Des associations d’Aulnay-sous-Bois demandent un moratoire sur les constructions et plus de concertation sur l’urbanisme

Immeuble_Princet_Anatole_France_AulnayMonsieur le Maire,

    Le 3  février 2015, les représentants des associations aulnaysiennes intéressées aux problèmes du développement urbain se sont réunis et ont décidé de vous présenter deux demandes:

1/ L’adoption dans les meilleurs délais en conseil municipal d’un moratoire sur les constructions nouvelles.
 Avec la multiplication des projets, on voit que le « bétonnage » qui a alimenté le débat électoral du printemps dernier se poursuit de plus belle. Certains projets sont autorisés, d’autres sont refusés en vertu d’un sursis à statuer, selon des critères qui demeurent opaques. Le moratoire vise à obtenir une lisibilité suffisante. Ce moratoire prendrait la forme d’une annulation des modifications du PLU de 2009 concernant les zones UG (pavillonnaire) et UD (intermédiaire), soit 75% du territoire de la ville. Cela n’interdirait pas les constructions conformes au PLU de 2008, 2015  ne doit pas être une année blanche car des logements nouveaux sont assurément nécessaires.

Cette demande est motivée par le constat des effets extrêmement négatifs de ces dispositions de 2009 qui permettent en zone UG des divisions de terrain entraînant la destruction des espaces verts, des arbres remarquables et de la biodiversité, aggravant l’imperméabilisation des sols et l’exposition aux risques naturels.

    En zone UD, l’extension de la bande de constructibilité passée de 14 à 19 mètres se fait au détriment des riverains et de tous les usagers, les constructions se faisant au ras du trottoir: encaissement des rues, insuffisance des trottoirs, engorgement de la circulation. La maximalisation du nombre de logements, induisant la création de deux sous-sols de parking, majore là aussi les risques liés à la circulation des eaux souterraines et aux inondations.

2/ La mise en place au plus vite de la concertation pour la révision du PLU. Ce qui est annoncé nous paraît encore confus. Le temps qui passe est préjudiciable à la sérénité de débats techniques méritant calme et pédagogie. Les décisions ne doivent pas se prendre dans une urgence peu propice au travail collectif que vous dites souhaiter.
    Pour cela, il faut:

  • que nous soient préalablement communiqués les dossiers de base (La définition des objectifs poursuivis et celle des modalités de concertation, les documents SDRIF, PLH, CDT, ANRU, SDUC, Plan de préemption des baux commerciaux, les études en cours du plan de circulation…)
  • que soit mis en place sans délai un groupe de travail, dans lequel les signataires représenteront leur association, associés aux autres acteurs que la municipalité invitera
  • que le travail de ce groupe, dont les réunions seront au minimum mensuelles, soit organisé en différents chapitres ( besoins et création de logements, besoins d’équipements, plan général d’urbanisme, vitalité et maillage du commerce local, circulation, lutte contre les inondations..… )  
    que ce travail s’articule avec celui des conseils de quartiers, d’où remontera la perception locale des problèmes.
        

Bien sûr, ce travail, qui doit être entrepris dès ce printemps, ne peut être confondu avec l’enquête publique qui ne pourra avoir lieu qu’en fin d’année.  

    A nos yeux, c’est à ce prix qu’on pourra parler d’une vie démocratique effective dans notre commune, pour une ville pensée et développée dans l’ intérêt des habitants, présents et à venir.  

    Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de nos meilleures salutations

Source : collectif d’associations

Publié le 22 février 2015, dans Associations, Urbanisme, et tagué , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. 4 Commentaires.

  1. Les constructions qui ne cessent de s’ériger à des hauteurs rivalisant avec celles que l’on trouve à paris et bordant des rues étroites où la circulation et le stationnement sont problématiques défigurent à jamais notre ville !

    Aucun Aulnaysien ne niait la nécessité de construire des logements mais était-il indispensable d’accorder un permis à des immeubles de 6 étages, en bordure de trottoir avec des balcons surplombant l’espace publique réservé aux piétons ???

    Pourquoi ne pas avoir imposé aux constructeurs un recul de 4 mètres par rapport à la voie publique, comme cela est exigé pour tout pavillon qui se construit ? Ces 4 mètres de recul
    pouvaient être végétalisés, ce qui aurait ajouté à l’embellissement de la ville en lui conservant la caractéristique de ses espaces verts et ses jardins si chers aux habitants ? De plus on n’éprouverait pas cette sensation d’étouffement provoqué par ces mastodontes de béton !

    Mais non, il aura fallu la folie des grandeurs d’un seul homme pour massacrer ce qui faisait le charme unique de notre ville, tout ça pour faire d’Aulnay sous bois une ville de plus de 100 000 habitants, sans se soucier de savoir si les Aulnaysiens eux-mêmes souhaitaient passer de 83 000 à 100 000 habitants !!!

    Une ambition aussi démesurée qu’inutile se paie aujourd’hui au prix fort pour tous les résidents qui perdent une qualité de vie appréciée et précieuse où l’augmentation mécanique du parc automobile induit par l’arrivée de ces nouveaux habitants qui s’entassent dans ces immeubles, accroit les problèmes endémiques de circulation et de stationnement car les rues étroites de notre ville ne peuvent s’élargir comme des élastiques, et concentrent de ce fait pollutions autant sonores qu’odorantes dont les riverains malheureux d’avoir vu leur pavillon se dévaluer ne doivent pas se réjouir….

    Le plus grave est que ce massacre est irréversible et que nous le devons à Segura ! Bruno Beschizza emboitera-t-il le pas à son prédécesseur en poursuivant la même politique d’urbanisme, ou s’efforcera-t-il par tous les moyens de limiter les dégâts pour le caractère initialement pavillonnaire de notre ville ?

    Les citoyens sans pouvoirs et rarement écoutés peuvent toujours l’espérer…

  2. Les permis signés pendant l’époque PS à quelques exceptions près seront honorés ! Seuls les bâtiments dépassant une certaine hauteur ne seront pas érigés suivant les nouvelles orientations de la majorité en place. Ce qui risque d’entraîner des complications judiciaires, voire des pénalités !
    Par exemple la construction de l’immeuble  » Kaufmann et Broad » du début de la rue Anatole France est suspendue ! Car le constructeur voulait imposer 6 étages comme c’était apparament défini sous Segura !
    Les règles d’urbanisme vous pourrez en discuter à l’occasion de votre prochain conseil de quartier dont le thème justement sera le PLU
    Malheureusement il paraît impossible de stopper tout le bétonnage initié par l’ancienne mairie

  3. Avatar de JEAN LOUIS KARKIDES JEAN LOUIS KARKIDES

    Note au rédacteur,des associations,ça prend un « s » sauf si il pense peut être à juste titre qu’elles ne sont pas assez nombreuses et ne méritent pas le « s » qui signifient la pluralité…..
    Il est vrai que le « faire ensemble »,nécessaire au « vivre ensemble » est quelquefois difficile à mettre en place.
    Certains plus imbus de petite notoriété ou de manque d’ouverture affaiblissent des causes qui sont défendues au delà de nos associations.

  4. La préalable à toute tentative de discussions devra un éclaircissement sur la définition du vocable : Concertation. Si cela consiste à récolter les questionnements et les propositions puis de les synthétiser afin de revenir aux objectifs préalablement fixés par la municipalité, pour moi, ce sera de la communication est non de la concertation.
    Certes l’équipe municipale est élue pour six années mais pas avec un chèque en blanc, n’en déplaise à certains…

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