PSA Aulnay-sous-Bois : déjà 300 dossiers aux prud’hommes
Ce n’est pas la première fois que les syndicats en appellent à la justice face au plan social de PSA. Ils avaient déjà tenté de le bloquer au tribunal de grande instance. Désormais, c’est vers les prud’hommes que se tournent des salariés ou d’anciens salariés de l’usine d’Aulnay sur le point de fermer définitivement. Le tribunal de prud’hommes de Bobigny comptabilise près de 300 dossiers déjà déposés. Et leur nombre devrait encore augmenter dans les semaines qui viennent. La direction de PSA se disait hier « parfaitement confiante » sur l’issue de ces procédures.
Hier, 90 personnes environ étaient convoquées pour une audience dite de « conciliation », où elles se sont rendues avec le syndicat SUD. Une première étape assez formelle durant laquelle le juge se contente d’entendre les deux parties (le salarié expose sa demande, l’employeur dit s’il est d’accord pour une conciliation) avant de fixer la date d’un jugement. Celui-ci aura lieu le 2 décembre.
CGT et SUD ne sont pas parvenus à travailler ensemble
Quelques plaignants, encore en poste, pointent leurs conditions de travail au sein d’un site à l’arrêt depuis des mois. La majorité d’entre eux contestent leur licenciement et demandent à être indemnisés. C’est le cas de Sébastien parti de l’usine en mai « avec la charrette des anciens grévistes ». Pour mettre fin à la grève, la direction de PSA avait conclu un accord avec la CGT, ouvrant la voie à des départs rapides. Les salariés renonçaient alors aux mesures de reclassement et touchaient, en plus de leurs indemnités, une somme complémentaire de 19 700 EUR. Sébastien a opté pour cette solution : « Psychologiquement, je n’en pouvais plus. J’ai gagné une paix mentale, mais ces licenciements n’ont pas été propres, 19 700 EUR, ce sont des miettes. On nous conseillait de partir pour échapper à des poursuites judiciaires. On n’était pas des casseurs pourtant… » Le jeune père de famille n’a depuis décroché qu’un contrat de trois mois dans la maintenance itinérante. « Je vais à Rennes, à Nantes, je roule toute la nuit. C’est difficile… » « PSA n’a pas respecté ses engagements, juge de son côté Mohamed Khenniche, responsable SUD. Le plan social a créé un chômage de masse. »
La direction du groupe automobile indiquait pourtant récemment que 90 % du personnel de l’usine (3 300 personnes en juillet 2012) avait trouvé une solution. La CGT a, elle aussi, aidé des ex-PSA à constituer leur plainte : 162 dossiers ont été déposés au conseil de prud’hommes mercredi. « Une première audience aura lieu en juin. La procédure sera longue », indique Philippe Julien, délégué CGT. Les deux syndicats ne sont pas parvenus à travailler ensemble, SUD dénonçant l’accord de fin de grève signé par la CGT il y a un an. Chacun annonce que d’autres dossiers devraient s’ajouter aux premières plaintes. « Il nous en arrive tous les jours », confiait hier l’avocat de SUD, Fiodor Rilov. A ce jour, quelques centaines de personnes sont encore en poste au sein de l’usine d’Aulnay. A partir du 1 er avril, la direction pourra envoyer des lettres de licenciement.
Source : Le Parisien du 06/03/2014
Publié le 8 mars 2014, dans Justice, Sociétés, et tagué Aulnay, Aulnay-sous-Bois, PSA. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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