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Pour combattre le fléau qu’est le trafic de drogue, répression ou légalisation ?
Partout en occident, et plus particulièrement dans les endroits densément peuplés comme la Seine-Saint-Denis, le fléau de la drogue fait des ravages chez toutes les classes sociales (même si les plus pauvres sont les plus touchées). Dépendance, schizophrénie en l’absence de suivi médical, mise au ban social, inactivité du fait de l’incapacité à travailler : pendant que des personnes souffrent du fait de leur consommation, d’autres s’enrichissent, deviennent puissants et surtout dangereux lorsque l’on essaye de mettre à mal leur emprise sur un quartier.
Plusieurs stratégies ont été mises en place pour tenter d’enrayer ces dégâts, allant du tout répressif à la légalisation avec suivi médical pour couper l’herbe sous le pied aux dealers. Zoom sur ces deux méthodes, leurs limites et leurs supposés avantages.
La répression et ses limites
Les drogues, qu’elles soient douces ou pas, sont prohibées en France et pour cause : leur impact sur la santé est indéniable, avec des effets de dépendance, une détérioration de la santé et une mise au ban de la société. Les consommateurs réguliers de cannabis subissent quelques effets comme l’anxiété, la diminution de la mémoire, les troubles de l’attention, la baisse des capacités cognitives (mémorisation, apprentissage) et parfois des symptômes psychiatriques.
Pour lutter contre la drogue, l’une des voies est donc la répression policière et judiciaire. Cela nécessite beaucoup de moyens humains, mais aussi des équipements pour scruter les endroits où se font les potentielles transactions. Il faut sanctionner les consommateurs et surtout les dealers, avec des peines suffisamment dissuasives pour freiner toute envie de se lancer dans ce business. Mais la répression a ses limites, les sanctions judiciaires sont souvent dérisoires, la police est parfois débordée, et il est impossible de scruter l’ensemble du territoire.
Plus grave, de nombreuses cités sont devenues des zones de non-droit sous la coupe des dealers qui y font régner leur loi. Les personnes qui y entrent sont triées, le pouvoir régalien quasi inexistant du fait de la puissance des dealers, parfois armés jusqu’aux dents. L’attaque récente des équipements à Aulnay-sous-Bois est un triste exemple.
Alors faut-il aller dans la surenchère de la répression ? Certains pays l’ont fait, comme au Salvador où son président a demandé à l’armée de mettre fin aux gangs de la drogue et d’arrêter tous les dealers et complices. Plus de 70 000 personnes ont été mises en prison, la sécurité est revenue, mais à quel prix ? La France est-elle prête à renier l’état de droit pour mettre fin au trafic de drogue ? La France n’a semble-t-il pas les moyens humains ni la logistique (prisons) pour faire ce type d’opération.
La légalisation et ses limites
L’autre moyen de mettre fin au trafic de drogue est de tout simplement légaliser les produits illicites comme le cannabis. Certains pays l’ont adopté, comme le Canada, l’Uruguay, le Luxembourg ou encore l’Allemagne. La nouvelle législation allemande est en vigueur depuis le 1er avril 2024 et rend légale la possession d’un total de 25 grammes de cannabis pour les adultes, et permet aux particuliers de cultiver jusqu’à trois plants de chanvre sous certaines conditions.
Le fait de commercialiser de la drogue dite douce dans des endroits spécifiques pourrait, théoriquement du moins, apporter plus d’argent à l’Etat (aujourd’hui les dealers se font un maximum d’argent sans payer d’impôts), de contrôler la consommation, et de mettre fin au commerce illicite. Bien entendu, cela ne concerne pas la drogue dure comme l’héroïne ou la cocaïne, qui reste bien problématique.
Attention cependant, consommer régulièrement du cannabis n’est pas comme manger régulièrement du chocolat. Outre la dépendance et l’addiction, d’autres effets sont inévitables :
- Anxiété
- Baisse des capacités cognitives
- Dépression
- Perte de la mémoire
- Baisse de l’efficacité au travail
Légaliser les drogues douces reviendrait à donner plus de moyen à la santé, avec plus de médecins pour suivre les consommateurs et les soigner. Mais la France en a-t-elle les moyens ?
De plus, l’expérience Allemande montre que la légalisation est loin d’être concluante : des directives de l’Union Européenne limitent la légalisation du cannabis et autres drogues douces, mais en plus la bureaucratie et le « fichage » des consommateurs poussent bon nombre de personnes à privilégier l’achat auprès des dealers.
Bref, la légalisation n’est pas non plus la solution miracle. La prévention, même si elle n’est pas efficace à 100%, peut permettre de limiter le risque que les enfants sombrent dans la drogue.
En France, « nous allons tranquillement vers un État autoritaire »
Chères aulnaysiennes, chers aulnaysiens,
C’est la députée LREM Nathalie Sarles qui parle le mieux de la situation actuelle : « Nous allons tranquillement vers un État autoritaire« . Lorsque je le disais en 2018 et même encore début 2020, beaucoup considéraient que j’exagérais.
En cours d’adoption à l’assemblée nationale, la Loi sur la sécurité globale comporte de nombreux articles portant “une atteinte disproportionnée à la liberté d’expression” comme l’explique la défenseure des droits Claire Hédon au sujet notamment des articles :
- 21 qui autorise la transmission des images « en temps réel au poste de commandement du service concerné » et leur exploitation.
- 22 qui autorise la surveillance de manifestations par drones.
- 24 qui prévoit de pénaliser d’un an de prison et de 45.000 euros d’amende la diffusion de “l’image du visage ou tout autre élément d’identification” d’un policier ou d’un gendarme en intervention lorsque celle-ci a pour but de porter “atteinte à son intégrité physique ou psychique”.
“Si la protection des policiers et gendarmes est un objectif légitime, ces derniers sont déjà protégés” par le Code pénal et la loi du 29 juillet 1881, “notamment contre les menaces, injures, diffamations, outrages et contre la provocation à la réalisation d’un crime ou d’un délit” et contre les atteintes à leur vie privée.
En prévision de l’invalidation par le Conseil Constitutionnel de nombreux articles de cette Loi, des parlementaires rêvent de réformer cette institution garante de l’Etat de droit : https://twitter.com/LCP/status/1329876773115400193.
Lors des manifestations contre cette Loi qui se sont déroulées dans de nombreuses villes de France, les violences des forces de l’ordre ont été documentées par ces vidéos qui montrent :
- Le 17 novembre :
- un policier en civil pousser un manifestant sur des policiers en uniforme pour provoquer des violences contre les manifestants : https://twitter.com/amlaOM/status/1329407633179205635?s=20
- des policiers arrêter arbitrairement la journaliste Hannah Nelson qui sera gardée à vue : https://linsoumission.fr/2020/11/18/hannahnelson-la-violente-arrestation-dune-jeune-journaliste-qui-enflamme-les-reseaux-sociaux-2/
- Le 21 novembre :
- un policier faire tomber un journaliste et un autre frapper un manifestant cherchant à aider le journaliste : https://twitter.com/AiphanMarcel/status/1330204813196398592
- les journalistes se faire nasser pour les empêcher de faire leur travail, une première en France : https://twitter.com/AA_Avocats/status/1330216353740058625?s=20
La France est en pleine régression dans le classement mondial de la liberté de la presse. Mais le samedi 21/11, alors que la manifestation était fortement réprimée, les chaînes d’info tournaient en boucle sur un crime passionnel.
La nuit dernière le niveau de violence policières a atteint un tel niveau que même le ministre de l’Intérieur en a été choqué :
- étrangers traités avec une violence jamais vue,
- journalistes frappés : Rémy Buisine l’a été 3 fois,
- Elus de Paris empêchés de rejoindre l’hôtel de ville.
La France condamnée par l’ONU et par la commission européenne est devenue l’objet de raillerie des pires dictateurs.
Les atteintes à la liberté d’expression et d’informer au service de la démocratie sont inadmissibles.
A Aulnay-sous-Bois, ces atteintes existent également :
- Le maire a fait intervenir un de ces collaborateurs auprès d’AulnayCap pour que mes articles ne soient pas publiés.
- Les élus d’AEC ont fait obstacle pendant plus de 2 mois à la publication de toutes mes propositions d’articles reprenant pourtant les positions défendues en Conseil Municipal que nous avions validées ensemble, s’arrogeant ainsi le monopole de la prise de parole.
Les atteintes à la liberté d’expression et d’informer au service de la démocratie sont inadmissibles d’où qu’elles viennent.
Source : Sylvie Billard, Elu de gauche, écologiste et citoyenne


