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La consultation du dossier sur la ZAC d’Aulnay-sous-Bois, ou le degré zéro de la démocratie participative

Dans un précédent communiqué, nous avons dénoncé une nouvelle fois l’absence de bonne volonté de la municipalité pour informer de ses intentions les Aulnaysiens.

  • Le dossier de concertation n’est consultable que du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h
  • Il n’y a que deux permanences pour poser des questions les mercredi 12 juin et 10 juillet de 14h à 17h

Concrètement, tous les actifs dont ce sont les horaires de travail ne pourront pas consulter le dossier. La démocratie participative est donc un privilège de retraité, ce qui est heureusement le cas de plusieurs membres du bureau d’Aulnay Environnement. Que leur ont appris les quelques pages qu’ils ont pu photographier ?

1/ l’image qui a été présentée lors des réunions n’est pas la zone d’intervention de la ZAC, mais celle de la Zone de concertation, beaucoup plus vaste. Cela n’avait jamais été précisé. Dans notre précédent communiqué, notre  interrogation sur l’intégration de vastes zones pavillonnaires était donc sans objet.

2 / La préoccupation centrale du projet est en revanche bien ce que nous avons supposé : dans les zones en orange, on vise « une nouvelle offre immobilière » il s’agit de « densifier les abords de la rue Charcot ». Sur le secteur Centre  Gare « de nouveaux programmes immobiliers y seront développés ». En particulier, on voit que toutes les habitations et jardins de la rue Louise Michel et Jeanne d’Arc sont condamnés, avec leurs magnifiques grands arbres.

Avec l’expérience que nous avons de l’absence de tout contrôle sur l’appétit des promoteurs, comment croire au souci « d’accorder plus de place aux modes de déplacement actifs (vélos, marche) », lorsque jamais n’est saisie l’occasion d’élargir et de désencombrer nos trottoirs étroits ? Comment croire qu’ « une attention particulière sera portée à l’amélioration des voiries et des espaces verts » ? Constatant l’état de notre commune, comment croire les promoteurs de cette ZAC ?

Deux engagements plus sérieux sont cependant pris : la construction d’une école pour le secteur Charcot (mais rien ailleurs) et la rénovation de la passerelle.

On voit aussi réapparaître un vieux serpent de mer : la mise en valeur des friches autour des voies ferrées. C’est évidemment de bon sens, mais la SNCF, qui n’a jamais voulu les céder, va-t-elle miraculeusement changer d’avis ? Pour les abords de la gare, il n’est question pour l’instant que de lancer « une étude de pôle ».

Pour nous, il est clair que la seule raison d’être de la ZAC est la poursuite du bétonnage et au passage, la destruction des jardins, sans aucun égard pour les grands arbres. Pour pouvoir imaginer autre chose, il faudrait rétablir un minimum de confiance.

Pour montrer que réellement on tient compte des vœux des habitants, il faudrait accéder à la demande formulée par Aulnay Environnement pour que tous puissent juger :

  • LA MISE EN LIGNE DE CE DOSSIER
  • L’ACCÈS NUMÉRIQUE À UN REGISTRE POUR DÉPOSER SES REMARQUES,

COMME C’EST LE CAS DANS TOUTE CONCERTATION DIGNE DE CE NOM.

Source : Aulnay Environnement

Premiers éléments de réflexion d’Aulnay Environnement sur la ZAC Centre-Gare

Nous avions invité les Aulnaysiens à réfléchir avec nous sur le projet de ZAC mardi 3 juin. Voici donc un résumé des réflexions développées au cours de cette soirée. 

Préliminaire concernant la concertation :

Le Conseil de Territoire, dans sa délibération n° 179 du 12 décembre 2022 indique : « l’étude urbaine réalisée sur le devenir du Centre-Gare a abouti à la définition d’un scénario d’aménagement et de traitement de l’habitat », et plus loin, il « engage les études nécessaires (…) à l’établissement de l’étude d’impact ». La délibération du Conseil de Territoire prévoit une information auprès « des Conseils de Quartier compétents. » Or nous le savons, les Conseils de Quartier ne sont plus réunis à Aulnay.

Aucun élément de ce scénario ni de l’étude d’impact n’ayant été communiqué dès le départ du processus de concertation en décembre 2023, nous considérons que la concertation est dès le début biaisée par manque d’information des intentions concrètes de la municipalité d’Aulnay-sous-Bois.

Toutefois, à partir du 10 juin et jusqu’au 9 août, un dossier de concertation sera accessible au centre administratif d’Aulnay, du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h, et des permanences d’information organisées les mercredi 12 juin et 10 juillet de 14h à 17h (tant pis pour tous ceux dont c’est précisément les horaires de travail !).

Ce dossier sera-t-il accessible sur le site de la mairie ? Des avis pourront-ils être déposés sur un registre numérique, comme lors de tout processus de concertation digne de ce nom ?

Si ce n’est pas le cas, et que les disponibilités des citoyens ne correspondent pas aux créneaux horaires proposés, nous les invitons à envoyer leurs remarques par courrier à la Direction de la Stratégie Urbaine et Résidentielle, 14 Bd Félix Faure, 93600 Aulnay -sous-Bois.

Voici quelques axes possibles pour interroger ce projet de ZAC.

Nous avons une première interrogation sur la cohérence du périmètre retenu.

  • Outre les zones de centralité, ce qui est attendu, il comprend sur près de la moitié de la surface des zones pavillonnaires, qui en principe, ne devraient pas obéir aux mêmes logiques, en particulier de densification. Rappelons l’affichage municipal de protection de la zone pavillonnaire Dans quel but des zones pavillonnaires figurent-elles dans la ZAC ?
  • Il ne correspond pas à des bassins de vie : en particulier, il n’englobe qu’une petite minorité des groupes correspondant à des zones où le bâti va se densifier, et la population scolaire fortement augmenter. Quelle réflexion sur les équipements scolaires et les crèches ?

SUR L’ESPACE PUBLIC :

Sur le périmètre, en dehors des rues, le manque d’espace public est criant, avec deux seuls lieux de permettant des rassemblements :

  • Le parc Dumont
  • La place Abrioux

Le parc Dumont est sujet à une exploitation intensive, qui ne peut qu’être nuisible à la végétation, par tassement des sols autour d’arbres patrimoniaux.

La place Abrioux, en revanche, est sous-exploitée : une partie des manifestations organisées au Parc Dumont devrait y être reportée.

On remarque par ailleurs dans cette ZAC l’absence d’espace verts conséquents, à l’exception des parcs Dumont et Bigottini, avec seulement deux aires de jeux, parc Dumont, et à la lisière, place Johnny Halliday.

Quelle place sera faite aux enfants dans cette ZAC ?

Nous pensons que la Zac doit être l’occasion d’ouvrir de nouveaux espaces publics, par acquisitions de propriétés, comme celle du 1 rue Jeanne d’Arc, en situation centrale face à la poste, monument classé, dont nous savons qu’elle sera convertie en services municipaux.

Face à cette pénurie de places, l’essentiel de l’espace public est celui de la rue, dont le partage est de plus en plus problématique, en raison de la particulière étroitesse des trottoirs à Aulnay :

  • Empiètement par les terrasses des restaurants, sans passage prévu pour les PMR
  • Encombrement des trottoirs par le stationnement sauvage
  • Encombrement par les poubelles des immeubles : il est impératif qu’un renfoncement soit prévu pour le stockage des containers en attente d’être vidés par les collecteurs d’ordures.
  • Débordement des balcons au-dessus de trottoirs étroits : il est impératif que les nouveaux immeubles soient construits en retrait, ce qui est une demande constante des habitants depuis près d’une décennie, et qui n’a jusqu’ici reçu aucun écho de la part de la municipalité.
  • Hauteur des immeubles : il faut mettre fin à l’alignement au ras du trottoir d’immeubles de très grande hauteur en bordure de rues étroites. Les rues d’Aulnay ne sont pas les boulevards parisiens : avec 6 niveaux face à face, nos rues sont privées d’ensoleillement.

Quelle place sera faite aux piétons dans cette ZAC ?

SUR LES ÉQUIPEMENTS PUBLICS :

  • Quelles ouvertures de classes seront prévues, compte tenu du processus de densification qui sous-tend ce projet de ZAC ?
  • La ville manque cruellement de salles à disposition des associations, si nombreuses à Aulnay. Les locaux qui existent sont souvent d’une vétusté qui fait honte à une ville de plus de 86 000 habitants. Les seuls locaux modernes, ceux de l’espace Averino, sont en cours de démolition au profit d’un ensemble immobilier. La Ferme Garcelon, qui prétend le remplacer est beaucoup plus petite et les lourds travaux d’aménagement qu’elle nécessite y sont arrêtés depuis des mois. Le foyer Dumont , à la fois restaurant et salle de réunion pose des problèmes d’hygiène. Nous avons besoin d’une véritable Maison des Associations.   

Quelle place pour les associations dans cette ZAC ?

SUR LES AXES DE CIRCULATION :

  • Avenue Jean Charcot : lors de la première réunion de concertation, qui n’offrait qu’un état des lieux, la communication municipale a insisté sur la médiocrité du bâti dans le périmètre de la ZAC. De toute évidence, les projets immobiliers vont s’y multiplier. Or il s’agit d’un axe structurant du PLU, où la circulation est intense et souvent embouteillée. Plus que nulle part ailleurs, un élargissement de la voie s’impose, tant pour les automobilistes que pour les futurs résidents, avec des constructions en retrait pour atténuer les nuisances.
  • Avenue Arthur Chevalier : le nouveau plan de circulation a conduit à une situation accidentogène (sans parler des embouteillages avenue Eugène Schueller) avenue Antoine Bourdelle, avec une sortie du parking Intermarché sans visibilité et au bout, un rond-point exigu et peu commode pour les bus. La densification de ce quartier aurait réclamé une réflexion et des aménagements qui n’ont pas étés conduits à temps.
  • Avenue du 14 Juillet : l’articulation avec l’avenue Coullemont reste un point noir pour les bus, en raison du stationnement sauvage et du trafic des ambulances autour de l’Hôpital de l’Est Parisien.

Quelles améliorations envisagées pour la circulation sur ces axes ?

Quelle place pour les circulations douces, en particulier les vélos ?

SUR LA BIODIVERSITÉ ET LE PATRIMOINE ARBORÉ :

Notre ville doit son nom à une ancienne forêt, et la présence de grands arbres participe à l’identité des quartiers de la ZAC, à leur agrément ainsi qu’à la lutte contre le réchauffement climatique. Il est essentiel que les vestiges de cette forêt soient préservés, en complétant la liste des arbres remarquables du PLU : rue du 14 Juillet, avenue Jeanne d’Arc, avenue de Mun, etc. il est important que certains beaux jardins  soient préservés, car ils concourent également à la lutte contre le réchauffement climatique.

Quelle politique de protection et de développement de la végétation dans la ZAC ?

SUR LE PATRIMOINE ARCHITECTURAL :

La proximité de la gare a entraîné dès la fin du XIXe siècle la construction de belles propriétés en meulière qui contribuent au charme du quartier. Beaucoup ont déjà disparu, certaines très récemment route de Bondy, avec leurs jardins. Il est urgent de préserver celles qui restent, rue Tournadour ou Coullemont.

NB : concernant la hauteur des immeubles en zone UG portée à 15 mètres, ce que nous avions indiqué dans nos précédents communiqués, nous devons préciser que cela n’est permis qu’en cas de CINASPIC Constructions et Installations Nécessaires Aux Services Publics ou d’Intérêt Collectif et assimilés). Il reste que cette catégorie de construction est assez floue et que tout habitant de la zone UG peut craindre de voir pousser dans son environnement un immeuble démesuré, sous prétexte, par exemple, de foyer pour senior, comme sur le terrain de la Croix Blanche.

Source : Aulnay Environnement

Les terres du triangle de Gonesse bientôt aménagées pour l’installation d’une ZAC et d’un bassin d’emplois ?

Vendredi 18 décembre 2020, la Cour administrative d’appel de Versailles a rétabli le Plan local d’urbanisme (PLU) de Gonesse (Val d’Oise), annulé en première instance, relançant ainsi la possibilité d’urbaniser 280 hectares de terres agricoles très fertiles situées à 15 kilomètres au nord de Paris, dans une zone interdite à l’habitat puisque entre deux aéroports. 

« Cette décision est une très mauvaise nouvelle pour l’ensemble des habitant·es de Gonesse et de l’Ile-de-France, qui croyaient pourtant qu’après l’annonce en novembre 2019 de l’abandon d’EuropaCity, les terres agricoles étaient enfin sauvées, déclare Bernard Loup, président du Collectif pour le Triangle de Gonesse.

Adoptée en 2017 pour permettre la construction du méga-centre commercial et de loisirs EuropaCity, ainsi qu’un « quartier d’affaires international », la révision  du PLU de Gonesse avait d’abord été annulée en mars 2019 par une décision du Tribunal administratif de Cergy-Pontoise, au motif notamment que le projet d’urbanisation était de nature à «  bouleverser l’équilibre existant entre le développement urbain et l’utilisation économe des espaces naturels » et à porter atteinte à « la protection des milieux naturels et des paysages, de la préservation de la qualité de l’air, des ressources naturelles, de la biodiversité, des écosystèmes ».

La Cour administrative d’appel de Versailles a choisi de rejeter ces arguments un à un, estimant que l’urbanisation des terres agricoles de Gonesse serait compatible avec les dispositions du Code de l’urbanisme.

Pour le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), la décision de bétonner ces terres est d’autant plus absurde et contraire à ce code que la lutte contre le changement climatique, pour la biodiversité et la recherche d’une plus grande autonomie alimentaire sont devenues des priorités absolues de première urgence. 

Le CPTG n’est d’ailleurs pas seul à contester le choix de l’urbanisation : dès 2017, la ZAC (Zone d’aménagement concertée), couplée avec la construction d’une gare dans une zone interdite à l’habitat, a fait l’objet d’une série d’avis défavorables, émanant à la fois de la Commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers, de la Chambre interdépartementale d’agriculture, de l’Autorité environnementale ainsi que du Commissaire enquêteur chargé de l’enquête publique sur la révision du PLU.

A plusieurs reprises des membres du gouvernement  et le président de la République lui-même se sont prévalus de l’abandon d’EuropaCity comme marqueur de leur engagement pour l’écologie et notamment lors de la restitution des travaux de la Convention citoyenne pour le Climat. Après cette décision politique et le rapport rédigé par Francis Rol-Tanguy, les défenseurs des terres agricoles attendent une nouvelle décision politique de l’Etat, en cohérence avec la première, pour la préservation de ces terres. 

Un projet alternatif à l’urbanisation, baptisé CARMA (pour Coopération pour une Ambition agricole, Rurale et Métropolitaine d’Avenir) existe : il propose la sauvegarde de l’intégralité des terres du Triangle de Gonesse ainsi que l’adoption pour le Pays de France d’un projet ambitieux de transition écologique permettant de développer dans les villes alentour des activités économiques dans les domaines de la production agricole, de la mobilité durable et de l’éco-construction.

Il est impossible qu’une telle ambition, de niveau départemental, puisse se concrétiser avec le maintien d’une ZAC même réduite, qui serait un symbole de l’étalement urbain que l’Etat prétend combattre.

Devant la menace qui pèse à nouveau sur les terres fertiles du Triangle de Gonesse, le CPTG annonce un recours devant le Conseil d’Etat et prépare une série de mobilisations en 2021, dont un premier rassemblement citoyen organisé sur le Triangle de Gonesse le dimanche 17 janvier 2021.

Source : Collectif Pour le Triangle de Gonesse