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Sofiane, du vendeur de sandwich avec son barbecue à Aulnay-sous-Bois au roi du Food-Truck
Si les food trucks font bouger les quartiers, ils raniment aussi ceux qui y vivent. Déscolarisé à l’âge de 13 ans, Sofiane a connu quelques années d’errance avant de s’en sortir grâce à sa propre échoppe mobile à Aulnay-sous-Bois. Tout a commencé par un stage dans une pizzeria « qui faisait aussi sandwich et kebab » lorsqu’il était en internat de réinsertion scolaire. Il s’achète un barbecue pour vendre des sandwichs dans sa cité.
Avec l’argent récolté, il aménage son propre camion et se branche « à la sauvage » sur un poteau de la ville… Pendant un an, jusqu’à un contrôle qui l’oblige à faire les choses correctement. « La police pensait que j’étais en règle parce que j’étais ouvert tous les jours ! » se marre Sofiane, encore mineur à l’époque. Depuis, celui que tout le monde surnomme Piou-Piou a changé. A 26 ans, c’est lui le patron.
« Le food truck, c’est un challenge, un autre horizon que le quartier, un moyen de réinsertion. Les gens te respectent parce qu’ils savent que c’est le tien. On voit plein de personnes différentes qui nous enrichissent : des gens des chantiers, des écoles, des bureaux. Sans que tu t’en rendes compte, ils te réintègrent. C’est ce qui te sort de ta bulle, de ton environnement. »
Sofiane vient de créer une association pour aider les jeunes déscolarisés, comme lui. Il mettra deux camions à leur disposition en guise de lieu de formation. Les fonds alimenteront la structure : « Je veux qu’ils prennent goût au travail et se sentent importants, considérés. Ils repartiront avec un bagage dans la restauration. »
Source, image et article complet : Le Parisien
Piou-Piou l’enfant des quartiers est devenu roi du kebab à Aulnay-sous-Bois
Sofiane, 25 ans, alias Piou-Piou, ouvre un restaurant de kebab maison. Fruit d’un parcours éclair, sans diplôme, après une adolescence chaotique dans la cité de l’Europe. Et source d’espoir pour les gamins d’une ville où le food-truck est roi.
Dans le kebab de Sofiane, ça ne sent pas le graillon. Mais les effluves de persil, de citron et de chou rouge frais, qui le disputent aux odeurs d’épices d’une marinade maison dans laquelle baignent du veau et de la dinde. « Ici, tout est fait maison », sourit Sofiane — que tout Aulnay-sous-Bois connaît sous le nom de Piou-Piou.
A 25 ans, il vient d’ouvrir sa petite échoppe — entre le food-truck et le restaurant miniature — en bordure de la cité de l’Europe. L’aboutissement d’un parcours hors-norme : déscolarisé à 13 ans, Sofiane a sorti la tête de l’eau en organisant, la même année, un barbecue au cœur de sa cité. Première centaine d’euros gagnée et début d’une ascension éclair qui lui vaut aujourd’hui d’être désigné meilleur kebab de la ville par les amateurs, dans une commune qui s’est fait une spécialité des food trucks qualitatifs (lire ci-dessous).
«Je ne savais pas rester en place, je provoquais et je séchais les cours»
« Je veux que mon parcours serve de leçon à tous les gamins qui peuvent faire des conneries : avec du boulot, tout est possible », résume, sans morale, avec sincérité, Piou-Piou, sous le barnum de son restaurant.
En cinquième, il est viré du collège Christine-de-Pisan. Trop turbulent. « Je ne savais pas rester en place, je faisais des bêtises, je provoquais et je séchais les cours… » se souvient-il. Dans un autre établissement, la direction tient quatre mois, avant de le renvoyer. Sa mère décide de le placer dans un foyer de réinsertion. Là, il suit un stage de quinze jours dans une pizzeria d’Aulnay-sous-Bois. Une révélation.
L’été suivant, alors qu’il n’a pas quinze ans, il organise un barbecue au pied de la cité de l’Europe. Sans argent, il fait appel à la débrouille : « Je suis allé voir tous les grands, leur ai demandé quelques pièces. J’ai récolté quarante euros et acheté un petit barbecue à Carrefour », se souvient Piou-Piou.
Le boucher avance les merguez, et le boulanger quelques baguettes. « J’ai démarré mon barbecue à 12h30 et ça a cartonné ! Tout le monde était dehors, m’achetait mes sandwiches à 4 euros, avec formule obligatoire merguez ketchup-mayo. À 17 heures, j’avais plus de viande, alors j’ai utilisé l’argent gagné pour rembourser les commerçants et leur racheter de la viande. Mon barbecue s’est finalement terminé à… 1h30 du matin ! »
5000 euros récoltés en un été
Piou-Piou remet le couvert tout l’été, économise le moindre euro. À la rentrée, il fait ses comptes : « J’avais 5 000 euros de côté. Alors, j’ai acheté mon premier camion, un vieux food-truck pas très hygiénique dans lequel je faisais de la plancha, du burger… Je faisais ça à la sauvette, sur un parking de la cité ».
Source, image et article complet : Le Parisien