus fréquentes sont annoncées. La France quant à elle a un futur contrasté avec une augmentation marquée et généralisée des précipitations en hiver, ainsi qu’une augmentation des périodes sèches en été, particulièrement dans sa partie méridionale. Les simulations de haute résolution permettent de représenter des phénomènes comme les précipitations intenses sur les massifs montagneux (voir figure ci-dessous).
Source : Cordex
Météo-France fête 50 ans de météorologie spatiale
Le Centre de Météorologie Spatiale (CMS) de Météo-France, situé à Lannion, dans les Côtes-d’Armor, fête cette année ses 50 ans. En septembre 2013, ce centre spécialisé a également ouvert une nouvelle page de son histoire avec la création d’un pôle scientifique et technique dédié à la recherche.
A l’aube de la météorologie spatiale
En 1960, la NASA, l’agence spatiale américaine, lance depuis Cap Canaveral son premier satellite météorologique, TIROS 1. Le Centre de météorologie spatiale de Météo-France (CMS) est créé en 1963 avec pour mission de réceptionner des images du satellite météorologique américain TIROS 8. Le 24 décembre 1963, le CMS réceptionne ainsi, pour la première fois en Europe, une image satellitaire.
Si cette dernière laisse à peine deviner une couverture nuageuse sur l’Europe de l’Ouest et le proche Atlantique, elle annonce déjà la révolution que les satellites vont opérer dans le domaine de la météorologie.
Aujourd’hui, les satellites fournissent un nombre considérable d’informations, en tous points du globe, sur la couverture nuageuse, les flux radiatifs, la température de surface de la mer ou du sol, la quantité d’ozone ou la température de l’atmosphère. Ils sont devenus des outils d’observation de la terre indispensables à la météorologie et à l’étude du climat. Les données satellitaires représentent actuellement plus des trois quarts des données d’observation intégrées aux modèles numériques de prévision du temps (93% pour le modèle global de Météo-France, Arpège).
Traiter, élaborer et transmettre les données satellitaires
Depuis sa création, le Centre de météorologie spatiale de Météo-France a largement contribué aux progrès accomplis en matière de produits satellitaires. Devenu centre de production opérationnel en 1966, le CMS se dote en 1977 d’un département recherche qui développe des logiciels de traitement adaptés aux données délivrées par les générations successives de satellites. A partir de 1985, les données satellites traitées par le CMS sont intégrées aux modèles numériques de prévision du temps. En 1986, lors de la création d’EUMETSAT, l’organisation européenne en charge de l’exploitation des satellites météorologiques, le CMS est chargé de développer de nouveaux produits et logiciels au profit de la météorologie ou de l’océanographie.
En 2013, le CMS compte environ 70 ingénieurs, chercheurs et techniciens. Il acquiert, traite et diffuse 7 jours sur 7 les données issues de 18 satellites géostationnaires ou défilants. Entre 600 et 700 types de produits sont élaborés pour répondre aux besoins spécifiques de divers utilisateurs.
L’instrumentation et la puissance de calcul du CMS lui permettent d’assurer en temps réel l’acquisition, le stockage et la diffusion des données, notamment vers le Centre national de prévision de Météo-France basé à Toulouse, le centre opérationnel de la NOAA basé à Suitland (Etats-Unis), ainsi que le centre opérationnel d’Eumetsat à Darmstadt (Allemagne).
Une nouvelle plate-forme d’accueil et d’échanges scientifiques
Le Centre de météorologie spatiale s’est doté en septembre 2013 de Météosatmer, une nouvelle structure pour accueillir ses visiteurs scientifiques. Né de la volonté commune de Météo-France, de la Région Bretagne, du département des Côtes-d’Armor et de Lannion-Trégor Agglomération, Météosatmer offrira aux chercheurs, étudiants ou stagiaires un accès à une antenne et aux équipements de réception permettant de recueillir des données satellitaires. Les visiteurs auront également à leur disposition un centre de calcul pour traiter et stocker leurs données et pourront utiliser les données satellitaires archivées par le CMS ou ses prévisions et données climatologiques.