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Téléphone portable d’alerte : protéger les femmes en très grand danger
Historique
En Seine-Saint-Denis, l’Observatoire départemental des violences envers les femmes a mis, depuis sa création, l’accent sur la grande dangerosité des hommes violents et la nécessité de mieux protéger les femmes victimes de violences. Pour définir la notion de « femmes en très grand danger », une étude des 24 ‘féminicides’ (homicides volontaires de femmes par conjoint ou ex-conjoint) entre 2005 et 2008 a été effectuée. Les résultats de cette étude faisaient apparaître que certaines de ces femmes auraient pu être mieux protégées. Il a alors été proposé de doter les femmes victimes de violences en très grand danger d’un téléphone portable d’alerte. Ce téléphone est délivré sur décision du Parquet. Il permet à la bénéficiaire de déclencher l’alerte auprès de Mondial Assistance, qui dans les cas prévu par le dispositif, relaie l’information aux services de police pour intervention. Le téléphone portable d’alerte est un outil qui fait partie d’un dispositif global de protection pour les femmes victimes de violences en grand danger.
Description du téléphone portable d’alerte
Le dispositif fonctionne sur la base du service de téléassistance mobile proposé par Orange. Il s’agit d’un téléphone mobile comprenant un bouton d’appel d’urgence préprogrammé. Si celui-ci est actionné, une mise en relation avec un téléassisteur (Mondial Assistance) se déclenche automatiquement, la victime a alors la possibilité de dialoguer avec les conseillers qui évalueront la situation de danger, et déclencheront si nécessaire, une intervention des forces de police grâce à une ligne dédiée au Centre d’Information et de Commandement de la DTSP 93. Ces téléphones disposent également de 3 numéros pré-programmés afin de pouvoir dialoguer en cas d’inquiétude.
Source : Conseil Général 93. Bilan : cliquer ici.
Seine-Saint-Denis : Le téléphone portable d’alerte a 4 ans
À l’occasion du 4ème anniversaire du lancement du téléphone portable d’alerte pour les femmes en très grand danger en Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, Président du Conseil général a reçu, le 9 décembre à l’hôtel du Département à Bobigny, Patrick Poirret, procureur général près la cour d’appel de Nancy, pour la présentation de son ouvrage Le téléphone de Grand Danger, Un téléphone pour sauver des vies de femmes.
Patrick Poirret, ancien procureur de la République adjoint à Bobigny, a participé à la mise en place de l’expérimentation du téléphone portable d’alerte en Seine-Saint-Denis suite à l’enquête sur les féminicides réalisée par l’Observatoire en 2008. Le premier téléphone portable a été mis en service le 9 décembre 2009 à l’initiative du Conseil général de la Seine-Saint-Denis en partenariat avec le Tribunal de Grande Instance de Bobigny, l’association SOS Victimes 93, Mondial Assistance, Orange et le Conseil régional d’Ile-de-France.
Le téléphone d’alerte, attribué par le/la Procureur(e) après évaluation du danger, comprend un bouton d’appel d’urgence préprogrammé, qui permet une mise en relation immédiate avec Mondial Assistance, qui évalue la situation de danger, et déclenche si nécessaire, une intervention des forces de police grâce à une ligne dédiée, ce qui permet leur intervention dans des délais très rapides.
Ce dispositif procure un sentiment de sécurité pour la victime en lui indiquant que le danger a été pris en compte par la Justice et favorise véritablement le travail d’accompagnement et de protection de la victime et de ses enfants.
Le plan de lutte contre les violences faites aux femmes, présenté le mois dernier par Najat Vallaud-Belkacem, prévoit la généralisation de ce dispositif à l’ensemble du territoire français au 1er janvier 2014.
Le téléphone portable d’alerte en chiffres :
136 femmes ont été admises au dispositif Femmes en Très Grand Danger
37 femmes en grand danger disposent actuellement d’un téléphone portable actif
12 femmes ont un téléphone portable d’alerte réservé en prévision de la sortie de prison de leur agresseur
65 femmes ont d’ores et déjà restitué leur téléphone portable d’alerte
210 enfants mineurs ont été concernés par la mise en protection de leur mère.
La région Ile-de-France se dote d’un observatoire des violences faites aux femmes
La décision a été actée hier en commission permanente : l’Ile-de-France dispose désormais d’un observatoire des violences faites aux femmes. « La création de cet observatoire nous permettra d’améliorer significativement les dispositifs existants », insiste Abdelhak Kachouri, vice président à la région en charge de la citoyenneté. Depuis 2004, plus de 15 M€ ont été investis dans la lutte contre ces violences, rappelle la région, citant la réalisation de programmes d’hébergement pour les femmes victimes ou les formations sanitaires et sociales pour les futurs travailleurs sociaux.
« On espère que l’exemplarité de la Seine-Saint-Denis sera utile », commente Ernestine Ronai, présidente de l’observatoire du 93 et chargée d’une mission de coordination nationale par la ministre des Droits des femmes. Constatant l’efficacité de l’expérience menée depuis onze ans dans le département avec le déploiement de téléphones d’alerte, la région a déjà décidé de doubler le financement des appareils mis en place à Paris. Il y en aura donc une quarantaine au total. Ces appareils sont attribués par le parquet pour une durée de six mois renouvelables à des femmes victimes de violences conjugales et qui ont porté plainte. Le numéro d’une centrale d’urgence est préenregistré et permet à la femme en danger de donner l’alerte à tout moment. Depuis son entrée en vigueur, en 2009 en Seine-Saint-Denis, plus d’une centaine de femmes ont été provisoirement équipées.
Source : Le Parisien du 12/07/2013