Le Numérique : une chance pour les Quartiers Populaires
Les émeutes des banlieues de 2005 furent avant tout l’expression d’un mal-être et d’une profonde rupture entre la République et ses quartiers populaires. La conclusion du rapport des Renseignements Généraux précise bien qu’il s’agissait d’une « Révolte Sociale ». En tant qu’artiste engagé, ma motivation a depuis toujours été : être l’écho du silence de la masse silencieuse. Toutefois, si le fond de cette révolte sociale était justifié, la forme reste discutable. J’ai donc créé l’associationBanlieues Actives afin de nous engager auprès des Quartiers Populaires, sur les problématiques d’exclusion, et la jeunesse de ces quartiers. Notre combat est avant tout d’apporter à ses habitants la reconnaissance qu’ils méritent tout en les responsabilisant pour qu’ils prennent toute leur part dans la construction du destin commun à travers l’engagement citoyen. Nous militons sur le terrain pour faire revenir les quartiers populaires vers les bureaux de vote. Nos émeutes doivent être citoyennes.
Un constat factuel : le taux de chômage dans les quartiers populaires est deux fois plus élevé que la moyenne nationale, atteignant 40% dans certains quartiers. Plus de 130 000 jeunes sortent du système scolaire chaque année. Le sentiment d’exclusion, le plafond de verre, le manque de perspectives, tout ceci n’est pas sans conséquence pour l’ensemble de notre société. Malgré ce triste constat, le désir et la capacité à prendre part à la vie du pays y sont très forts ! Etre citoyen, au minimum, c’est voter. Beaucoup y avaient renoncé, puis certains y sont retournés avec l’espoir que le changement s’opère véritablement maintenant. Le combat continue.
Aujourd’hui, à Banlieues Actives, nous croisons énormément de jeunes des quartiers qui sont ambitieux, qui veulent entreprendre, montrer de quoi ils sont capables. Et beaucoup se projettent dans les métiers du numérique. Une seconde chance qui réside en partie dans ces nouveaux métiers de créativité et d’avenir. Ces métiers du numérique qui ont besoin de cette énergie créative et qui sont dessinés par la jeunesse en marche. Il est impératif d’ouvrir largement ces métiers aux jeunes des quartiers populaires. Ils y feront merveille, c’est une certitude. Avoir des perspectives c’est croire en l’avenir, et croire en l’avenir c’est se ré–inclure dans la vie de la Cité. C’est pourquoi Banlieues Actives s’est associée à PPP Agency pour la mise en place de Banlieues Numériques. L’ère de l’internet industriel, du numérique dans tous les métiers, et son modèle d’accueil de la diversité est une source d’opportunités professionnelles pour eux, au minimum 50 000 emplois sont à pourvoir dans le secteur d’ici à 2017.
La réussite de cette initiative d’ESPOIR pour les quartiers populaires réside avant tout dans une énergie politique énorme qui devra être investie sur ce défi. Nous sommes au contact permanent de ces quartiers et à ce jour, l’intérêt de l’exécutif pour ces populations est loin d’être évident pour ses habitants. J’espère que le Président de la République entendra l’espoir de nos quartiers. Par sa présence au rendez-vous de Banlieues Numériques le 21 Novembre prochain, il montrera aux habitants de ces quartiers, et plus particulièrement à sa jeunesse, que son avenir est de la plus haute importance pour la République.
Source : ROST, Artiste, Président de Banlieues Actives, Vice-Président de Banlieues Numériques
Publié le 17 novembre 2013, dans Solidarité, Technologie, et tagué Aulnay, Aulnay-sous-Bois, Banlieues, Numérique. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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