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Catherine Médioni : Affaiblir les communes, c’est éloigner le pouvoir du citoyen

commerces_aulnay_2Pris en étau entre la baisse des dotations et la montée en puissance de l’intercommunalité, le plus petit échelon administratif est à la peine. A la veille du congrès des maires, La Gazette a interrogé élus locaux, parlementaires, économistes et politologues sur son avenir. Quatrième épisode avec André Laignel, premier vice-président délégué de l’Association des maires de France et maire (PS) d’Issoudun (Indre).

Source et article complet d’Emmanuel Guillemain d’Echon proposé par Catherine Médioni

Décentralisation : l’AMF demande plus de confiance, plus de liberté et plus de souplesse

amfAu moment où l’Assemblée nationale examine en deuxième lecture le projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, l’AMF renouvelle ses observations tant sur le caractère contreproductif du texte sur la clarification des compétences que sur plusieurs autres dispositions qui ne traduisent ni la relation de confiance entre l’Etat et les collectivités, ni la liberté et la souplesse nécessaires à la mise en place d’une nouvelle organisation territoriale adaptée à la réalité des territoires.

  • La création du Haut Conseil des territoires (HCT) répond à une attente forte et insistante de l’AMF. Toutefois, à ce stade du projet de loi, il convient de s’interroger sur l’utilité d’un HCT qui ne serait pas en mesure de conduire de véritables négociations entre les exécutifs de l’Etat et des collectivités sur les politiques nationales et européennes qui les concernent. L’AMF a fait plusieurs propositions mais n’a pas été entendue. Elle regrette la création d’une instance pléthorique et impuissante alors que les réformes en cours, qui impactent les collectivités dans le cadre d’une réduction historique des dotations de l’Etat, nécessitent des discussions et des négociations. Elle s’interroge sur les objectifs poursuivis par le législateur visant à nier le caractère représentatif des associations nationales d’élus, dont l’AMF, en supprimant leur pouvoir d’initiative et en renvoyant au décret les modalités de désignation.
  • L’AMF soutient la constitution de métropoles d’équilibre européen avec un statut adapté aux enjeux de leur développement. Elle réitère toutefois sa demande pour que leur création soit faite en toute clarté institutionnelle et en fédérant le territoire, c’est-à-dire avec la consultation des communes qui les composent car les métropoles impliquent des responsabilités importantes et opèrent des transferts définitifs, notamment lors de la transformation de communauté d’agglomération ou en cas d’extension de périmètre. Prévoir d’ores et déjà l’élection au suffrage universel direct d’une partie des élus métropolitains en 2020 sur une circonscription électorale au périmètre flou et en l’absence d’un examen approfondi des conséquences pour les communes n’est pas acceptable et mérite a minima un vrai débat. En effet, est-il vraiment opportun, dans la situation financière actuelle du pays, d’envisager d’ores et déjà la création d’un nouvel échelon de collectivité sans rationalisation d’aucun autre niveau?
  • L’AMF demande que soit préservée la liberté de définir l’intérêt communautaire ainsi que la forme de mutualisation pertinente pour chaque territoire (ascendante ou  descendante), qui n’a pas besoin d’être encadrée dans des dispositifs juridiques et financiers complexes et technocratiques pour être efficiente. A ce titre, elle rappelle les propos du Premier ministre lors du dernier Congrès des maires et des présidents de communautés de France : l’intercommunalité « est utile, elle doit être encouragée mais elle n’est qu’un moyen au service de l’efficacité de l’échelon communal – et ça c’est l’esprit de subsidiarité […]. Je souhaite qu’à la fin des textes qui seront votés, on garde cette possibilité » de « l’intérêt communautaire comme un libre choix ».
  • L’AMF est favorable à ce que les collectivités puissent mieux assurer la gestion des cours d’eau ainsi que la prévention des inondations ; toutefois, elle demande que les dispositions relatives à la création de la compétence « gestion des milieux aquatiques », introduites par voie d’amendement sans évaluation ni concertation, soient retirées du projet de loi pour être discutées dans un autre texte. A tout le moins, elle exige que la date de dévolution de ces compétences aux communes soit clarifiée et fixée au 1er janvier 2018 et propose dans cet intervalle la création d’une mission d’études préalables afin d’établir un état des lieux partagé des ouvrages et déterminer les conditions techniques, juridiques et financières préalables au transfert.
  • Enfin, l’AMF demande à nouveau une étude d’impact financier global du projet de loi qui, à ce stade, ouvre la voie à la création de plus d’une dizaine de métropoles et de nombreuses communautés urbaines nouvelles et procède aussi à de nouveaux transferts obligatoires de compétences. Il serait inconcevable que des transferts de charges non évalués et non compensés aient pour conséquence un transfert de l’impôt national vers l’impôt local, au moment où les collectivités doivent faire face à une réduction de leurs dotations.

Source : communiqué de l’Association des Maires de France

La Métropole du Grand Paris est créée pour ameliorer la gouvernance régionale

numérisation0033Adopté en première lecture, le texte de la loi sur l’acte III de la décentralisation, donne d’importants pouvoirs au conseil qui gèrera l’établissement public regroupant paris et 124 communes de la petite couronne.

L’Assemblée nationale a adopté le 23 juillet, en première lecture, la loi « Modernisation de l’action publique territoriale et affirmation des métropoles ». Le texte devra de nouveau être soumis au Sénat avant de revenir à l’Assemblée.

Une Métropole du Grand Paris a ainsi été créée. Celle-ci est un établissement public de coopération intercommunal (EPCI), à fiscalité propre, qui regroupe, pour l’instant, Paris et les 124 communes des trois départements de la petite couronne (environ 6,5 millions d’habitants). Mais les communes limitrophes pourront y adhérer avec l’intercommunalité dont elles font partie.

A compter du 1er janvier 2016, ses compétences s’appliqueront aux questions d’habitat, d’environnement et d’aménagement. Les transports et le développement économique resteront de la responsabilité du conseil régional.

Source et article complet : liaison n°154

Décentralisation : Les députés votent la création du Haut conseil des territoires

francois-hollandeLes députés ont voté la création d’un Haut conseil des territoires (HCT) lors de leur examen en première lecture du projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles. Ce Haut conseil sera « un espace de discussion entre le gouvernement, les collectivités et le Parlement », qui répond à une « préoccupation des associations d’élus locaux », a indiqué le rapporteur du texte, Olivier Dussopt.

Présidé par le Premier ministre, le HCT « assurera la concertation entre l’Etat et les collectivités territoriales », en associant représentants du gouvernement, du Parlement et de chaque catégorie de collectivités territoriales. Cette nouvelle structure, qui pourra être consultée sur la politique et les textes concernant les collectivités territoriales sera aussi « associée aux travaux d’évaluation des politiques publiques relevant des compétences décentralisées ». Les députés ont adopté un amendement de Jacques Pélissard, président de l’Association des maires de France, prévoyant que ce Haut conseil puisse être saisi par le président de l’AMF, celui de l’Association des départements de France ou encore celui de l’Association des régions de France.

Sur proposition du gouvernement, les députés ont aussi voté en faveur de la création d’un observatoire de la gestion publique locale qui sera rattaché au HCT et composé de fonctionnaires de l’Etat et des collectivités territoriales. Ils ont aussi voté un amendement d’Olivier Dussopt reprenant une proposition de loi des sénateurs Jacqueline Gourault et Jean-Pierre Sueur adoptée par le Sénat en janvier dernier. Il substitue à la commission consultative d’évaluation des normes un conseil national d’évaluation des normes. Celui-ci sera « obligatoirement consulté sur l’impact financier des projets de textes réglementaires ainsi que des projets de loi créant ou modifiant des normes applicables aux collectivités territoriales et à leurs groupements ». Ce conseil national d’évaluation des normes, tout comme le comité des finances locales, deviennent des formations spécialisées du Haut conseil des territoires.

Poursuivant leur examen du texte, les députés ont également voté le rétablissement de la clause de compétence générale aux départements et aux régions que la loi de Réforme des collectivités territoriales de décembre 2010 leur avait retirée. L’Assemblée nationale a par ailleurs voté hier soir le principe d’une élection au suffrage universel direct des conseillers des métropoles à partir de 2020. Faisant part de « l’engagement du gouvernement de mettre en place, pour les métropoles, un mécanisme d’élection au suffrage universel direct spécifique pour les conseillers communautaires des métropoles à partir de 2020 », la ministre de la Décentralisation, Marylise Lebranchu, a indiqué qu’une loi ultérieure préciserait les modalités d’application de cette élection. Plusieurs députés ont aussitôt réagi, dénonçant « la mort annoncée des maires et des communes ».