Marc Ambroise-Rendu sur l’Ile-de-France : Où va t-on ?

IDFE-logoMieux vaut le dire tout haut et même bien fort. Les environnementalistes franciliens sont en proie à une grogne exceptionnelle. Leur humeur est d’abord assombrie par la réforme institutionnelle portant le nom de Métropole de Paris. Une réponse douteuse à une vraie question. Qui gouverne, qui organise, qui gère l’ile-de-France ? Problème historique qu’on espère résoudre en bricolant cette fois une usine à gaz politico-administrative. L’édifice suscite scepticisme et méfiance chez les responsables de terrain.

Ensuite, les associations franciliennes d’environnement constatent que les lobbies de tout poil grignotent chaque jour l’intérêt général. Les exemples fourmillent. Veut-on enfin améliorer la détestable qualité de l’air que respirent quatre millions de Franciliens?

Parmi les trop modestes mesures avancées figure le détournement des poids-lourds en transit par des voies de contournement de l’agglomération. Hurlement des camionneurs immédiatement suivis d’une retraite des autorités. Quand les asphyxiés d’ile-de-France apprennent en même temps qu’on recule aussi sur la taxe Diesel ils se sentent sacrifiés.

Après avoir, depuis des décennies et par mégalo-centralisme, accumulé les activités, les emplois et les populations en lIe-de-France, on s’aperçoit qu’on ne peut plus loger tout ce monde. Solution imaginée par un ministère écolo: une loi qui libéralise les règles de construction et fait d’abord les choux gras des promoteurs. On se croirait en Bretagne où les éleveurs de cochons viennent d’obtenir davantage de liberté pour polluer les plages.

Les associatifs constatent que le pouvoir, submergé par une crise qu’il n’a pas vu venir, est prêt à tout accepter pour relancer la « croissance ». La croissance de quoi?

Des insuffisances respiratoires, des cancers du poumon, des algues vertes en mer?

Les environnementalistes ont le sentiment d’être devenus les derniers défenseurs du bon sens, de la santé publique et de l’intérêt collectif. Mais des défenseurs bien désarmés face à l’offensive des corporations. Qu’importe! Les associations franciliennes ne baissent pas les bras. Elles feront tout ce qui est démocratiquement possible pour peser sur les prochaines élections municipales.

Source : communiqué de Marc Ambroise-Rendu, président honoraire d’Ile-de-France Environnement.

Publié le 28 octobre 2013, dans Associations, Environnement, et tagué , , , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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