Sous le masque du « bon père de famille » à Aulnay-sous-Bois

Cette fois, avec les annonces du dernier Conseil Municipal et la vente programmée de l’espace Averino, les yeux des Aulnaysiens vont-ils enfin s’ouvrir ?

Il y a 3 ans seulement, le Maire inaugurait cet « espace multiservice » joliment bariolé, destiné aux associations et à la démocratie de proximité, et vantait son action : « on m’avait dit que ce n’était pas possible, je l’ai fait ! » (il parlait aussi du « nouveau pont de la Croix Blanche », autre fierté municipale). Les associations (mais pas Aulnay Environnement)  bénéficiaient enfin d’un espace digne d’une ville de 86000 habitants, encore insuffisant pour les 600 associations, mais moderne et en bon état. Bravo au « bon père de famille » !

Hélas, dans son besoin effréné de construire, le Maire va allégrement sacrifier l’Espace Averino au profit d’un programme immobilier de 120 logements ! On promet de reloger les bénéficiaires, au prix d’un complexe jeu de chaises musicales, un service chassant l’autre, dans des locaux dispersés, chaque fois plus petits et plus incommodes. Fini les facilités de parking Espace Averino (Le Parisien, 3 juin 2018)! Voici, allée Circulaire, le nouvel espace associatif de remplacement : un baraquement qui a déjà quelques décennies (qualifié alors de locaux « vétustes ») et que l’École d’Art Claude Monet avait certainement été bien heureuse de quitter.  

Exit « le bon père de famille ». On se croirait chez Jules Renard, dans la peau de « Poil de carotte », face à la redoutable madame Lepic. Ou chez Victor Hugo, avec les Thénardier. 

Quant à la « démocratie de proximité », cette coquille soigneusement vidée a-t-elle vraiment besoin de locaux ? Il suffit de rappeler que la semaine précédente a eu lieu le conseil du quartier concerné, et que ce projet immobilier qui allait le chambouler a été passé sous silence, au profit d’un long exposé de Veolia destiné à nous apprendre que l’eau du robinet était cent fois moins chère que l’eau en bouteille et « très peu calcaire » (sic !).

On ne peut imputer l’énorme opération immobilière à la pression des promoteurs ; c’est bien notre élu qui leur offre notre ville sur un plateau. C’est l’EPFIF (Établissement Foncier de l’Ile de France) qui rachète les pavillons du quartier autour de l’Espace Averino, EPFIF dont notre maire est vice-président !

La destruction de notre paysage urbain et de notre qualité de vie, voilà le prix à payer contre la promesse de ne pas augmenter les impôts locaux. La corrélation est évidente : on déroule un tapis rouge aux promoteurs, mais on les invite aussi à contribuer un peu plus au financement de la ville, en doublant la taxe d’aménagement. Ce qui n’empêche pas de contracter de nouveaux prêts.

Le béton s’étend, le trou budgétaire se creuse. C’est donc cela : « une gestion de père de famille » ?

Source : communiqué de l’association Aulnay Environnement

Publié le 7 octobre 2021, dans Associations, Politique, Urbanisme, et tagué , , , . Bookmarquez ce permalien. 1 Commentaire.

  1. Le problème est que tout le monde s’en fout dans la mesure où les gens ne se sentent pas concernés. L’individualisme et pourtant ils le sont automatiquement dans leurs vie de tous les jours par l’augmentation des impôts locaux et d’habitation , pour ceux qui les payent bien entendu, de moins en moins à Aulnay, par une concentration excessive totalement démente dans ce département, dans cette ville où bon nombre d’ Aulnaysiens qui ont connu le passé partent, laissant la place à de nouveaux qui se sentent moins concernés, qui arrivent pour des tarifs, loyer, achat au plus bas de l’IDF mais quand ils comprendront pourquoi, ils chercheront vite à partir, histoire sans fin.
    Les 100 000 hab. Arrivent de façon très subversive mais exclusivement dans l’intérêt des élus , le prestige et le reste. facile à comprendre. Mais quel intérêt pour les administrés déjà tassés, aucun.

Laisser un commentaire