Archives du blog
Dans les mosquées d’Aulnay-sous-Bois, on a célébré la chute de Bashar Al Assad en Syrie
En quelques jours, le pouvoir de Bashar Al Assad a été balayé par une offensive des rebelles Syriens, composés de djihadistes, d’islamistes, de mercenaires pro-turcs et de quelques groupes pro-démocratie. Soutenue et armée par la Turquie, favorisée par les frappes Israeliennes et sous la bienveillance d’une étonnante passivité Russe (seul pays avec l’Iran a avoir soutenu le régime Syrien), cette rébellion a capturé toutes les grandes villes du Pays, à l’exception de celles de la région du Nord-Est, tenues par les forces Kurdes soutenues par les USA.
A Aulnay-sous-Bois, dans certaines mosquées, ce fut la joie, comme à Chanteloup comme on peut le voir sur la photo ci-dessous.
Dans un discours tenu en Arabe, les intervenants ont salué le renversement du pouvoir Baasiste (tenu par des Alaouites, une des branches du chiisme dans l’islam, dont certains prédicateurs islamistes sunnites veulent la mort pour apostasie). Aujourd’hui, le pouvoir est entre les mains d’un ancien membre d’Al Qaida (aujourd’hui repenti), à savoir Abou Mohammed al-Joulani. Ce dernier a promis de ne pas toucher aux minorités religieuses (chrétiens, chiites, alaouites, druzes…) même si quelques incidents ont eu lieu depuis.
Cet événement est un grand succès pour les Turcs (qui peuvent désormais espérer contrôler économiquement et politiquement le pays), mais aussi pour Israel (nouvelles annexions au-delà du Golan) et les USA (qui peuvent construire de nouvelles bases notamment vers Raqqa). Le renversement de Bashar Al Assad a été salué dans de nombreux pays musulmans.
L’Etat Islamique perd Palmyre en Syrie après 3 semaines de violents combats
Tournant de la guerre en Syrie ou pas, la reprise de Palmyre par les forces de gouvernementales est hautement symbolique. L’un des hauts lieux touristiques du pays avant la guerre civile avait été conquis par l’Etat Islamique en Mai 2015, suite à une offensive éclaire. Des centaines de civils et prisonniers confondus avaient alors été froidement exécutés.
Pendant l’occupation de Palmyre, l’Etat Islamique aurait pillé les sites archéologiques, détruit des reliques et endommagé des monuments millénaires. L’Etat Islamique avait ensuite progressé jusqu’aux portes du Liban, avant de refluer sous la pression des forces du Hezbollah (libanais) et de l’aviation russe.
Début Mars, une offensive de l’armée gouvernementale syrienne, appuyée par le Hezbollah, des milices Iraniennes, des experts Russes et l’aviation Russe a fait reculer progressivement les Islamistes jusqu’aux portes de Palmyre. Après quelques jours de combats de rue, l’Etat Islamique s’est replié plus à l’Est.
Si la guerre est loin d’être terminée, cette victoire pour le gouvernement de Bashar Al-Assad pourrait devenir le retournement décisif après plus de 5 ans de conflit. Pour rappel, plusieurs acteurs sont en jeu :
- Le gouvernement de Bashar Al-Assad, laïque, protecteur des minorités religieuses mais autoritaire, appuyé par la Russie, l’Iran, les Milices Chiites Irakiennes et le Hezbollah Libanais
- Les milices Kurdes, qui prône un état fédéral et une forte autonomie des régions Kurdes, appuyés par le gouvernement Syrien et les Américains, mais bombardé par les Turcs et en conflit avec les milices islamistes
- L’Etat Islamique, appuyé par des mandataires du Golfe, qui occupe de larges pans de territoire en Syrie et en Irak, en conflit avec toutes les autres factions
- Le Front Islamique, composé d’Al-Nosra (Al-Qaida), Anhar Al-sSham (Islamistes), les milices Turkmènes (islamistes) et l’Armée Syrienne Libre, appuyé par la Turquie, l’Arabie Saoudite, le Qatar, les Etats Unis et la France. A noter que le Front Islamique souhaite instaurer tout comme l’Etat Islamique la Sharia et persécute les minorités religieuses (Chiites, Alaouites, Chrétiens….)
Une situation complexe qui a poussé sur la route des millions de réfugiés, dans qui se sont glissés des islamistes et des pillards opportunistes.
Voyage en Syrie de députés français : la classe politique française se déchire
Alors que la guerre civile en Syrie approche de son 4ème anniversaire, plus de 200 000 personnes, civiles, djihadistes et militaires, sont morts dans ce conflit. Issue du « printemps arabe », la révolte populaire s’est très rapidement transformée en insurrection armée, soutenue par les pays du Golfe et les occidentaux.
Aujourd’hui, plusieurs factions ou acteurs se démarquent du lot, à savoir :
- Le gouvernement Syrien représenté par Bachar Al-Assad et le parti Baas. Il s’agit d’un régime dictatorial laïque s’appuyant notamment sur la minorité Alaouite. Le régime contrôle une bonne partie de la région de Damas, le littoral, la majeur partie du Centre du pays et possède encore quelques bastions dans le Nord et l’Est. Ce régime est soutenu par le Hezbollah Libanais, l’Iran, la Russie et dans une moindre mesure, le régime Irakien et une partie du Liban.
- L’Etat Islamique, réprésenté par Al-Baghdadi, qui contrôle quasiment la totalité de la région de al-Raqqa (Nord), une grosse partie de l’Est. Cette faction est également présente à Alep et à la frontière Libanaise. L’Etat Islamique est soutenu par des personnalités du Golfe et reçoit beaucoup de renforts (djihadistes occidentaux et asiatiques) qui traversent la Turquie.
- Les autres factions Islamistes (Front Al-Nosra, Jahblat al-Nosra…) qui contrôle une grande partie de la province d’Alep et d’Idlib (Nord), et aussi une bonne partie de la région de Daraa (Sud). Ces factions sont supportées par le Qatar et d’autres pays du Golfe.
- Les Kurdes qui contrôlent la quasi-totalité des territoires où ils sont majoritaires. Ils veulent rester neutres mais ont à plusieurs occasions collaboré avec le régime contre les Islamistes (Etat Islamique ou Front Al-Nosra)
- L’Armée Syrienne Libre, qui ne contrôle plus que quelques portions de territoires dans la province l’Alep et de Daraa. Islamistes « modérés », ils sont soutenus par les occidentaux dont la France.
Récemment, quelques députés sont allés rendre visite à Bashar Al-Assad en vue de « rétablir » des relations diplomatiques. La situation est en effet étrange puisque l’armée américaine et le reste de la coalition bombardent les positions de l’Etat Islamique, faisant le jeu du régime Syrien. Cette visite a été l’occasion de montrer à quel point la classe politique française était divisée :
-
A l’UMP, François Fillon salue cette initiative alors que Nicolas Sarkozy la désapprouve
- Au PS, le premier secrétaire se lance dans des invectives parfois grossières (Si Bashar al-Assad bombarde en effet son peuple, dire qu’il le gaze est très cavalier compte-tenu que nous ne savons toujours pas qui est responsable du massacre de la Ghouta).
- Le Modem via François Bayrou réprouve
- L’UDI condamne
- Le Front National approuve
- Les autres partis souverainistes approuvent également
Alors que le conflit s’enlise, la population Syrienne continue de souffrir, coincée entre le marteau et l’enclume. Une chose est cependant certaine : si les Islamistes prenaient le pouvoir, les Chrétiens, les Alaouites et les Druzes (environ 5 millions de personnes) ne seront pas les bienvenus et devront, tout comme les chrétiens d’Irak, choisir l’exode ou le cercueil. Mais faut-il pour autant laisser la situation se détériorer ? Les occidentaux devront-ils cette fois-ci intervenir jusqu’au bout (au contraire de la Libye) afin d’une part, instaurer une vraie démocratie et, d’autre part, protéger les minorités religieuses ? Une question qui reste aujourd’hui sans réponse…


