La région Ile-de-France n’est pas prête à lutter contre les inondations

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Dans un pré-rapport, L’OCDE s’inquiète quant aux capacités de l’Ile-de-France à lutter contre une inondation aussi importante que celle de 1910.

C’est un avertissement à la région Ile-de-France. Selon un prérapport rendu hier par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la région parisienne n’est pas suffisamment armée pour lutter contre une inondation importante comme celle de 1910. « L’absence d’une vision stratégique d’ensemble autour de ce risque majeur pour ce territoire stratégique essentiel révèle un déficit de la politique française de gestion des risques », écrit sans détour l’OCDE. L’organisation internationale pointe du doigt notamment quatre principales lacunes :

Un problème de gouvernance : En France, la problématique des inondations est portée par le ministère de l’Intérieur, par le ministère de l’Ecologie mais aussi par les collectivités locales ou encore l’Agence de l’eau. Une multitude d’acteurs qui, selon l’OCDE, « ont tendance à faire valoir leurs visions et intérêts spécifiques plutôt que de soutenir les objectifs d’ensemble ». Conséquence, selon ce prérapport, « le risque est celui de l’inefficacité, du saupoudrage des ressources et que les efforts qui sont pourtant réalisés, ne puissent pas totalement porter leurs fruits ».

« Paris est protégée, la banlieue non » : « Il n’y a pas eu d’investissements importants pour prévenir ce risque majeur depuis une vingtaine d’années, assure l’OCDE. Et ces investissements découlent de la crue de 1910. Depuis la métropole s’est agrandie. Aujourd’hui Paris est protégée, la banlieue non ».

Une urbanisation trop importante : « La dynamique du développement local n’incite pas les municipalités à limiter les constructions en zone inondable, écrit l’OCDE. De leur point de vue, la prise en compte d’un risque majeur d’inondation est contre-productive car elle nuit au développement économique, ne rapporte pas de soutien aux élections ».

Des entreprises insuffisamment préparées : Si des sociétés comme la RATP ou la SNCF ont mis en place des plans de continuité d’activité (PCA) en cas d’inondation, la démarche reste limitée. Pourtant l’enjeu est de taille. L’Ile-de-France concentre un tiers de l’activité économique du pays. « Comment la France pourrait fonctionner si son poumon économique est sous les eaux? », interroge un spécialiste.

Commandé par l’Etablissement public territorial de bassin Seine grands lacs (EPTB) (Voir ci-dessous), en partenariat avec le ministère de l’Ecologie et le conseil régional, ce rapport doit aider la France à transposer une directive européenne qui impose de mettre en place avant 2015 un plan d’évaluation et de la gestion des risques d’inondation. « Tout le monde a tendance à penser que Paris sous les eaux ce n’est plus possible, décrypte Frédéric Molossi, président de l’EPTB. Mais c’est faux. Une inondation majeure coûterait environ 40 Mds d’euros ». Le rapport définitif de l’OCDE doit être rendu en janvier.

Source : Le Parisien du 18/09/2013

Publié le 18 septembre 2013, dans Environnement, Urbanisme, et tagué , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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