Bruno Beschizza gagne les élections municipales 2026 à Aulnay-sous-Bois
Non, je n’ai pas pris une Delorean volante pour voir quel était l’avenir. Non, je n’ai pas fait un rêve prémonitoire après une soirée bien arrosée : c’est avec l’intime conviction que je pense que Bruno Beschizza sera élu dans un fauteuil en mars 2026 à Aulnay-sous-Bois.
Si les bookmakers pouvaient nous permettre de parier sur le vainqueur d’une élection municipale, j’aurais placé l’ensemble de mes économies sur Bruno Beschizza. Pourquoi ? La logique est implacable, et le constat amer.
Une gauche divisée, l’absence de leaders charismatiques
La Gauche n’avait déjà aucune chance de l’emporter en 2026. On peut dire qu’elle enfonce le clou avec les divisions et les premières peaux de bananes. Oussouf Siby se voyait déjà en haut de l’affiche, mais une grande partie de la Gauche a décidé de ne pas le suivre. Si bien que, pour ne pas faire pâle figure, il a dû trouver deux micro-associations – que personne n’a jamais entendu parler – pour faire illusion sur un prétendu rassemblement.
La France Insoumise a un vivier électoral important à Aulnay-sous-Bois, surtout dans les quartiers Nord. Mais sa tête de liste, Elena Malandra, n’a certainement pas le charisme ni les épaules assez larges pour réunir derrière elle des électeurs désabusés. Au contraire, elle apporte avec elle de nombreux désavantages pour ce parti sujet aux dérapages : femme, non-issue de la minorité visible, aucune haine visible contre Israël : si elle peut espérer limiter les dégâts grâce au logo LFI et à la bouille de Mélenchon, jamais elle ne pourra rassembler derrière tout le vivier électoral qui se manifeste aux présidentielles et législatives.
Quant à Cheickh Nguette, il n’a pas derrière lui un appareil politique capable de le propulser sur le devant de la scène. Il a certes travaillé énormément dans l’ombre dans les quartiers Nord, il a derrière lui un mouvement dynamique qui agit même en dehors de la période électorale – au contraire d’autres personnalités politiques ou associations. Mais il ne pourra pas susciter l’engouement. De plus, son amitié indéfectible pour Hadama Traoré, leader de La Révolution Est En Marche, pourrait être problématique si Bruno Beschizza se sentait en danger (ce dernier pourrait polémiquer voire diffamer sur les dossiers dans lesquels Hadama Traoré est impliqué).
Un Maire plus commercial que bon gestionnaire
Mais alors, est-ce que Bruno Beschizza est si bon que ça ? Est-ce l’homme providentiel que tout les Aulnaysiens attendaient, comme on peut le lire sur le blog de l’adjoint aux finances, Aulnaylibre ? Pas vraiment. Bruno Beschizza est avant tout un homme d’appareil, qui répond aux injonctions de son parti (si bien qu’il a placé des hommes certes compétents mais avec des casseroles à des postes de direction dans la ville. Choix qui a donné du grain à moudre à l’opposition de Gauche).
Son bilan est contrasté. Certes la dette a baissé, mais ce fut au prix de la vente de nombreux bijoux de famille et à l’externalisation de certains services. Certes il a pu embellir une partie du centre et du sud de la ville, mais en sacrifiant d’autres quartiers. Il prétend avoir sécurisé la ville avec une Police Municipale et des caméras, mais les émeutes s’il y a quelques années ont montré que ce n’était qu’une façade, de nombreuses caméras ayant été détruites. De plus, les dealers ont encore pignon sur rue, et certains quartiers échappent au pouvoir régalien.
Mais alors, qu’est-ce qui fait la force de Bruno Beschizza ? Son intelligence, sa soif de pouvoir, mais aussi son pragmatisme. Son sourire enchanteur, ses poignées de main sur les marchés, ses opérations de charme via des festivités adaptées aux quartiers (ginguettes dans le Sud, Rap dans le Nord…). Mais c‘est avant tout un véritable réseau qu’a tissé Bruno Beschizza depuis 2013, un peu à l’image de Jean-Christophe Lagarde à Drancy : des associations politico-culturelles et cultuelles au pas, des agents qui font la promotion de la municipalité aux quatre coins d’Aulnay. Rien n’est laissé au hasard. Et les commerçants ou responsables d’association qui osent s’acoquiner avec un opposant peuvent le payer très cher.
Une population qui ne voit pas plus loin que l’autre bout du trottoir
Et la population Aulnaysienne dans tout ça ? Les votants voient-ils les « petits défauts » du Maire tout puissant ? Pas vraiment. Contrairement à ce que pense Oussouf Siby, l’immense majorité des votants ne vont pas sur les réseaux sociaux, en tout cas pas pour obtenir une information locale. Et juste un microcosme, quelques centaines de personnes tout au plus, vont sur les blogs, quels qu’ils soient.
Ce n’est pas parce que les blogs Aulnaycap ou MonAulnay ont des milliers d’abonnés sur Facebook que cela change la donne. Bien souvent, ces abonnés ne sont plus actifs. Une grande partie n’habite même pas la ville, et des comptes doublons sont courants. Les « likes » sur MonAulnay sont souvent des militants de Gauche venus des quatre coins de la France, et ceux d’Aulnaycap issus des membres de La Révolution Est En Marche. Ces blogs n’ont aucun impact, et Bruno Beschizza en est conscient. Même le magazine Oxygène est lu en diagonale, une bonne partie des rares lecteurs s’arrêtant souvent à l’édito du Maire et aux quelques annonces.
Le principal enjeu en mars 2026, ce sera de savoir s’il y a un second tour ou non. Il est fort probable que Bruno Beschizza l’emporte en un seul tour comme la dernière fois. La technique reste la même : ne pas faire trop de bruits, colporter la peur dans les quartiers Sud en disant que la Gauche c’est la légalisation du cannabis, l’islamisation et le désordre, et colporter la haine dans les quartiers Nord en disant que la Gauche, c’est le mariage pour tous, la théorie du genre, la décadence et la porte ouverte à l’homosexualité. Une stratégie bien rôdée qui a fait ses preuves en 2014 et 2020.
Personnellement, ce sera plus excitant de connaître les résultats à Sevran, Villepinte ou encore au Blanc-Mesnil, où là l’incertitude est de mise. A Aulnay-sous-Bois, les jeux sont faits !
Source : contribution externe
Publié le 28 décembre 2025, dans A vous la parole, Politique, et tagué Bruno Beschizza, Elections, Municipales 2026, Politique. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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