Le Maire d’Aulnay-sous-Bois persiste à mélanger religion et politique lors du discours de l’Aïd El Fitr
Le dernier jour du Ramadan 2025 a lieu ce dimanche, que l’on appelle Aïd El Fitr. C’est un moment festif et de recueillement pour les musulmans qui pourront rompre le jeune. Et pour célébrer l’Aïd El Fitr, il n’est pas rare que des Maires fassent des discours dans les Mosquées de la ville pour célébrer ce moment festif.
Et c’est tout naturellement que le Maire d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, s’est adressé aux Musulmans de la grande mosquée de la ville pour entamer l’Aïd El Fitr. Qu’un Maire fasse un discours lors d’un moment si important pour une communauté religieuse (tout comme le discours pour Noël, Pâques…) est parfaitement compatible avec l’esprit républicain. Ce qui l’est nettement moins, c’est de mélanger discours politique et religieux.
Des lecteurs nous informent que M. Beschizza, tout comme lors d’un Iftar dans la Mosquée située rue Louison Bobet, aurait encore fait des allusions sur les valeurs de la famille, le fait qu’un enfant doit avoir un papa et une maman, que le transgenrisme est une abomination. Il aurait affirmé son hostilité à l’enseignement de la sexualité à l’école primaire, faisant écho à la fameuse théorie du genre qu’une partie de la Gauche souhaite mettre en avant (wokisme). Un discours qui plaît aux musulmans conservateurs mais qui a choqué une partie des fidèle qui ne voulait pas mélanger religion et politique.
Il est vrai que nous sommes à un an des municipales et la campagne a déjà commencé. Ce discours et ces propos sont une peau de banane pour la Gauche, ambiguë sur la question (hormis La France Insoumise, qui axe sa campagne sur le communautarisme et conchie – pour une partie des élus – les transgenres). Sachant que la communauté Musulmane votait bien plus à Gauche dans le passé, Bruno Beschizza joue sur un terrain qui lui a valut d’être accusé d’islamo-droitiste.
Ce qui est dommage – compte-tenu de l’intelligence politique de l’édile et de son pouvoir sur la ville – c’est que ces dérapages sont inutiles dans la mesure où les jeux sont faits. En effet, face à une Gauche qui marie carpes et lapins, qui fait campagne quasiment uniquement sur les réseaux sociaux et fait son cirque dans les conseils municipaux (visionnés par quelques dizaines de personnes tout au plus), Bruno Beschizza pourrait ne pas faire campagne. Il pourrait partir 1 an en vacances sans poser pied à Aulnay-sous-Bois et revenir lors du premier tour, il serait quasiment certain d’être élu. Disons que le seul intérêt de cette élection en 2026, c’est de savoir s’il y aura un second tour ou pas.
M. Beschizza est tout puissant à Aulnay-sous-Bois : son sourire ravageur et son sens du contact sur les marchés charment beaucoup de monde, il bénéficie du soutien d’associations (dont certaines cultuelles) qui font le relais de son discours, il a une communication bien huilée et sa garde rapprochée sait parfaitement comment mener une campagne (porte à porte, réunions de voisinage…). En l »absence d’une campagne proactive de la Gauche (on ne fait pas campagne 6 mois avant les élections !) et d’un leader charismatique, Bruno Beschizza pourrait être en roue libre et éviter ce genre de dérapage. A moins qu’il ne souhaite humilier ses adversaires politiques avec un score digne d’un duel Chirac – Le Pen.
Si M. Beschizza n’aura pas le vote de tous les musulmans d’Aulnay-sous-Bois (une partie votera toujours à gauche et d’autres iront vers des listes qui représentent mieux leur quartier), il a suffisamment de soutiens pour ne pas attirer contre lui ses détracteurs qui pourraient l’accuser de communautarisme…
Publié le 30 mars 2025, dans Politique, Religion, et tagué Aid El Fitr, Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, Politique, Ramadan. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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