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La Région Ile-de-France n’est pas encore suffisamment préparée aux conséquences d’une nouvelle crue centennale
La rédaction propose de lire un extrait du bulletin liaison n°161 où l’on apprend que Paris serait protégée des inondations, la banlieue non. Pour lire cet article, cliquer ici.
Article proposé par Annie Neveu
Inondations : Discours de René-Augustin Bougourd, président d’Aulnay Environnement
Le vendredi 23 Mai se tenait, à la salle Dumont (boulevard Galliéni à Aulnay-sous-Bois), une réunion d’Aulnay Environnement sur la problématique de l’urbanisme et de l’inondation. Devant plusieurs dizaines de personnes, l’association souhaitait ouvrir un débat avec la salle et les élus (étaient au moins présents : Frank Cannarozzo, Stéphane Fleury et Denis Cahenzli).
René-Augustin Bougourd, récemment arrivé à la tête de l’association, a tenu un long discours pour rappeler de le contexte Aulnaysiens et les difficultés actuelles, comme :
- Une urbanisation intense et souvent mal pensée
- La présence d’anciens cours d’eau et rivières, aujourd’hui enterrés, qui favorise les inondations
- La nappe phréatique proche de la surface (Moins d’un mètre secteur rue de la Morée)
- Un PLU pas toujours adéquat, en rappelant que celui-ci avait été voté en janvier 2008
- Les intempéries qui seront, selon lui, de plus en plus violentes
Sur la volonté de certains politiques de limiter la population à 85 000 habitants, René-Augustin Bougourd parle d’une « Chimère », rappelant que la population française est démographiquement active (2 enfants par femme) et que la population francilienne ne cesse d’augmenter.
Pour accéder à la vidéo, cliquer sur l’image.
Filmé et préparé par Arnaud Kubacki avec l’aide d’Evelyne Janier-Dubry
Vidéos : on en sait plus sur l’inondation du quartier Jean Charcot à Aulnay-sous-Bois
Une rupture de canalisation située rue Jean Charcot à Aulnay-sous-Bois a provoqué une grave inondation dans le secteur, le . Selon une note signée Guillaume Dellong, Chef du Service Réseaux, la rupture a été constatée face au n°24 rue Jean Charcot, le 18 mars 2014. Les services ont dû neutraliser les branchements d’eau entre les n°14 et 26 d’un côté et n°5 et 21 de l’autre.
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Des travaux de réparation ont été réalisés dans la nuit du 18 au 19 mars, pour remettre en service ces branchements. Pour les habitants ayant été coupés du réseau, un point d’eau a été mis en place à l’angle des rues Jean Charcot et Charles Dordain. VEOLIA (gestionnaire du réseau) est joignable au 09.69.36.99.18.
La rédaction a reçu de nouvelles photos et vidéos, que nous vous laissons découvrir (cliquer sur les images pour lire les vidéos).
Vidéo : Le sous-sol de l’immeuble de la cité Arc-en-Ciel inondé, même sans pluie
La rédaction vous propose de prendre connaissance d’une vidéo du sous-sol du nouvel immeuble de la cité Arc-en-Ciel (quartier Tour Eiffel), en cliquant sur l’image ci-contre.
Alors qu’aucune forte pluie n’a été signalée, cet immeuble subit ce genre de désagrément au fil des caprices de la nappe phréatique. Les riverains, pourtant excédés, semblent résignés à voir passer le camion de pompage au moins une fois par semaine.
Logement : quelle exposition du parc francilien en zone inondable ?
Par le nombre de logements potentiellement exposés, l’habitat s’inscrit au coeur des enjeux économiques et de gestion de crise des inondations en Île-de-France. Quelles sont les principales caractéristiques de cette exposition et les évolutions observées ? L’exploitation des fichiers fonciers permet de le préciser.
L’amélioration de la connaissance et de la protection des enjeux économiques et humains exposés aux risques d’inondation figure parmi les principaux objectifs affichés par le plan de gestion des risques d’inondation, mis en œuvre dans le cadre de la directive inondation, à l’échelle du bassin de la Seine.
Alors que doit s’engager l’élaboration des stratégies locales à l’échelle des territoires à risques importants (voir encadré), l’exploitation des fichiers fonciers de la Direction générale des finances publiques ( situation au 31.12.2010) fournit de nombreuses informations descriptives localisées à la parcelle sur la propriété bâtie et non bâtie. Le croisement de ces données disponibles pour toutes les surfaces cadastrées – soit 95 % de l’Île-de-France – avec la cartographie des zones inondables permet de tirer de nombreux enseignements sur l’exposition et la vulnérabilité du parc de logements franciliens aux risques d’inondation.
Près de 435 000 logements en zones inondables
Pour une crue d’occurrence centennale – considérée comme une crue moyenne par la directive Inondation –, les analyses révèlent la très forte exposition de ce parc. Près de 435 000 logements (environ 8 %), totalisant 27,3 millions de m2 de surfaces habitables, sont potentiellement exposés aux inondations par débordement.
Source : IAU
Mieux comprendre les épisodes de pluies intenses
Il reste difficile de prévoir avec précision et fiabilité les épisodes de pluies intenses. L’importance relative de deux processus affectant la qualité de ces prévisions vient d’être quantifiée par une équipe du Laboratoire d’aérologie (CNRS / Université Toulouse III – Paul Sabatier). Les chercheurs montrent ainsi qu’il est important de prendre en compte ces processus dans les événements où la vitesse du vent est faible. Leurs résultats,qui viennent d’être publiés en ligne sur le site de la revue Quaterly Journal of the Royal meteorological Society, devraient contribuer à améliorer la prévision de ces événements qui provoquent de façon récurrente d’importants dégâts particulièrement dans le sud-est de la France.
Les pays du pourtour méditerranéen sont presque tous les ans confrontés en automne à des épisodes de fortes pluies et à des crues rapides qui mettent en danger les populations et peuvent occasionner de très importants dommages matériels. Le sud-est de la France est fréquemment affecté par ces épisodes qui résultent de la rencontre entre le relief et les masses d’air encore chaudes et chargées d’humidité provenant de la mer Méditerranée. Les prévisions météorologiques permettent d’anticiper ces épisodes et d’émettre des bulletins d’alerte. Toutefois, la simulation de leur évolution à différentes échelles de temps reste limitée. A ce jour, il est encore difficile de prévoir avec précision l’intensité et la localisation des précipitations, deux paramètres qui conditionnent largement l’ampleur des inondations.
Les chercheurs du CNRS et de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier au Laboratoire d’aérologie se sont intéressés à deux phénomènes qui jouent un rôle crucial en météorologie : la micro-physique des hydrométéores (pluie, neige, grésil)1 et la turbulence atmosphérique. L’objectif était de déterminer l’importance relative de ces deux processus sur la sensibilité des prévisions. Pour cela, les scientifiques ont considéré cinq épisodes de pluies intenses, qui se sont déroulés entre septembre 2010 et novembre 2011 dans le sud-est de la France et pour lesquels ils disposent de données mesurées. Pour chaque événement, des simulations d’ensemble ont été effectuées avec le modèle atmosphérique de recherche Meso-NH2, en donnant plus ou moins d’importance à chacun des deux processus.
Deux résultats importants ont été mis en évidence. Pour les événements où la vitesse du vent est forte, les précipitations sont peu affectées par les perturbations introduites. Il n’est alors pas nécessaire de prendre en compte ces deux processus pour améliorer la prévision des épisodes de fortes pluies. Dans ce cas, c’est l’interaction avec le relief qui est déterminante dans le déclenchement des précipitations. Autre cas de figure, lorsque la vitesse du vent est plus faible, l’intensité des précipitations ainsi que leur localisation (en amont du relief) sont tous deux beaucoup plus sensibles à ces deux processus. La micro-physique des hydrométéores et la turbulence atmosphérique devraient alors être mieux représentées afin d’améliorer la sensibilité des prévisions.
Ces résultats suggèrent que dans les situations à vent faible, les erreurs liées à la représentation des processus micro-physiques et turbulents contribuent de manière significative à l’erreur totale du système de prévision. Mieux prendre en compte ces erreurs permettrait d’améliorer la prévision des épisodes de pluies intenses lorsque la vitesse du vent est faible. Cette étude a également permis de tester une méthodologie qui pourrait être mise en œuvre dans le cadre du programme international de recherche HyMeX3, coordonné par Météo-France et le CNRS et lancé en 2010 pour une durée de dix ans.
Lancement des Assises nationales des risques naturels 2013
Les assises nationales des risques naturels réunissent à partir d’aujourd’hui(NDLR : 2 décembre) à Bordeaux plus de 700 acteurs de la prévention des risques naturels (élus, services techniques des collectivités et de l’Etat, représentants de la société civile, acteurs économiques, scientifiques). Elles doivent permettre de débattre collectivement des sujets les plus prégnants et transversaux (culture du risque, approche coûts / bénéfices, risques et aménagements du territoire, gouvernance…).
Placées sous le thème « Partager nos connaissances et nos savoirs pour réduire ensemble les effets des catastrophes naturelles », ces deuxièmes assises visent à faire émerger des propositions concrètes pour résoudre certains problèmes récurrents et aboutir à une vision partagée.
Ces Assises sont aussi l’occasion de développer les échanges entre la communauté scientifique et les acteurs de terrain en permettant d’identifier les attentes et les besoins de chacun.
Elles sont également ouvertes à des intervenants européens et internationaux pour permettre de valoriser les échanges d’expériences entre pays et de développer de nouvelles réflexions pour mieux agir ensemble et préparer la contribution de la plateforme française pour la prévention des risques naturels.
Enfin ces assises permettent aussi d’enrichir la stratégie nationale de prévention du risque d’inondation (SNGRI) qui devrait être adoptée par le gouvernement au début de l’année 2014.
Les deux tiers des 36 000 communes françaises sont exposées de façon plus ou moins marquée à au moins un risque naturel. On estime que plus de 18 000 d’entre elles sont vulnérables aux inondations et plus de 11 000 aux mouvements de terrains. Plus de 21 000 communes sont concernées par le risque sismique tandis que plus de 6 000 sont menacées par les feux de forêts.
Source : communiqué Ministère du Développement Durable.
Dossiers annexes : Assises des risques naturels et Les français faces aux risques naturels
L’urbanisation des zones inondables augmente les dangers des crues et détruit la biodiversité
La préservation des marais et des prairies en bordure des cours d’eau de la région est indispensable pour éviter les catastrophes. Et la destruction des milieux humides menace de nombreuses espèces.
Les zones inondables sont indispensables, autant pour réguler les crues que pour accueillir une véritable biodiversité. Ellescouvrent 46 300 hectares dans la région. Mais elles sont régulièrement grignotées par l’urbanisation.
L’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’ile-de-France estime que près de 1 445 hectares ont été aménagés
entre 1982 et 2008. Même si cette tendance se ralentit, les marais, les prairies, les méandres et les bois humides se réduisent au fil des ans, aggravant les risques dus aux crues et détruisant la biodiversité spécifique à ces milieux naturels. De nombreux protocoles
et des mesures de protection ne suffisent pas. Ils définissent dans le détail les différents types de zones humides: pas moins de quarante-deux dans le traité international pour la conservation des zones humides (convention Ramsar).
La plupart de ces milieux, décrits comme « nature ordinaire » en opposition à la « nature remarquable », continuent donc de disparaître dans la région.
Source et article complet : Liaison n°156
Quelques pistes de réflexion au sujet des inondations dues aux orages pour Aulnay-sous-Bois, Neuilly-sur-Marne et Neuilly-Plaisance
Nous ne contestons pas l’importance de cet orage.
La période de retour associée sur un pas de temps de 60 minutes a été supérieure à 50 ans
pour les 3 communes de Neuilly-sur-Marne, Neully-Plaisance et Aulnay.
Mais cela n’a pas été le cas dans les communes en amont de la Morée ou du Sausset par exemple.
La note jointe en annexe indique les difficultés de l’analyse de ces temps de retour d’autant qu’il s’agit de 3 communes seulement et que cela est essentiellement basé sur un historique.
L’importance du phénomène n’est pas contestable. Mais les changements climatiques peuvent rendre plus fréquents ces phénomènes extrêmes.
Ce qui est important pour nous et pour les « inondés » ce sont les conséquences du phénomène et les risques pour l’avenir.
A l’évidence ces conséquences sont fonction globalement des rétentions à tous niveaux, du degré d’imperméabilisation des sols qui amènent le flux à l’égout, de la géographie de l’orage tant des précipitations que des flux vers l’aval des bassins.
La traduction locale peut donc être différente y compris en fonction des dimensions des tuyaux, des rétentions, de l’état des équipements.
Sur tous ces points l’analyse est souhaitable.
Nous demandons depuis très longtemps un observatoire de l’imperméabilisation des sols.
En effet avant d’espérer diminuer les risques et les conséquences des inondations, ce qui peut être d’autant difficile que nous les connaissons bien depuis des décennies malgré nos équipements à priori de qualité, il importe de ne pas aggraver ces risques.
Or nous constatons en permanence dans toutes les communes l’augmentation de l’imperméabilisation des sols ; tant en zone pavillonnaire qu’en zone centrale ou dans les zones industrielles et commerciales…
Par exemple à Aulnay-sous-Bois un pavillon de 450 mètres carrés au 44 de l’avenue de la Croix blanche a été vendu récemment, divisé en 2 et un nouveau pavillon construit, idem 5 rue du Sausset sur une parcelle de 400 mètres carrés non-construite (2 nouveaux pavillons)…
De la même façon l’extension des grandes surfaces commerciales ou industrielles ou aéroportuaires (Roissy, Ô Parinor, Aéroville, demain Europa City aboutisse entrainera des flux supplémentaires même si un débit de rejet limité est imposé.
Dans la plaine de France et d’Aulnoye, la plaine et les marécages étaient la règle : on ne peut imaginer aller plus loin dans l’imperméabilisation des sols.
Le règlement de l’assainissement départemental de la DEA qui date de 1992 et limite les rejets d’eaux pluviales n’empêche pas que les surplus (sur quelle base de calcul ?) se cumulent pour aggraver les conséquences de ces inondations
Les PLU de chaque ville, les SCOTS et le SDRIF devraient en tenir compte, ce qui n’est pas le cas.
C’est pour cette raison que nous demandons au préfet de prévoir un PPRI qui tienne compte des inondations dues aux orages pour les communes concernées et au département de revoir le règlement départemental afin de prévoir les prescriptions pour ne pas aggraver les risques.
Les « inondés » ont l’expérience de fréquences importantes des inondations : ils ont raison car ce n’est pas seulement de précipitation qu’il s’agit mais des conséquences en matière de ruissellement des eaux en tenant compte de surfaces de plus en plus imperméabilisées au-delà de leur quartier ou leur ville.
C’est pour cela qu’il est indispensable que les conséquences des inondations (en relation avec la géographie des orages) soient mesurées avec précision : la DEA ne le fait pas apparemment, nous n’avons pas les bilans communaux.
Le bilan consolidé des conséquences de l’orage du 19 juin doit être fait au niveau du département. Il doit être précédé d’une enquête sérieuse (y compris près des entreprises L’Oréal, René Muret, Usine Center…) :
Les mesures à prendre peuvent être locales, intercommunale, régionale, tant en équipements qu’en règlement.
Refuser de l’envisager serait le contraire de l’action publique responsable…
Cette modeste note est très incomplète mais elle prouve que le travail d’enquête doit être fait sauf à considérer « après moi le déluge » attitude qui à terme peut être criminelle.
P.S.
Le nombre de pluviomètres sur le département (27 sauf erreur) nous paraît insuffisant.
Nous espérons encore avoir des statistiques sur le nombre et l’importance des inondations dans le département, non pas seulement des chiffres sur la pluviométrie.
Source : communiqué Aulnay Environnement et Environnement 93





