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François, poignardé à Livry-Gargan par quelqu’un qui n’aurait jamais dû sortir de l’hôpital psychiatrique

Dans sa voix posée, on entend la douleur incommensurable d’une sœur et la peur d’une citoyenne. Les mots d’une jeune femme d’une vingtaine d’années, qui confie que, depuis que son frère a été poignardé par « un déséquilibré », à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) le 3 février, elle a peur de sortir dans la rue. « Le meurtrier de mon frère n’aurait jamais dû sortir d’hôpital psychiatrique », répète la sœur de François N., en espérant que leur drame provoquera un électrochoc au niveau national.

Ce soir du 3 février, François devait rejoindre des amis. Le jeune père de 27 ans, fan de five, grandi en Seine-Saint-Denis, est vendeur dans un magasin de sport et projetait de se reconvertir dans l’immobilier avec sa plus jeune sœur, justement. Il venait d’obtenir son permis de conduire en janvier et devait acheter une voiture en mars. Avec sa compagne et leur fils de 2 ans, ils envisageaient de déménager.

Source et article complet : Le Parisien

Dans le département psychiatrie à l’hôpital Ballanger à Aulnay-sous-Bois, on attache et on isole

Dans un article terrifiant de Libération, on rappelle qu’il y a peu, on menaçait les patients du département psychiatrie faute de personnel et de moyen :

« L’histoire est immobile. C’était au printemps 2010, dans un service de psychiatrie de l’hôpital d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Des images tirées d’un reportage, diffusé sur France 2. Il ne s’y passe rien. Des malades, la plupart enfermés dans leurs chambres, sont laissés livrés à eux-mêmes, au gré des humeurs des aides-soignantes ou des infirmières. Ce n’est pas bien méchant, juste terrifiant. «Tu restes là, ou je t’attache», lâchait ainsi une aide-soignante. Les médecins psychiatres étaient peu présents. Charlotte, une patiente, restera ainsi enfermée pendant quinze jours, comme ça, sans raison. Faute d’avoir été examinée, une autre malade qui se plaignait de douleurs au ventre se retrouvera peu après trente jours en réanimation pour une septicémie non diagnostiquée. «C’est terrible comme on travaille mal», murmurait un élève-infirmier. Quelques mois plus tard, le contrôleur général des lieux de privation de liberté faisait une visite surprise dans cet hôpital. Rien n’avait changé. Un exemple parmi d’autres des bizarreries de fonctionnement relevées à cette occasion : «Aux urgences, le psychiatre qui a pris la décision d’hospitaliser un patient en psychiatrie, se voit contraint de l’installer pour une nuit ou plus, sur un brancard à côté des autres patients de médecine ou de chirurgie.» Ou encore : «Dans les trois secteurs de psychiatrie adulte et dans l’unité pour adolescents, les chambres d’isolement sont utilisées comme des chambres “normales.” Un patient peut occuper une chambre d’isolement alors que son état clinique ne le requiert pas, faute de pouvoir disposer d’une chambre dans l’unité. Cette pratique ne respecte pas les droits des patients. »

Source : Libération