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La salle Danièle Djamila Amrane-Minne, militante FLN poseuse de bombes lors de la guerre d’Algérie, incendiée à Bobigny
Dans un article précédent, nous informions que le département de la Seine-Saint-Denis avait décidé d’honorer Danièle Djamila Amrane-Minne en attribuant son nom à la maison du parc de la Bergère à Bobigny. Cette dame était connue pour son engagement pour le FLN lors de la guerre d’Algérie et pour avoir posé des bombes dans des cafés fréquentés par des Européens à Alger.
Si certains félicitaient cet acte, d’autres se sont sentis outrés qu’une terroriste puise être ainsi honorée. Apparemment, des individus proches de l’extrême-droite ont incendié la maison tout en laissant des messages anti-Algériens. Une partie de la maison a été détruite.
La Seine-Saint-Denis honore Danièle Djamila Amrane-Minne, militante FLN poseuse de bombes lors de la guerre d’Algérie
Peu de monde connait Danièle Minne, citoyenne Française et communiste qui alla s’installer après la seconde guerre mondiale en Algérie (alors Française), et qui épousa la cause indépendantiste. Mariée à un leader communiste Algérien (puis à son frère après la mort du premier), elle porta son nom de guerre Djamila et combattit aux côtés du FLN pour donner l’indépendance à l’Algérie.
Elle participa à la pose de bombes dans les lieux fréquentés par la jeunesse Européenne à Alger. Son principal fait d’arme est l’attentat dans le bar Otomatik à Alger où elle posa une bombe dans une chasse d’eau, au sein d’une opération qui visa également deux autres bars. Bilan : quatre femmes tuées, 37 blessés hospitalisés dont 21 femmes, dont deux dans un état alarmant. Madame Minne n’avait alors que 17 ans.
Après l’indépendance de l’Algérie où la majorité de la population Européenne fut obligée de quitter le territoire, elle resta comme professeure et enseigna l’histoire aux Algériens. Ironie de l’histoire : elle fut obligée de quitter l’Algérie à son tour dans les années 90 pour fuir la violence, et s’installa en France pour enseigner l’histoire de la décolonisation.
Malgré un profil que certains qualifieraient de « terroriste », Danièle-Djamila Amrane-Minne a été honorée récemment par le département de la Seine-Saint-Denis, avec la maison du parc de la Bergère (Bobigny) qui porte désormais son nom. Une Mandela pour certain, une Carlos en puissance pour d’autres. Chacun ira de sa propre analyse…