Archives du blog
Les chroniques d’un non-vacciné contre le Covid-19 : une seule solution, l’exil ?
Contraintes de plus en plus fortes, impossibilité de partager des moments de joies avec mes enfants (sportifs, ils peuvent toujours avec un pass sanitaire exercer leur passion, mais je suis interdit d’entrée dans les stades et gymnases), vacances impossibles (pass vaccinal obligatoire pour aller dans un hôtel ou un camping) : le Président de la République a réussi son coup, emmerder des non-vaccinés comme moi jusqu’au bout.
Face à ces contraintes, ce sentiment d’abandon, d’oppression et de honte, la majorité des français semble acquiescer, plus ou moins ouvertement, cette mise au ban des non-vaccinés. J’ai beau poser à ces pro-vaccination des questions précises (pourquoi utiliser un vaccin que des spécialistes considèrent comme un médicament et qu’il faut réinjecter tous les 4 mois ? Pourquoi cette campagne vaccinale pour les plus jeunes pourtant peu sujets aux formes graves du Covid ? Pourquoi se vacciner si on doit porter un masque, que cela n’empêche pas les contaminations ? Quid de la garantie de n’avoir aucune séquelle ou réaction ?). A chaque fois la réponse est : espèce d’antivax, les vaccins c’est la vie, il faut se vacciner au cas où... Mais jamais je n’ai eu vraiment réponse à mes questions.
Mais ce n’est pas tout : si on est mis au ban, on est aussi pointé du doigt, désigné, humilié en public. Récemment, j’ai croisé une connaissance au supermarché du coin. A peine un bonjour et devant tout le monde, le sourire perceptible malgré le masque, il cria haut et fort « Alors comment ça va le non-vacciné ?!« . Devant quelques clients ébahis, j’ai dû lui mentir, dire que j’étais vacciné depuis quelques mois, que j’avais changé d’avis.
Les non-vaccinés sont devenus des parias, des fantômes, des indésirables. Non, contrairement à ce que l’on peut voir dans certains sites, les non-vaccinés ne sont pas devenus les juifs des années 40 ou les tziganes, ni les Arméniens dans l’empire Ottoman : notre vie n’est pas en danger, on ne nous parque pas dans des camps de concentration, on ne nous fait pas traverser un désert sans vivres pour mourir de soif. Non, cette comparaison est déplacée et malheureuse pour les victimes de ces génocides.
Non, s’il fallait faire une comparaison plus juste, ce serait de faire référence aux Huguenots, protestants français sous Louis XIV qui devaient payer très cher le maintien de leur foi face aux persécutions catholiques. Bien entendu ce que subirent les protestants avec les dragonnades n’ont rien à voir avec ce que les non-vaccinés peuvent subir aujourd’hui même si, dans les standards de l’époque, ce moyen de pression était jugé comme « modéré », puisque le protestant pouvait se convertir ou, s’il voulait garder la foi, devait héberger un dragon (fantassin de l’époque) à ses frais et subir des brimades (il y a eu tout de même dans certaines contrées des tortures et des exécutions).
Pour continuer cette référence aux Huguenots, les non-vaccinés n’ont pas beaucoup de choix : se vacciner (se convertir pour les protestants), accepter cette mise au ban et avoir moins de droits (supporter les dragonnades pour les protestants) ou partir. A l’image de ces protestants – appelés ensuite Huguenots – qui partirent aux Pays-Bas ou en Afrique australe (la pointe du Cap était alors sous domination Hollandaise), les non-vaccinés pourraient trouver leur salut dans un pays étranger.
Après tout mon profil pourrait intéresser de nombreux pays en Europe de l’Est ou en Afrique australe comme l’Afrique du Sud. Je parle anglais couramment, mes enfants pourraient découvrir une nouvelle culture, et mes connaissances et mon travail pourraient de nouveau être reconnus à leur juste valeur tout en contribuant pour une autre nation. Un nouveau départ, de nouveaux défis, un nouvel horizon, un espoir à portée de main. C’est peut-être cela la solution pour nous, non-vaccinés.
Après tout peu de monde – hormis nos proches – nous regrettera. Nous sommes à entendre celles et ceux dans leurs certitudes la cause de bien des maux : nous avons un faible quotient intellectuel, nous ne sommes que des extrémistes qui ne pensent qu’à nous. Ce sera donc pour la majorité des Français – dont le nombre de contaminations et le protocole sanitaire font bien rire à l’étranger – un grand soulagement. Tout le monde sera content, et chacun pourra se faire son propre bilan quelques années plus tard.
L’exil, c’est peut-être le seul compromis possible, et les actifs non-vaccinés comme moi pourront peut-être profiter pleinement, ailleurs, des dispositifs publics ou ludiques en utilisant le fruit de leur labeur, et partager de nouveau des moments de joie avec leurs enfants.
Source : contribution externe
