Faut-il réviser le PLU d’Aulnay-sous-Bois, comme l’indique Aulnay Environnement ?

Andre-Cuzon

André Cuzon

Le Plan Local d’Urbanisme d’Aulnay-sous-Bois (PLU), voté en janvier 2008 sous la mandature de Gérard Gaudron (UMP), comportait un certain nombre de lacunes et de facilités, permettant aux promoteurs de construire des immeubles à grand volume, parfois dans des zones pavillonnaires. Gérard Ségura (PS), qui s’est emparé de la ville en mars 2008, a modifié à maintes reprises ce PLU, non pas pour corriger ces quelques facilités, mais pour au contraire permettre une plus grande densification du tissu urbain, et ce malgré une charte récemment signée, qui n’est pas contraignante pour les constructeurs :

  • La zone UD (transition immeubles) a été modifiée pour accepter des bâtiments d’une hauteur de 15 mètres sur une profondeur de 15 mètres (+50% en volume, selon l’association des riverains de la rue Coullemont)
  • Certaines zones pavillonnaires sont désormais des zones UD mixtes (Hôtel de ville, notamment)
  • Le Coefficient d’Occupation des Sols (COS), garants d’une non sur-densification du tissu urbain, est désormais inexistant
  • Plusieurs tentatives de changement de zonage ont pour le moment échoué, malgré une forte mobilisation des militants socialistes (rue des Saules, rue Doudeauville, avenue des Pavillons…)

L’association Aulnay Environnement, mené par le bouillant André Cuzon, a toujours été aux avant-postes pour défendre les zones d’habitats pavillonnaires et le cadre de vie des Aulnaysiens, et s’est frottée à maintes reprises à l’exécutif municipal, depuis 2008. Aulnay Environnement souhaite, sans donner de plus amples détails, une révision du PLU, correspondant généralement à une phase de concertation de 18 mois. Cette révision du PLU peut aussi bien protéger (voire étendre) certaines zones pavillonnaires ou, au contraire, permettre une augmentation de la densification de l’habitat, compte-tenu de la crise du logement dans la région Ile-de-France.

Ce pari risqué d’Aulnay Environnement, qui part d’un bon sentiment mais qui risque fort bien d’accentuer la pression des promoteurs publics et privés sur des zones aujourd’hui épargnées, pourrait faire l’objet d’un thème de campagne pour les prochaines élections municipales de 2014.

Pour rappel, Aulnay Environnement a échoué à maintes reprises ses ambitions visant à défendre les intérêts des riverains qui s’étaient tournés vers elle :

  • La modification du PLU visant à supprimer le COS a été finalement validé, malgré les vives protestations de l’association
  • La cité Arc-en-ciel a finalement hérité d’un nouvel immeuble non souhaité par une partie des riverains, alors que l’association en avait fait son cheval de bataille
  • Le Collectif PLU n’existe plus, même s’il est vrai qu’il s’est sabordé de l’intérieur (ce collectif comptait jusqu’à 17 associations)
  • La modification du PLU de 2010, qui a étendu la zone UD, est passée malgré la campagne hostile de l’association

Ces démarches entreprises pas toujours couronnées de succès devraient faire réfléchir les dirigeants de cette association :

  • Ont-il les moyens nécessaires et suffisants pour peser dans la balance ?
  • Quelles sont les relations entre la municipalité et Aulnay Environnement, relations qui devraient permettre une meilleure synergie et moins de confrontation ?
  • Qu’en pensent les autres associations concernées ? Ont-elles été contactées par Aulnay Environnement ou celle-ci joue t-elle en solitaire ?

Autant d’interrogations qui méritent quelques éclaircissements, au risque d’augmenter la suspicion derrière cette entreprise qui, rappelons-le, part d’un bon sentiment…

PS/MAJ : cet article émane d’un sentiment personnel et non d’une position associative ou politique

Publié le 30 avril 2013, dans Associations, PLU, et tagué , , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

Laisser un commentaire