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L’autoroute ferroviaire passera-t-elle par les terrains PSA d’Aulnay-sous-Bois ?

autoroute_ferroviaireCertains y voyaient déjà pousser le village olympique… Mais il est peu probable que le site PSA d’Aulnay, où travaillaient 3000 personnes il y a encore trois ans, accueille en 2022 les sportifs du monde entier. Ce qui est sûr en revanche, c’est que les idées ne manquent pas pour reconvertir la «pépite», ces 160 ha (plus que la Défense), enserrés par deux autoroutes, à proximité de la future gare du métro du Grand Paris.

Et que le débat a largement dépassé l’échelon local.

Une hypothèse refait régulièrement surface : celle d’y faire passer… des trains de marchandises. Ceux de «l’autoroute ferroviaire», ce projet de liaison ferrée entre Dourges (Pas-de-Calais) et Tarnos (Landes), dont l’objectif est d’alléger le trafic routier.

Cette piste a été avancée par le ministère des Transports. Lequel a commandé des études sur le sujet à la Société du Grand Paris (SGP), qui planchait déjà de son côté sur l’implantation des ateliers de maintenance du futur métro automatique. L’idée serait «de ne pas perdre l’embranchement ferroviairequi existe aujourd’hui sur le site», indique-t-on au cabinet du ministre Alain Vidalies. Cet embranchement permettait à PSA de transporter ses voitures neuves par le rail. Le ministère précise toutefois qu’«aucune décision n’est prise à ce stade». Il semble d’ailleurs que Matignon ne soit pas convaincu par le projet.

L’idée est loin de plaire à tout le monde. PSA, propriétaire des terrains, souligne simplement que «le projet est incompatible avec le Masterplan». Celui-ci, élaboré par la direction immobilière du groupe automobile, propose la transformation du site en espace «hybride», mêlant activités, logements et espaces verts. «Tout cela prendra des années», rappelle un porte-parole. En attendant, quelques installations se précisent : celle des ateliers de maintenance du Grand Paris, et de la société ID Logistics, qui a acquis une parcelle en début d’année pour y installer ses entrepôts.

Le passage de l’autoroute ferroviaire compliquerait donc les choses. Plusieurs scénarios ont été étudiés. Tous engendreraient un surcoût de 20 à 65 M € environ, par rapport aux aménagements déjà envisagés. Au ministère des Transports, on affirme qu’il ne s’agirait pas d’une gare, mais un connaisseur du dossier évoque «une plate-forme multimodale, d’une vingtaine d’hectares, avec quatre centes 38-tonnes venant chaque jour pour décharger leurs containers sur les trains». De quoi faire frémir le maire UMP d’Aulnay, Bruno Beschizza, qui cultive ses relations avec PSA pour obtenir la création d’un campus de formation sur le site. «Imaginez que le site se transforme en un grand hangar déversant des camions toute la journée ! Je ne peux pas accepter une chose pareille !», s’exclame l’élu, furieux. Pas plus convaincu, le président PS du département, Stéphane Troussel, s’inquiète d’un «projet qui consommerait beaucoup d’espace, générant un trafic important, mais peu d’emplois». «Tout le monde comprend bien que ce serait un sacré gâchis, affirme l’élu. Le site mérite un aménagement global, pas des projets au coup par coup.»

Source et article complet : Le Parisien

Des élus de la Seine-Saint-Denis dont le Maire d’Aulnay-sous-Bois ne veulent pas de l’autoroute ferroviaire

autoroute_ferroviaire«ILS ONT OUBLIÉ 21 VILLES. C’est dire le sérieux avec lequel est mené cette enquête. » Jean-Christophe Lagarde ne décolère pas. Le député-maire UDI de Drancy est monté au créneau contre le projet d’autoroute ferroviaire qui pourrait passer par la gare de sa commune. Il s’est aperçu que 21 villes traversées par le tracé, dont 8* de Seine-Saint-Denis, avaient été exclues de l’enquête publique qui se termine aujourd’hui. L’Etat lance donc une nouvelle enquête dans ces villes du 23 juin au 23 juillet.

Une solution de ferroutage est proposée entre les terminaux de Dourges (Pas-de-Calais) et de Tarnos (Landes), soit un périple de 1050 km. Les convois d’1 km de long pourront passer par Amiens (Somme) ou par Saint-Quentin (Aisne). Dans ce dernier cas, le tracé peut poursuivre par Compiègne (Oise) ou Drancy.

« On subit déjà le passage de convois radioactifs, on nous impose aussi un périmètre qui nous interdit toute nouvelle construction autour de la gare et maintenant ça, s’étrangle Jean-Christophe Lagarde. Les élus ne sont pas contre le ferroutage, mais pas sur l’une des voies de circulation les plus saturées de France dans des zones d’urbanisation très denses ! » Un avis partagé par son collègue d’Aulnay, l’UMP Bruno Beschizza, concerné par la première enquête. « Nous avons un territoire qui a un vrai potentiel de développement et l’Etat nous ajoute un handicap », s’indigne-t-il. De leur côté, les « oubliés » n’ont guère goûté de l’être. « Le fait de ne pas concerter la population aurait tendance à prouver qu’on se moque un peu de l’avis des habitants », regrette Claude Capillon, maire UMP de Rosny.

Le ministère des Transports reconnaît « une erreur » de RFF (Réseau ferré de France) pour les villes oubliées. Par ailleurs, il précise que tous les itinéraires seront potentiellement utilisables. « En fonction de la circulation des autres trains, RFF décidera de passer par tel ou tel endroit, explique-t-on au ministère. L’enquête publique n’a pas pour but de faire un choix mais de faire remonter les remarques afin de limiter les nuisances. » Les avantages : 85 000 poids lourds par an en moins, soit une réduction d’environ 100 000 tonnes de CO 2, une réduction des nuisances sonores, une décongestion des routes et une meilleure sécurité routière. Cela se traduirait par une économie de 155 MEUR sur 15 ans.

*La Courneuve, Bobigny, Romainville, Noisy-le-Sec, Villemomble, Rosny-sous-Bois, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand.

Source et image : Le Parisien du 06/06/2014