Archives du blog
Le CPTG et FNE Île-de-France déposent un recours au Conseil d’Etat contre la ligne 17 nord
Une gare (la station « Triangle de Gonesse ») prévue au milieu des champs, et qui ne dessert plus aucun projet sérieux, un métro automatique annoncé pour un village de seulement 1100 habitants (Le Mesnil-Amelot), et un tronçon de ligne qui entraînerait un étalement urbain contraire aux engagements internationaux de la France en matière de lutte contre le changement climatique : le CPTG et FNE Ile-de-France ont décidé de déposer un recours devant le Conseil d’Etat contre la ligne 17 nord du Grand Paris Express, entre Bonneuil-en-France et Le Mesnil-Amelot.
Le 7 octobre 2021, à la surprise générale, la Cour administrative d’appel de Versailles a rejeté le recours en suspension des travaux de ce tronçon. Cette décision, qui renverse le jugement en première instance du Tribunal administratif de Montreuil, est également venu déjuger la rapporteure publique auprès de la Cour, qui s’était prononcée pour le maintien de la suspension. La Cour administrative d’appel a également choisi de ne pas tenir compte des avis successifs de l’Autorité environnementale et du Comité National de Protection de la Nature, qui ont jugé sévèrement l’absence de recherche d’alternative à la ligne 17 nord. Si ce tronçon était construit, il porterait atteinte à 27 espèces protégées, il perturberait les nappes phréatiques et détruirait des centaines d’hectares d’excellentes terres agricoles.
Lors de l’audience en octobre la rapporteure publique a d’ailleurs rappelé qu’avant 2011 la ligne 17 Nord comprenait une variante sans la gare « Triangle de Gonesse » et que cet arrêt n’avait été ajouté que pour desservir le méga-complexe EuropaCity. Pourquoi dans ce cas la gare n’a-t-elle pas été abandonnée en même temps que le projet d’Auchan ? Le projet EuropaCity et le quartier de bureaux prévus jusqu’en 2019 devaient contribuer à 48% du trafic de la ligne 17. Elle a donc perdu la moitié de ses voyageurs. En outre, le terminal 4 de l’aéroport ayant aussi été arrêté, les prévisions de trafic, déjà faibles au départ, se sont effondrées.
Lors d’un déplacement à Gonesse en mai dernier, le premier ministre Jean Castex a proposé une extension du marché de Rungis avec production de légumes en circuits courts : un tel projet ne requiert pas une desserte lourde en transports en commun. Par ailleurs, la gare en plein champ serait située à plus de 1,7 km des premiers habitants de Gonesse. Elle ne leur serait donc d’aucune utilité.
Pour le Collectif pour le Triangle de Gonesse, l’ »intérêt public majeur » invoqué par la Cour administrative d’appel ne s’appuie sur aucun argument sérieux. Au contraire, la ligne 17 Nord représente un gâchis d’argent public et une entorse majeure aux engagements pris par la France dans le cadre de la COP 26.
« Si on laisse faire, ce tronçon va aboutir à un massacre de l’environnement des Franciliens. C’est aussi une menace pour leur autonomie alimentaire, puisqu’il risque de détruire des centaines d’hectares d’excellentes terres agricoles », déclare Bernard Loup, président du Collectif pour le Triangle de Gonesse. « La pandémie de Covid a montré l’extrême vulnérabilité de l’Ile-de-France en matière d’approvisionnement. Nous ne pouvons plus, par négligence ou par ignorance, laisser détruire des terres agricoles à proximité des villes ».
Source : Collectif Pour le Triangle de Gonesse
Bruno Beschizza, Maire d’Aulnay-sous-Bois, favorable à la ligne 17 du Grand Paris Express
Parce que la ligne 17, qui va faciliter le quotidien de plus d’un demi-million d’habitants, est la seule ligne du Grand Paris Express à desservir l’Est du Val-d’Oise et le Nord de la Seine-et-Marne, en les reliant à Saint-Denis, alors que ces territoires ont toujours été les oubliés des grands projets d’aménagement.
Parce que la ligne 17 a une vocation résolument sociale en permettant aux habitants du Val d’Oise d’accéder aux emplois le long du RER B et en particulier au bassin de Roissy, alors que le taux de chômage des jeunes dépasse les 35% dans l’Est de ce département. Les habitants des territoires traversés par la ligne 17 auront, grâce à elle, accès à 2,5 fois plus d’emplois et pourront se connecter directement aux lignes 13 et 14 vers Paris.
Parce que la ligne 17 est profondément écologique et qu’en dédoublant une large portion du RER B entre Roissy et Saint-Denis, elle offrira une vraie alternative à la voiture, notamment depuis l’A1.
Parce que nous avons déjà perdu trop de temps, que la concertation sur la ligne 17 s’est déjà tenue, que son utilité publique a été reconnue, et qu’il n’y a pas de plan B pour desservir efficacement ce territoire.
Source : Tribune complète signée par Valérie Pécresse et des élus dont Bruno Beschizza
Le Collectif Pour le Triangle de Gonesse ne veut pas de la ligne 17 même si cela crée des emplois !
Le CPTG répond au communiqué de presse daté du 26 octobre 2020, sous le titre « Desserte du Nord-francilien par la ligne 17 du Grand Paris Express :la CCI Paris Ile-de-France alerte sur un grave dérapage de calendrier ». En publiant des données fausses, sans précision des sources, c’est la CCI Paris Ile-de-France elle-même qui dérape.
- Elle annonce que le taux de chômage du Grand Roissy dépasse 30% ». Selon le recensement INSEE de 2016, le bassin dit du Grand Roissy Le Bourget (2 intercommunalités, 50 communes) comptabilisait 51 600 chômeurs pour une population active de 291 000 travailleurs occupés ou disponibles. Soit un taux de chômage de 17,75%, à comparer à la moyenne régionale d’Ile-de-France de 12,71%. On est loin des 30% affirmés dans le communiqué !
- Elle prétend que « pas moins de 250 000 voyageurs par jour pourront emprunter la ligne 17 ». Le site https://www.societedugrandparis.fr/gpe/ligne/ligne-17 de la société du Grand Paris, dans « Chiffres clés », indique 40 à 50 millions de voyages/an attendus, soit 110 000 à 137 000 /jour. Une offre bien surdimensionnée au regard des besoins de 16 500 actifs du territoire travaillant à Roissy, dont 10% en transports en commun.
- Elle invoque le développement des zones d’activités économiques aux portes de Paris et 80 000 emplois nouveaux. Il existe pléthore d’offres de zones existantes qui peinent à se remplir (Saint-Denis, friche PSA Aulnay, Aérolians/ Tremblay, Paris-Nord 2, Villepinte…) Quelle valeur accorder à ce chiffre de « 80 000 emplois nouveaux » affirmé sans la moindre preuve, alors que les chantiers des pôles d’affaires autour de l’aéroport sont à l’arrêt et que l’activité du pôle de Roissy a diminué de 70%. On promettait jadis 10 000 emplois pour EuropaCity à Gonesse, alors qu’Auchan aujourd’hui a fermé 21 grandes surfaces et annoncé 1500 licenciements. Le gouvernement, sans attendre la pandémie, a évité au territoire une catastrophe sociale, économique et environnementale en décidant l’abandon d’EuropaCity.
- Enfin, la CCI Paris Ile-de-France méconnaît gravement les tendances du marché des bureaux, exacerbées par la crise sanitaire : baisse de la demande avec le développement du télétravail et la réduction des charges immobilières des entreprises, recherche par les employeurs d’implantations dans des quartiers mixtes logements/activités, désaffection des salariés pour les transports en commun. Bref, tout l’inverse d’une ZAC Triangle de Gonesse excentrée, desservie par une gare en plein champ.
La ligne 17 n’est pas la pièce manquante du puzzle régional des transports comme le déclare le président de la CCI Paris Ile-de-France, Didier Kling.
En ce qui concerne « la connexion espérée entre les bassins de vie et les bassins d’emplois », il s’agit là encore d’une fable. En dehors du « quartier des Aviateurs » de Blanc-Mesnil qui serait desservi par la gare du Bourget /Aéroport, la ligne 17 Nord relierait des pôles d’activités entre eux (Triangle de Gonesse, Parc des expositions, Roissy T2 et Roissy T4), ce qui représente 3% des besoins des usagers de la région d’après l’Enquête Globale des Transports*. Et faut-il un métro au Mesnil-Amelot, petit village d’à peine un millier d’habitants ? Les véritables pièces manquantes demandées par les habitants du Val d’Oise et de la Seine Saint Denis sont plutôt les suivantes :
- L’amélioration des RER B et D. Pour le RER D ce sont avant tout la régularité et le prolongement de la desserte de certains trains jusqu’à Louvres ou Survilliers-Fosses, actuellement en terminus à Villiers-le-Bel qui sont demandés.
- L’achèvement du tram-train T11 (anciennement tangentielle Nord) Sartrouville-Argenteuil-Epinay-Le Bourget-Noisy le Sec avec deux gares dans le Val d’Oise, au cœur du Val d’Argent (50 000 habitants) et en plein centre-ville d’Argenteuil (1ère ville du Val d’Oise : 110 000 hab.) bien plus utile aux Val d’Oisiens que la gare Triangle de Gonesse sans habitants.
- La desserte par la ligne H de la nouvelle gare Saint Denis-Pleyel du Grand Paris Express.
La crise sanitaire et climatique a montré la nécessité d’envisager d’autres modes de développement basés sur une relocalisation de l’économie près des zones d’habitat, la valorisation de circuits courts et la remise en cause d’une course à la « mobilité », aussi illusoire que mal vécue par les usagers.
Source : Collectif Pour le Triangle de Gonesse
Collectif CPTG : Ligne 17, stop aux mensonges !
A deux reprises vous avez invité vos équipes municipales à prendre les cars mis gracieusement à leur disposition pour vous accompagner devant Matignon et accréditer l’idée que la ligne 17 Nord et particulièrement la gare en plein champ du Triangle de Gonesse représentent un espoir pour les habitants de Gonesse et de l’Est du Val d’Oise en général. A cette occasion, paré-e-s de vos écharpes tricolores, vous avez répété devant les micros et les caméras les mensonges auxquels vous nous avez habitués.
Dans le même temps vous avez abondamment relayé l’énorme campagne de publicité orchestrée dans Le Monde, Libération, Le Parisien, Les Échos, Le Figaro, etc. par un financeur non identifié en appelant à votre tour à signer une pétition en faveur de la même ligne 17-Nord dont chacun sait qu’elle conditionne la réalisation du grand projet inutile, EuropaCity, imaginé par Auchan.
NON, la gare du Triangle de Gonesse dans une zone dont la proximité des aéroports interdit toute construction d’habitations ne répondrait pas à la fonction principale des gares du futur Grand Paris, à savoir aider les Franciliens à se loger correctement en Ile-de-France par le développement de zones denses de logements à proximité des gares du métro du futur Grand PARIS.
NON, aucune campagne de publicité dans les journaux ne fera oublier que sur la ligne 17 Nord, 5 gares sur 7 ont zéro habitant dans un rayon de 800 m.
OUI, il est nécessaire de permettre aux Gonessiens d’aller à Roissy en moins d’1 h ½. Mais aucune campagne de publicité ne fera oublier qu’il existe déjà 4 possibilités de s’y rendre en transports en commun en 30 ou 40 mn et l’on peut douter que la jeune beauvillésoise dont vous utilisez le visage ait déjà emprunté le bus ou le RER pour se rendre à Roissy ! Le Parisien du 17 octobre nous apprend que cette jeune femme de 20 ans, étudiante en licence économique et gestion et animatrice à Villiers-le-Bel, défend la ligne 17 parce que « pour aller à Roissy, on doit repasser par Paris alors que nous sommes à 30 minutes en voiture mais tout le monde n’a pas de véhicule. » Il s’agit là d’une publicité totalement mensongère, puisque le bus 22 ainsi que le transport à la demande Filéo fonctionnant 24 h/24 et 7 jours /7 permettent d’atteindre Roissy en une demi-heure environ, sans parler de la ligne 20 mise en service depuis un an entre la gare du RER D Villiers-le-Bel-Arnouville et la gare du RER B Parc des Expositions –Villepinte permettant aussi de rejoindre Roissy via le RER B en 30 à 45 minutes avec une fréquence rare (6′ entre 2 bus) et une rapidité exceptionnelle propre aux bus à haut niveau de service (BHNS) circulant sur des voies dédiées et donc non soumis aux aléas de la circulation routière.
NON, avec 18 000 emplois supprimés en 5 ans, il n’est plus vrai que la zone aéroportuaire de Roissy soit un secteur en fort développement. Seuls 6,5 % des 220 000 actifs du Territoire du Grand Roissy travaillent à Roissy. La priorité est donc bien de s’occuper des 93,5 % restants.
OUI, il est judicieux d’ouvrir les lignes 16 et 17 sur la portion jamais remise en cause Saint-Denis-Pleyel – Le Bourget par La Courneuve pour relier l’Est du Val d’Oise et le Nord de la Seine-Saint-Denis au réseau du Grand Paris.
NON, les habitants de Gonesse, Villiers-le-Bel, Aulnay-sous-Bois, Sevran, etc. ne peuvent pas attendre 2024. C’est dès maintenant qu’ils ont besoin d’une amélioration des RER B et D bien sûr, mais aussi des lignes de bus et de tramways :
- prolongation vers Villiers-le-Bel du T5 qui relie Saint-Denis à la gare RER D de Garges-Sarcelles,
- prolongation du T11 qui relie Épinay sur Seine (gare du RER C) et Le Bourget (gare du RER B) : la portion ouverte en juillet 2017 peut être prolongée vers Sartrouville en passant par Argenteuil à l’Ouest et vers Noisy-le-Sec à l’Est : en utilisant les voies existantes de la grande ceinture cette tangentielle-nord une fois achevée faciliterait potentiellement la vie de plus de 3 millions d’habitants.
OUI, ces améliorations des transports du quotidien peuvent être réalisées très rapidement et pour beaucoup moins cher que ces lignes nouvelles de métro imaginées par les grands groupes du BTP et de l’immobilier.
OUI, le moment est venu pour vous d’entendre enfin les habitants de votre territoire et d’écouter l’Association des Usagers des Transports / FNAUT Ile-de-France qui dans son communiqué de presse du 26 octobre dernier a eu le courage de recommander l’abandon de la ligne 17 et l’affectation complète des économies réalisées à la modernisation du réseau existant.
Source : communiqué du Collectif Pour le Triangle de Gonesse
