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8,88% de participation à 12 heures en Seine-Saint-Denis, en baisse par rapport à 2017

La Seine-Saint-Denis a l’habitude des faibles taux de participation, quel que soit le type de scrutin. Ce second tour des élections législatives le confirme, puisqu’il s’établit à 8,88 % à 12 heures. C’est cependant très faible, inférieur d’ailleurs au premier tour qui s’est déroulé dimanche dernier, où le taux de participation était d’un point supérieur, à 9,85 %. En baisse, aussi, par rapport au second tour en 2017 (10,5 % à midi)

Le score du jour, à midi est également presque deux fois plus faible que celui à la même heure, du second tour le 24 avril dernier de l’élection présidentielle : le taux de participation avait alors atteint 15,37 %.

Source et article complet : Le Parisien

Une démocratie sans électeurs est-elle encore démocratique ?

La gazette des communes souligne que finalement les présidents de région victorieux n’ont vu leur mandat renouvelé que par seulement 17,2 % des électeurs en moyenne. En rapportant les suffrages exprimés aux nombre total d’inscrits, Valérie Pécresse  quant à elle, n’est élue qu’avec moins de 15 % des inscrits ( 14,9 % exactement ). Autant dire qu’en Île de France, sa légitimité est toute relative….

Les urnes ont donc été boudées  en France par deux tiers des inscrits, tandis que les personnes âgées qui usent fidèlement de leur droit de vote sont surreprésentées par rapport au reste et à la diversité de la population, et constituent par le fait même l’assurance vie  des élus locaux des vieux partis qui veulent surtout que rien ne change : agrandissement des aéroports alors que nous devrions réduire leur emprunte carbone,  création du Charles de Gaulle express uniquement dédié aux usagers des avions alors que les transports du quotidien ne sont pas entretenus et occasionnent des retards pour les travailleurs, bétonisation accélérée des dernières terres agricoles pour encourager un consumérisme effréné, destruction des jardins privés par la suppression du COS qui pourtant assuraient biodiversité, fraicheur et cadre de vie à dimension humaine, trafic routier encouragé par l’augmentation du parc automobile… Refus des circulations douces et non aménagement de voies sécurisées dédiées au vélo….Etc….

Deux visions radicalement différentes de l’avenir sont proposées…. Sauf que l’une des deux mène l’humanité à sa perte par le refus de mettre en place une «  sobriété heureuse «  pour reprendre les termes sages et visionnaires de Pierre Rabhi. Cependant, au sein de cette vision consumériste à l’excès, ce ne sont pas les plus riches ni les plus privilégiés qui auront à en souffrir le plus ! Ce sont hélas les plus précaires et les plus démunis qui supporteront les premiers les effets dévastateurs de nos politiques égoïstes et insensées, alors que ces dernières ne privilégient que les intérêts, le luxe et le confort sans limite des plus riches !

Parallèlement à ces constats, la privatisation de la distribution des professions de foi de toutes les listes a engendré  des inégalités de traitement et des ratés dans tous les bureaux de vote, par des retards,  une non distribution ou même des professions de foi manquantes.  En déléguant à des sociétés privées la  distribution des prospectus électoraux, le gouvernement n’a pas rempli ses obligations et s’est rendu coupable d’un service vraiment minimum….

Tant que les politiques qui briguent un mandat et que les dirigeants au pouvoir refuseront d’entendre ce qui disent les électeurs lorsqu’ils se déplacent aux urnes pour y déposer des bulletins dont ils savent pertinemment qu’ils seront considérés comme nuls, ou encore des bulletins blancs même pas comptabilisés comme un suffrage  exprimé, l’abstention comme relais à leurs colères et à leurs mécontentements devient la seule alternative !

L’abstention  devient le mépris retourné aux politiques qui méprisent et négligent le peuple !

Article  rédigé  le  5  juillet  2021  par  Catherine  Medioni

64,31 % d’abstention à Aulnay-sous-Bois pour les élections Régionales 2015

Regionales_2015Si Valérie Pécresse est arrivée en tête dans la ville dirigée par Bruno Beschizza, secrétaire national LR sur les questions liées à la sécurité, l’abstention elle est assez significative, puis qu’elle atteint 64,31%.

Désamour de la vie politique, non reconnaissance de ses idées dans l’une des listes proposées, campagne monotone… Les analystes iront de leur petite plume pour décrire cette situation qui caractérise la Seine-Saint-Denis à chaque élection. D’autant que le vote blanc dépasse les 3%.

Ci-dessous, les résultats détaillés :

  • Nombre d’inscrits : 44 032
  • Nombre de votants : 15 719 (35,69 %)
  • Nombre de votes blancs : 499 (3,17 %)
  • Nombre de votes nuls : 172 (1,09 %)
  • Nombre de votes exprimés : 15 048 (95,73 %)
  • Abstentions : 28 313 (64,30 %)
  • Procurations : 133 (0,84 %)

Résultats par liste accessibles en cliquant ici.

L’abstention n’intéresse pas les élus !

electionsProfesseure de science politique et directrice de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, Céline Braconnier alerte sur l’abstention – alors que près d’un électeur sur deux qui a boudé les urnes dimanche 22 mars – et tous les problèmes démocratiques que le non-vote génère. Co-auteure de « Les inaudibles, sociologie politique des précaires » et de « La démocratie de l’abstention », cette universitaire souhaite une réforme de la procédure d’inscription sur les listes électorales mais demeure sceptique quant à l’instauration du vote obligatoire.

La participation électorale est à un niveau si faible qu’elle fait à elle seule le résultat de l’élection !

Du fait des déceptions qu’il génère au sein même du peuple de gauche, le parti de gouvernement (PS) peine à remobiliser son électorat pour les scrutins intermédiaires. Cela contribue à brouiller les rapports de forces politiques.

Comme ce sont toujours les mêmes catégories de la population qui s’abstiennent le plus – les plus jeunes, les moins diplômés, les plus fragiles professionnellement –, l’abstention est systématiquement porteuse de fortes inégalités sociales de représentation. Dit autrement, l’abstention massive des milieux populaires fait que ce sont les fonctionnaires, les cadres les plus riches ainsi que les personnes âgées qui font le résultats des élections.

Ce n’est certes pas nouveau, mais cela pose un vrai problème démocratique. A part une petite complainte sur l’abstention le soir du scrutin, cela n’intéresse pas les politiques. Ils n’ont pas vraiment intérêt à communiquer sur le fait qu’ils n’ont été élus que par une petite partie du corps électoral, pas forcément représentative socialement et politiquement de la population.

La droite modérée dispose d’un électorat sociologiquement plus participationniste – plus âgé, plus diplômé, plus favorisé – donc plus facile à mobiliser et qui de surcroît était motivé dans son vote par l’espoir d’une nouvelle alternance. Les bons résultats de la droite en pourcentage – qui sont toutefois à relativiser si l’on observe les chiffres absolus – doivent néanmoins beaucoup à la très forte démobilisation de la gauche.

Seine St Denis : les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville – qui rassemble des populations plus jeunes et plus pauvres que le reste du pays– cumulent les prédispositions sociologiques conduisant nombre de citoyens à s’abstenir, et c’est systématiquement dans ce type d’environnements que l’on enregistre les records du non-vote. La Seine-Saint-Denis en est un bel exemple.

Quelles solutions ?   A long-terme, seule l’efficacité des politiques publiques permettra de faire revenir durablement les Français démobilisés vers les urnes ! En effet, il ne faut pas espérer que les citoyens aillent voter et légitiment des candidats dans lesquels ils ne croient plus si ceux-là ne parviennent même pas à redonner un minimum de sens à la politique.

Le vote obligatoire serait-il le remède à l’abstention ?   :   Face à l’inégalité de la représentation électorale qu’engendre l’abstention, je comprends bien que certains politiques regardent avec insistance du côté du vote obligatoire qui présenterait l’avantage d’obliger également les candidats à s’adresser à toutes les catégories d’électeurs… et donc peut-être également à davantage penser à eux dans leurs projets politiques, je pense par exemple aux jeunes et aux populations précaires.

Mais recourir au vote obligatoire, c’est aussi ne pas poser la question de la responsabilité des partis et des professionnels de la politique dans cette évolution. Il faut s’interroger sur la coupure entre les milieux populaires et les élites politiques, poser aussi la question du rôle social des partis, qui sont devenus des machines électorales alors qu’ils peuvent assumer d’autres fonctions.

Source : La Gazette des communes. Proposé par Catherine Médioni

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