Archives de Catégorie: Histoire

Exposition « A la découverte des marchés forains de 1897 à nos jours » à Aulnay-sous-Bois

Du 10 au 28 septembre 2025 le CAHRA (Cercle Archéologique Historique Région Aulnay) propose un voyage dans le temps du 19ème siècle à aujourd’hui, à travers l’univers des marchés forains.

Pour l’occasion, le CAHRA invite l’association LES ARTS à exposer diverses œuvres (peintures, photos, bd…) sur le thème des marchés.

Jean-Pierre Joblin y présentera des extraits de son album « Dans les sillons de Gaston Couté » et en particulier de « Le jour du marché » ainsi que diverses illustrations réalisées pour la collection documentaire des éditions Milan « Les Encyclopes ».

À noter que le Cahra exposera des photos exceptionnelles des marchés aulnaysiens dont l’atmosphère sera rendue grâce aux prêts du musée des Métiers de Montfermeil et de collectionneurs particuliers. Ainsi des objets rares jailliront d’un passé plus ou moins proche. Des agrandissements de photos vous plongeront au cœur vibrionnant des marchés. Vous irez de l’étal de la crémière à celui des fruits et primeurs en passant par celui de la mercière… non loin de celui de la fleuriste au son de l’orgue de barbarie…

Lieu : Ferme du Vieux Pays, 30 rue Jacques Duclos à Aulnay-sous-bois – du mercredi au dimanche de 14h à 18h.

Faut-il débaptiser l’allée du Maréchal Bugeaud à Sevran ?

Une allée pavillonnaire coquette de Sevran est sujette à polémique par rapport à son nom : l’allée du Maréchal Bugeaud. Ce n’est pas tant l’allée qui pose problème, mais le nom du Maréchal, connu principalement pour la conquête d’un territoire que l’on appelle aujourd’hui l’Algérie.

Pour la petite histoire, le Maréchal Bugeaud (qui n’était pas encore Maréchal lors du début de la répression de la révolte en Algérie) trouvait inutile la conquête de ce territoire, trop coûteuse en moyens humains et financiers à son goût. Mais sous l’impulsion de ses supérieurs, il s’y consacra, avec des moyens que l’on pourrait considérer comme crimes de guerre aujourd’hui (terre brûlée pour affamer les populations autochtones, enfumade des grottes pour asphyxier les personnes cachées…).

La personnalité locale Jessy Miller souhaite en faire un thème de campagne lors des municipales 2026. Il estime qu’il n’est pas bon d »honorer un militaire aux méthodes inhumaines.

La Seine-Saint-Denis honore Danièle Djamila Amrane-Minne, militante FLN poseuse de bombes lors de la guerre d’Algérie

Peu de monde connait Danièle Minne, citoyenne Française et communiste qui alla s’installer après la seconde guerre mondiale en Algérie (alors Française), et qui épousa la cause indépendantiste. Mariée à un leader communiste Algérien (puis à son frère après la mort du premier), elle porta son nom de guerre Djamila et combattit aux côtés du FLN pour donner l’indépendance à l’Algérie.

Elle participa à la pose de bombes dans les lieux fréquentés par la jeunesse Européenne à Alger. Son principal fait d’arme est l’attentat dans le bar Otomatik à Alger où elle posa une bombe dans une chasse d’eau, au sein d’une opération qui visa également deux autres bars. Bilan : quatre femmes tuées, 37 blessés hospitalisés dont 21 femmes, dont deux dans un état alarmant. Madame Minne n’avait alors que 17 ans.

Après l’indépendance de l’Algérie où la majorité de la population Européenne fut obligée de quitter le territoire, elle resta comme professeure et enseigna l’histoire aux Algériens. Ironie de l’histoire : elle fut obligée de quitter l’Algérie à son tour dans les années 90 pour fuir la violence, et s’installa en France pour enseigner l’histoire de la décolonisation.

Malgré un profil que certains qualifieraient de « terroriste », Danièle-Djamila Amrane-Minne a été honorée récemment par le département de la Seine-Saint-Denis, avec la maison du parc de la Bergère (Bobigny) qui porte désormais son nom. Une Mandela pour certain, une Carlos en puissance pour d’autres. Chacun ira de sa propre analyse…

Le local du Cercle Archéologique et Historique de la Région d’Aulnay en action

Le Maire d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza a eu le plaisir de découvrir les nouveaux locaux du Cercle Archéologique et Historique de la Région d’Aulnay (C.A.H.R.A.). Depuis l’incendie criminel qui a ravagé la demeure Gainville, les souvenirs précieux de notre ville, objets, archives et témoignages étaient en péril.

Aujourd’hui, la ville a mis à disposition du C.A.H.R.A. des locaux, au sein du parc Émile Zola pour que l’histoire d’Aulnay-sous-Bois puissent être partagées aux générations futures.

Hadama Traoré regrette la décision de destruction du Galion à Aulnay-sous-Bois et présente une maquette

Dénigré par certains, admiré par d’autres, le Galion était sans aucun doute le symbole des quartiers Nord de la ville d’Aulnay-sous-Bois. Le centre commercial au rez-de-chaussée faisait vivre tout un quartier et son architecture particulière ne laissa pas indifférent.

Mais dans le cadre du Plan de Rénovation Urbaine (PRU), le Galion a été détruit, malgré les protestations de figures locales comme Jérôme Charré. Si bien que cette barre n’est plus.

Pour Hadama Traoré, le leader de La Révolution Est En Marche, cette destruction fut une sorte de crime contre le patrimoine Aulnaysien. Si bien qu’une maquette en son hommage a été créée pour se rappeler à quoi ressemblait ce bâtiment :

Mais aujourd’hui, le quartier se transforme avec des immeubles imposants, sans âme diront certains. Du Galion ne reste que de vagues souvenirs d’un passé aujourd’hui révolu.

 

Le café Tour Eiffel rue Marcel Sembat à Aulnay-sous-Bois en 1955, un doux parfum de nostalgie

En 1955, 10 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, la France – comme une bonne partie de l’Europe occidentale – était dans les 30 glorieuses. Le drame et la honte de la défaite de 1940 étaient bien loin, l’activité industrielle battait son plein, et le peuple insouciant profitait de la vie, des variétés musicales, de l’essor de la télévision, même si la menace soviétique à l’Est inquiétait. Si la guerre d’Algérie avait débuté, les Français passaient pour la plupart des jours heureux même si la pauvreté était encore bien présente.

Aulnay-sous-Bois en 1955, c’était une sorte de ville de province cossue, avec ses belles maisons en meulière et ses commerces fleurissants. Les grosses cités sans âme n’étaient pas encore bâties (seule la cité Emmaüs sortait de terre). Aulnay Nord était un vaste espace de terres cultivées et de prairies, le quartier du Vieux-Pays faisant office de transition entre la banlieue de Paris urbanisée et la province parsemée de champs, de bois et de forêts.

En 1955 existait le bar-tabac La Tour Eiffel. En remontant plus loin vers le Vieux-Pays, on pouvait en effet apercevoir ce très célèbre monument Parisien. Comme on peut le voir sur la photo ci-dessous, on se croirait dans une petite ville de Sologne, sans circulation, avec beaucoup de lien social. Une sorte de petit paradis à quelques kilomètres de Paris où l’on pouvait boire son café, jouer au billard, et fumer à l’extérieur en toute tranquillité. Aujourd’hui, cette image d’Aulnay apparaît comme très loin…

@Memoire2Cite

Aulnay-sous-Bois honore Geneviève de Gaulle-Anthonioz avec un nouvel equipement quartier de Mitry

La Ville d’Aulnay-sous-Bois est fière d’honorer Geneviève de Gaulle-Anthonioz en donnant son nom au nouvel équipement public situé place de la Victoire, dans le quartier de Mitry.

Résistante, figure majeure de l’engagement humanitaire et survivante du camp de Ravensbrück. La nièce du Général de Gaulle a marqué l’histoire par son courage face à l’oppression et son dévouement au sein d’ATD Quart Monde pour la dignité des plus démunis.

Ce nouvel équipement regroupera une mairie annexe, un centre social ACSA et une antenne jeunesse, faisant écho aux combats de Geneviève de Gaulle-Anthonioz pour la justice sociale et l’entraide. Un hommage fort pour inspirer les générations futures.

Utilisation des sols à Aulnay-sous-Bois, quelques rappels historiques bons à savoir

Cette carte (qu’une partie de mes anciens élèves reconnaîtra peut-être) est une interprétation d’une carte de 1740. (on ne peut donc y voir le canal de l’Ourcq, creusé sous le Premier Empire). Elle cherche à faire apparaître, en fonction de leur mise en valeur sans doute depuis le Haut Moyen Âge, la nature des sols à Aulnay.

L’intérêt principal est de faire percevoir l’importance du réseau hydrographie sur notre commune. Tout le long de ce réseau, les terres sont humides et n’étaient pas propices à la « grande culture », celle des « terres de labours » pour les céréales, en jaune sur la carte.

En revanche, le long de la Morée et du Sausset, en raison d’une humidité constante, les terres avaient pour vocation d’être des jardins et des prairies, ce qu’exprime la toponymie, avec « la Fontaine des prés ». Aulnay était ainsi renommé autrefois pour son élevage de moutons mérinos.

Une rivière étant un organisme vivant, son débit est variable. En fonction des saisons et de la pluviométrie, se succèdent naturellement étiage et basses eaux dans le lit mineur, crues et hautes eaux dans le lit majeur. Si ces rivières sont aujourd’hui invisibilisées dans des conduites souterraines, elles nécessitent tout de même une gestion du débit, et on se demande aujourd’hui si ces rivières canalisées sont correctement gérées.  

Nos ancêtres n’étaient pas idiots. Si les aristocrates n’ont pas invité les paysans d’autrefois à défricher la forêt au sud d’Aulnay pour augmenter leurs revenus, c’est parce que le sol y était gorgé d’eau, tout un réseau de ruisseaux alimentant le Rouailler, avec de nombreux étangs et une zone marécageuse dans le sud-est de la commune. Les vieux Aulnaysiens se souviennent des nombreuses inondations dont ont souffert au siècle dernier les lotissements installés sur les sols forestiers.  

Notre inquiétude aujourd’hui est la croyance aveugle en la toute-puissance des techniques de construction, qui conduit les élus et les promoteurs à croire que l’on peut indéfiniment ignorer les réalités naturelles. À force de perturber la circulation souterraine des rivières et la diffusion de la nappe phréatique, nous craignons que les Aulnaysiens ne fassent les frais de la course au profit et aux taxes foncières.

Source : René-Augustin Bougourd, professeur d’Histoire-Géographie au lycée Jean Zay de 1985 à 2010.

L’église Saint-Sulpice et son histoire mouvementée à Aulnay-sous-Bois

A la fin du XI ème siècle, les seigneurs d’Aulnay donnent l’église et les terres attenantes à l’abbaye de Cluny. La chapelle du Prieuré fait disparaitre le premier édifice mais des pierres du bâtiment primitif sont retrouvées dans les années 1850.

Aulnay croit lentement à cette époque et la famille des Coitiers, alors seigneurs d’Aulnay, embellit le château. Des douves sont creusées et la terre et les pierres qui forment les déblais arrivent jusqu’à l’église enterrant sa base. Mauvaise chose pour l’église car l’humidité risquerait de ronger la maçonnerie. Notez qu’en entrant dans l’église il faut descendre quelques marches. Cela vous donne l’idée de la hauteur de la place de l’église avant la construction des douves.

1789, c’est la Révolution française. L’église subit la fureur des hommes. Des chapiteaux sont détruits, les tombeaux des seigneurs d’Aulnay sont brisés et on récupère le plomb des cercueils. Eh oui, à cette époque on se moquait pas mal de ce qui était historique.

Saint Sulpice a tellement souffert que sous le second empire plusieurs parties du bâtiment risque de s’écrouler. On établit un plan de restauration mais voilà qu’en 1870 c’est la guerre avec les Prussiens. Aulnay est envahie et occupée par l’ennemi qui ne respecte rien. Les portes de l’église sont brisées et les soldats la pillent. Non content de piller ils brisent également un énorme lustre et les vitraux. Les 22 et 23 décembre 1870, c’est la bataille du Bourget et quelques bombes viennent frapper son clocher qui menace de s’écrouler.

Finalement les Prussiens quittent Aulnay et nous laisse une église en très mauvais état et un village ruiné. Dès 1873, des travaux pour sauvegarder le bâtiment sont entrepris. On ne respecte pas la forme initiale, notamment au niveau de la toiture et du clocher.

Malgré ces changements, l’église Saint Sulpice reste un témoin du passé aulnaysien.

Le CAHRA a édité un livre très intéressant sur cette église.

Source : Alain RS, habitant d’Aulay-sous-Bois

 

Le quartier des mille mille à Aulnay-sous-Bois en 1969

Les bâtiments étaient moches, mais l’extérieur était bien entretenu, un grand espace de détente était prévu pour les enfants. Aujourd’hui, quasiment tout est bétonné.