Archives du blog
Michel Riottot : Le plan d’urgence pour la qualité de l’air nécessite des restrictions de circulation
lIe-de-France Environnement soutient plusieurs mesures qui permettraient de diminuer la pollution dans l’agglomération: réduction de la vitesse sur le boulevard périphérique parisien, contournement obligatoire de la zone dense pour les camions en transit
Une réunion de concertation présidée le 16 septembre 2013 par Jean Daubigny, préfet de Paris, Bernard Boucault, préfet de Police et Alain Vallet, nouveau directeur de la Driee, a fait le point sur l’avancement du plan d’urgence pour la qualité de l’air, lancé en février. La pollution de l’air en France entraîne 42 000 morts prématurées, selon l’étude Aphekhon citée par le préfet.
Les pollutions diffuses sont émises par de multiples sources mobiles ou fixes: voitures, poids lourds, chauffages urbains et résidentiels … Selon Airparif 1,8 million d’habitants de la région sont concernés par un excès de concentration de petites particules (PM10) et 3,8 millionspar les oxydes d’azote (NOx), soit peut-être la moitié des habitants de l’agglomération centrale. Les pathologies induites par cette pollution sont des maladies cardio-respiratoires (asthmes, bronchites chroniques … ) et cancers pulmonaires. Le contentieux engagé par la Commission Européenne pour non-respect de la directive Air pourrait condamner la France à payer environ 100 millions d’euros par an. Les plans de protection de l’air précédents ont obtenu des réductions sensibles de la pollution industrielle, accentuées par le phénomène de désindustrialisation.
Source et article complet de l’article de Michel Riottot, président d’Ile-de-France Environnement, à retrouver ici.
Ile-de-France Environnement : S’unir pour le futur
Grand Paris, Paris Métropole, réforme territoriale, transitions écologique et énergétique … ces multiples projets brouillent notre vision de l’avenir de la région capitale malgré de nombreuses concertations entre les élus, les services de l’État, les citoyens et nos associations. Cette démocratie participative est louable mais limitée car les deux plateaux de la balance ne sont pas équilibrés: d’un coté les services et les techniciens ont élaboré les projets pendant des mois avec appel aux compétences les plus appropriées, et de l’autre la concertation locale, rapide, limitée dans le temps et l’opinion publique s’exprime avec des moyens limités, le plus souvent associatifs.
La co-élaboration des grands projets entre élus ‘et citoyens devrait être la règle mais cette procédure longue suppose que toutes les parties jouent le jeu démocratique. Nous venons de vivre une expérience malheureuse avec le débat national et territorial sur la transition énergétique initié par le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie.
Pendant neuf mois, les représentants de l’État, ‘des régions, les professionnels, les syndicats, les associations, les citoyens ont débattu de l’avenir de l’énergie. Ces débats ont été actifs mais aussi très controversés à tel point que la ministre en charge du dossier a été remerciée et remplacée au pied levé. Ce sacrifice n’a pas suffi à calmer un des grands acteurs du débat, à savoir le patronat qui, via son syndicat, a fait modifier le 18 juillet les conclusions de ce débat démocratique, transformant les recommandations en enjeux et souhaitant diminuer les ambitions de l’État en matière de réduction de la consommation des énergies fossiles et d’émissions de carbone à l’horizon 2050.
Nous sommes ainsi confrontés à un futur décliné selon deux priorités temporelles, le court et le long terme. Ce débat n’est pas nouveau mais alors que l’abondance des ressources de notre planète terre n’intervenait pas auparavant, ce facteur devient aujourd’hui primordial. La formule « Après moi le déluge! » n’est plus de mise, n’en déplaise à certains. Le futur de notre région est maintenant dans l’union de toutes les forces de progrès pour tenter de diminuer l’impact environnemental de l’homme et ses conséquences à long terme sur l’espérance de vie de notre espèce sur sa planète. Le dialogue qui s’est institué entre toutes les forces du pays, même s’il donne l’impression d’inachevé, doit se poursuivre.
Se retirer sous sa tente n’a jamais permis de gagner la guerre de Troie.
Source : communiqué de Michel Riottot, prédisent d’Ile-de-France Environnement
Michel Riottot : La « Métropole de Paris » ou l’empilement des pouvoirs
Notre région va devenir le plus majestueux des mille feuilles « politico-administratif » dont la France a le secret. Privilégiés, nous contemplions déjà un beau monument:
- 1 281 conseils municipaux
- 115 intercommunalités
- huit conseils généraux
- un conseil régional
- un parlement national et des administrations d’État.
Le schéma d’aménagement de l’ile-de-France, le Sdrif- mis à l’enquête publique jusqu’au 30 avril – se donnait comme ambition de structurer, de préserver et de mieux gouverner la région. La structuration est déjà bien amorcée puisque 92 % des communes, où vivent 7,6 millions de Franciliens, sont regroupées en intercommunalités.
Or, nous voyons soudain sortir un lapin du chapeau de nos gouvernants: « la Métropole de Paris », inscrite dans la future loi de décentralisation. Officiellement, elle a pour objet de faciliter la construction de logements en panne (35 000 seulement sortis de terre l’an dernier) mais aussi d’obliger, d’ici à 2015, les communes de zone dense à se grouper en intercommunalités de 200 000 à 300 000 habitants.
Le périmètre sur lequel règnera cette « Métropole » concentrera 90 % des logements et de la population soit 10 millions d’habitants. Dotée d’un budget conséquent mais aussi de pouvoirs d’aménagement et d’urbanisme, elle sera gouvernée par un « conseil métropolitain » composé du maire de Paris et des présidents des intercommunalités.
Problème: comment coordonner l’action de ce « lapin » avec celle du conseil régional? Jamais à court d’idées, nos énarques ont imaginé pour cela une « conférence métropolitaine » mettant autour d’une table, les représentants du conseil métropolitain, du conseil régional et des conseils généraux. C’est la nouvelle couche de l’appétissant gâteau.
Aux six strates de pouvoir qui s’accumulent sur notre malheureux territoire, on se propose d’en ajouter deux supplémentaires. Cette géologie politique nous parait dangereuse au cas où le jeu démocratique de l’alternance donnerait des majorités différentes au conseil métropolitain et à la conférence métropolitaine. Un risque de paralysie et, pour en sortir, le recours à l’arbitrage de l’État. Est-ce l’effet recherché?
La « Métropole de Paris » serait exactement l’inverse d’une décentralisation sensée et même une régression démocratique majeure. D’autant que les corps intermédiaires ont été peu consultés. C’est dire avec quelle méfiance nos associations considèrent cet objet « politico-administratif » non identifié: nos actions pour faire respecter le droit dans la jungle des aménageurs et des promoteurs sont déjà qualifiées de « malveillantes », voire de « mafieuses ».
Pour l’heure, nous nous permettons de qualifier cette réforme d’ « abracadabrantesque ».
Source : article de Michel Riottot, président d’Ile-de-France Environnement
