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Les policiers interviennent dans la ZAD du triangle de Gonesse

Faut-il choisir des activités porteuses d’emploi ou maintenir des terres agricoles ? C’est un sujet de société récurrent où aucune réponse exacte n’est possible. En tout cas, l’occupation par les ZADistes des terres de l’EPFIF où doit voir le jour une nouvelle gare vit certainement ses dernières heures, les policiers sont en cours de déploiement dans la zone.

Le tribunal ordonne en référé l’expulsion de la ZAD de Gonesse

Sur demande de l’EPFIF – Établissement Public Foncier d’IDF, le tribunal judiciaire de Pontoise, en référé, a ordonné ce 19 février 2021 en fin de journée, l’expulsion de la ZAD de Gonesse et a assorti son ordonnance du paiement d’une astreinte de 500 € par jour – ainsi qu’à 2 000 € pour les frais de justice. 

L’EPFIF, et sa présidente, Valérie PÉCRESSE, ont fait valoir le « droit de la propriété » : L’EPFIF est « propriétaire » de ce terrain, occupé par des citoyennes et citoyens qui veulent par cette action, défendre les terres de Gonesse de toute urbanisation. Par cette action en justice, elle criminalise les militant·es qui agissent pour le bien commun.

Contrairement à ce qu’a exprimé Valérie PÉCRESSE dans une interview à CNews le 18 février 2021, l’occupation de cette petite parcelle ne se situe pas à l’emplacement prévu pour le creusement du puits permettant la descente du tunnelier et ne met absolument pas en danger les travaux de l’ensemble de la ligne 17 Nord du GPE (Grand Paris Express) comme elle tente de le faire croire.

Elle affirme que cette ligne est indispensable aux 1,5 millions de Val d’Oisiens (chiffre supérieur à la population totale du Val d’Oise qui compte 1,244 million d’habitants !), comme si toute la population du Val d’Oise viendrait prendre le métro dans les champs du Triangle de Gonesse 

La gare Triangle de Gonesse, ne ferait pas « entrer le Val d’Oise dans le réseau du Grand Paris Express » comme l’affirme la présidente du Conseil départemental, Madame CAVECCHI mais c’est l’interconnexion de la ligne H avec les nouvelles lignes 14, 15, 16 et 17 à la gare de Saint Denis Pleyel qui le permettra. 

Pourquoi cette ZAD ?

Après avoir épuisé les différentes voies traditionnelles d’action pour alerter le gouvernement sur l’absurdité de cette gare en plein champ (pétitions, rassemblements, marche de Gonesse à Matignon, argumentaires, tribunes et articles de presse, émissions…), la décision de créer une ZAD prise par une vingtaine de militant·es de différentes organisations est apparue comme la « tentative de la dernière chance » pour se faire entendre et interpeller le Gouvernement.

En novembre 2019 le gouvernement a abandonné le projet EuropaCity, ce mégacomplexe commercial et de loisirs, qui prétendait accueillir 31 millions de visiteurs. Mais il n’a rien dit sur la gare du triangle qui y était adossée. Or l’abandon de ce projet puis celui du terminal 4 de Roissy font que cette gare n’a plus aucun sens, aucune utilité. Elle doit donc être abandonnée !

Le gouvernement n’a toujours pas rendu public le rapport remis en juillet 2020 par le haut-fonctionnaire Francis Rol-Tanguy, qu’il avait nommé pour faire des propositions pour ce territoire. Néanmoins, ce rapport a été publié par la presse et la solution proposée ayant sa faveur est de maintenir les terres en agriculture.

Aujourd’hui, le gouvernement a le choix :

    • Soit il décide l’abandon de la gare et la non urbanisation des 280 ha de terres agricoles. Ainsi en permettant le lancement du projet CARMA, il donne un signal politique en faveur de la transition écologique.

    • Soit il décide d’expulser par la force les militant.es de la ZAD. Ainsi il renonce au passage du discours aux actes.

Aujourd’hui le soutien au CPTG est immense. L’expulsion de la ZAD ne serait pas la fin de la lutte menée depuis plus de 10 ans pour sauver ces terres agricoles !

Source : communiqué CPTG

Comment sauver les terres de Gonesse ? VME répond à cette question le 23 février prochain sur Facebook

La ZAD en danger, les bulldozers et les procès

Madame, Monsieur, Cher·e ami·e,

Depuis le 7 décembre une « Zone À Défendre » s’est installée sur le Triangle de Gonesse, dont les terres parmi les plus fertiles d’Europe, en bordure d’Aulnay, sont menacées par la construction de la gare en plein champs à 1 700 m de la première habitation. Mais les bulldozers commencent déjà leur travail et Valérie Pécresse poursuit en justice ceux qui s’opposent ainsi à cette destruction de terres nourricières. Il est donc temps de faire ensemble le point sur la mobilisation :

  • Triangle de Gonesse : Terre fertile aux portes de Paris ; défis agricoles, climatique et de biodiversité
  • 10 ans de luttes, de propositions, d’interpellations, de victoires et… une ZAD
  • Carma : une alternative au bétonnage, un projet qui répond aux enjeux du climat, alimentaires et sociaux

Venez en discuter, Mardi 23 février 2021 de 19h à 20h30, en ligne, sur la page Facebook de VME : https://www.facebook.com/VivreMieuxAulnay

Posez vos questions en direct.
Avec Jean-Yves SOUBEN, Collectif Pour les Terres de Gonesse, et Robert SPIZZICHINO, CARMA

La rencontre-débat sera filmée et retransmise en direct sur Facebook où vous pourrez poser vos questions.

Source : communiqué VME

Vous pouvez signer en faveur du serment du triangle pour sauver les terres agricoles autour de Gonesse

Après l’abandon en novembre 2019 d’EuropaCity, projet climaticide de mégacentre commercial et de loisirs qui prévoyait une piste de ski artificielle sur des terres agricoles d’excellente qualité, les citoyennes et citoyens d’Ile-de-France espéraient le Triangle de Gonesse définitivement sauvé de l’étalement urbain. Erreur ! 

La Société du Grand Paris a annoncé le démarrage dès le mois de février de la construction d’une gare en plein champ, dite gare du « Triangle de Gonesse », initialement promise aux promoteurs d’EuropaCity (qui tablaient sur la venue de 31 millions de visiteurs). La construction de cette gare rendrait inéluctable l’urbanisation des terres fertiles du Triangle de Gonesse, alors qu’il n’y a aujourd’hui aucun projet à desservir : les premières habitations sont situées à 1,7 km de l’emplacement prévu.

Dans l’urgence, le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) a organisé un rassemblement le dimanche 17 janvier dernier, à Gonesse. Plus de 500 citoyennes et citoyens ont bravé le froid et la boue pour dire leur détermination à sauver ce patrimoine commun en signant « Le Serment du Triangle », s’engageant ainsi à défendre ces terres fertiles contre toute tentative d’artificialisation.

Urbaniser aujourd’hui des centaines d’hectares en Ile-de-France est une aberration, d’autant plus que :

la loi EGalim, (issue des Etats Généraux de l’ALIMentation), adoptée par le Parlement le 2 octobre 2018, oblige toutes les collectivités à proposer au 1er janvier 2022, au moins 50% de produits de qualité et durables, dont au moins 20% de produits biologiques, dans tous les services de restauration collective (écoles, hôpitaux, maisons de retraite, prisons, etc.)

ces champs à proximité de Paris et de la zone dense de la petite couronne constituent un « puits de fraicheur » pour diminuer les températures pendant les canicules estivales (8° d’écart entre ces champs et la Place de l’Hôtel de Ville à Paris en juillet 2019)

le Val d’Oise est déjà à la traîne pour le développement de l’agriculture biologique par rapport aux autres départements franciliens (entre 2 % et 3 % des terres agricoles cultivées, contre 5 % ailleurs).

La communauté scientifique et la Convention citoyenne sur le climat clament l’absolue nécessité de ne plus porter atteinte aux terres agricoles : toute nouvelle bétonisation accroît la menace sur notre avenir en matière d’approvisionnement alimentaire et de climat.

POUR SAUVER LES TERRES AGRICOLES DU TRIANGLE DE GONESSE

le CPTG appelle toutes les personnes à exprimer leur indignation et leur détermination à préserver ces terres nourricières en signant le « Serment du Triangle » 

Le Serment est mis sous la forme d’une pétition qui vient d’être lancée sur le site de l’association « Agir Pour l’Environnement » :              

Cliquer ICI 

Source : CPTG

Serment du Triangle dimanche 17 janvier 2021 à 13h sur les terres menacées de Gonesse

Vous pensiez que les terres agricoles du Triangle de Gonesse étaient sauvées suite à l’abandon du centre commercial EuropaCity. ERREUR ! La Société du Grand Paris annonce les travaux d’une gare au milieu des champs dès février ! Contrairement à la fausse image verte que cet organisme promeut, cette gare est un cheval de Troie de l’urbanisation des terres nourricières de la région.

Contre tous les avis sollicités, dont celui de Francis Rol-Tanguy dont le rapport sur l’avenir du Triangle n’a toujours pas été rendu public, le gouvernement s’entête à bétonner les terres. Le 13 janvier dernier, en réponse à une question de la députée Clémentine Autain, Emmanuelle Wargon, ministre du logement, a répondu : « En ce qui concerne la ligne 17, je peux vous confirmer que sa réalisation est maintenue telle qu’elle est prévue au schéma d’ensemble du Grand Paris ». Le gouvernement refuse ainsi de prendre une décision sur la gare du Triangle, non seulement inutile en l’absence de tout projet d’aménagement concret, mais aussi dangereuse pour notre environnement et notre alimentation, et dispendieuse des deniers publics. Pourtant le projet CARMA, qui permet d’assurer la vocation agricole du Triangle, est prêt à démarrer…

Pour stopper les travaux et pousser le gouvernement à acter la protection de ces terres agricoles, 

retrouvez-nous le dimanche 17 janvier 2021 de 11h à 16h dans le Triangle de Gonesse.

A 13h, nous prêterons le « Serment du Triangle », comme l’ont fait les députés du Tiers-Etat le 20 juin 1789 lors du Serment du Jeu de Paume. Le texte du Serment sera dévoilé le jour même.

Source : CPTG

Le 17 janvier, le Serment du Triangle pour sauver les terres agricoles de l’urbanisation par la Société du Grand Paris

Triangle de Gonesse : où en est-on ?

Le 7 novembre 2019, le gouvernement annonçait l’abandon du projet de méga-centre commercial et de loisirs EuropaCity dans les terres du Triangle de Gonesse. Il déclarait alors ne plus vouloir « laisser perdurer un étalement urbain qui depuis des décennies se fait au détriment de ces terres et des espaces naturels. »

Pourtant le 18 décembre 2020, contre toute attente (et contre l’avis du Rapporteur public, de l’Autorité environnementale, de la Commission départementale pour la protection des aires naturelles, agricoles et forestières, ainsi que du Commissaire-enquêteur en charge de l’enquête publique), la Cour administrative d’appel de Versailles annonçait le rétablissement du Plan local d’urbanisme (PLU) de Gonesse, rendant possible l’urbanisation de 280 hectares du Triangle agricole. 

Cinq jours plus tard, la Société du Grand Paris (SGP) annonçait une reprise du chantier de la gare du Grand Paris Express en plein milieu de ces terres, et ce dès le mois de février, ignorant ainsi les préconisations de la Convention citoyenne pour le climat, les actions juridiques en cours, et surtout sans attendre les décisions du gouvernement suite au travail de Francis Rol-Tanguy, rapporteur du gouvernement, sur l’avenir du Triangle de Gonesse.

Rappelons que ce rapport, toujours tenu secret mais dont le contenu a fuité, explore trois scénarios pour le Triangle. Il montre qu’il n’y a pas de véritable projet d’urbanisation sur le Triangle et favorise la destination agricole de toutes les terres du Triangle de Gonesse pour améliorer l’autonomie alimentaire de la région Ile-de-France.

« Monsieur le Président, après la décision d’arrêter EuropaCity, ne laissez pas détruire l’espoir que cette décision a fait naître. Ne laissez pas bétonner les terres agricoles du Triangle de Gonesse”, demande Bernard Loup, président du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG). « La décision, dans le prolongement du ‘One Planet Summit’ réuni cette semaine à Paris, de placer l’année 2021 sous le signe de la biodiversité, doit s’accompagner d’une décision exemplaire pour le Pays de France. La cohérence est à ce prix. »

C’est sur ce territoire qu’a été signé en décembre 2015 l’« Accord de Paris » sur la lutte contre les changements climatiques. Or, que veut faire la Société du Grand Paris, en contradiction totale avec les recommandations de la Convention citoyenne pour le climat, qui demandent l’arrêt de l’étalement urbain ? Elle cherche à passer en force, pour construire une gare située en plein champ pour la ligne 17 Nord. C’est un cheval de Troie de l’urbanisation qui ne trompe personne. 

Pourtant, de nombreuses communes d’Ile-de-France sont aujourd’hui à la recherche de terres fertiles, de fermes et de maraîchers pour s’alimenter et pour respecter la loi : dès 2022, les communes devront être approvisionnées à 50% en produits bio ou sous label de qualité (loi EGalim du 30 octobre 2018).

Le projet CARMA (carmapaysdefrance.com), qui permet d’assurer la vocation agricole du Triangle, est prêt à démarrer. À l’heure où les citoyenn.es plébiscitent les aliments produits localement et sans produits chimiques, à l’heure où les crises sanitaires et les canicules à répétition exigent de développer l’autonomie alimentaire et de protéger les sols, CARMA donnera un avenir aux terres du Triangle et enclenchera, au sein du Pays de France, des dynamiques pour l’emploi et pour la santé alimentaire de tous.tes. 

De leur côté, la SGP et certains élus du conseil départemental du Val d’Oise s’obstinent à proposer des projets incohérents, vides de toute substance, dans le seul but de démarrer la construction d’une gare coûteuse et inutile et d’urbaniser le Triangle. 

Réagir face à ce déni de bon sens est indispensable. Comme nous le dit Rob Hopkins, initiateur du mouvement international des Villes en transition : “Un projet du XXe siècle au XXIe siècle est quelque chose qui doit absolument être rejeté.”

C’est pourquoi nous invitons la presse et les Francilien.nes à nous rejoindre le dimanche 17 janvier de 11 h à 16 h au potager de la résistance du Triangle de Gonesse. A 13 h, nous prêterons le serment du Triangle avec des personnalités engagées pour un avenir durable (liste à venir).

Comment venir ? 

Chemin de la Justice, Gonesse : RER B ou D, arrêt Parc des Expositions ou Villiers-le-Bel Gonesse Arnouville, puis bus 20, arrêt exceptionnel à demander au chauffeur : la Patte d’Oie de Gonesse.

Source : Communiqué du CPTG

Retour sur la 4e Fête des terres de Gonesse le 19 septembre 2019

Presque un millier de personnes étaient présentes samedi 19 septembre  2020 à la 4e Fête des terres de Gonesse qui mettait à l’honneur la convergence des luttes, puisque la fête était co-organisée par le collectif citoyen « Non au Terminal 4 » (contre l’agrandissement de  l’aéroport de Roissy) et l’association « Retrouvons le Nord de la Gare du Nord » (RN2GN)

Oui vraiment la Fête fut belle, un seul regret : la pluie qui a écourté l’admirable soirée musicale.

Merci à celles et ceux qui ont répondu à notre appel à volontaires, sans elles et eux la Fête n’aurait pas existé. Merci aux collectivités et associations qui nous ont prêté du matériel. Merci aux intervenant.es des tables rondes et de la clôture. Merci aux collectifs en lutte qui nous ont apporté leur soutien. . Merci aux chanteuses, chanteurs, musiciennes et musiciens. Merci à celles et ceux qui sont venus, à celles et ceux qui n’ont pas pu venir mais ont eu une pensée pour l’avenir du Triangle de Gonesse.

Les enregistrements audio des deux tables rondes du samedi après-midi, « La transition agricole : un nouveau devenir pour les territoires ? » (projet CARMA) et « Terminal 4 », seront disponibles ici : https://ouiauxterresdegonesse.fr/agir/debat-agir/tables-rondes-du-19-septembre-apres-midi/

Source : Collectif Pour le Triangle de Gonesse

Spécial 4ème Fête des Terres de Gonesse le 19 septembre 2020 sur le Triangle

Cette année, la 4e Fête des Terres de Gonesse rassemblera, le samedi 19 septembre de 10h à 21h trois Collectifs qui s’opposent à trois grands projets franciliens incompatibles avec la protection du climat, de l’environnement et des habitants : la rénovation de la gare du Nordl’urbanisation du Triangle de Gonesse – malgré l’abandon d’EuropaCity -, et l’extension de Roissy.

Ces trois infrastructures sont emblématiques d’un modèle de développement qui ne respecte ni les habitants ni l’environnement, et qui est rendu d’autant plus obsolète par la crise du Covid.

Elles ont aussi en commun de se situer dans le nord-est parisien.

Au programme :

  • 10h-12h30 : stands, animations, deux tables rondes simultanées à partir de 11h (Agriculture et les Grands projets inutiles et imposés)
  • À partir de midi : buvette et restauration sur place, votre pique-nique est bienvenu.
  • 14h-15h30 : stands, animations, deux tables rondes simultanées (le projet Carma et le Terminal 4)
  • 15h30-16h30 : chaîne humaine (avec respect des gestes-barrières), intervention des « génies ».
  • 16h30 : prises de parole des responsables associatifs et politiques (Yannick Jadot, Clémentine Autain, Aurélie Trouvé, Julien Bayou, Karima Delli, Jean-François Julliard, Didier Mignot…)
  • 17h30 : point presse
  • 18h-21h : concerts et restauration

Le programme détaillé avec l’ensemble des personnalités intervenantes est disponible sur le site https://ouiauxterresdegonesse.fr

Les ZADistes investissent Gonesse ce week-end

Ce week-end on enracine le triangle sur la Zad à Gonesse. Samedi dès 19h, apero et pique nique partagé, jeux de théâtre forum, ballade en
gopro au coucher de soleil. Le camping sera ouvert, nous sommes déjà quelques unes à vouloir camper. Si vous ne souhaitez pas camper vous pouvez toujours venir avec nous passer une bonne soirée et soutenir les campeurs.

Dimanche dès 10h30, jardinage, apero et pique nique partagé, atelier créatif « génie » pour la 4eme fête des terres de Gonesse, suite du chantier participatif pour préparer le terrain. Il y a toujours besoin de bras, même si vous n’avez pas de matériel, on vous en prêtera.

C’est important d’être le plus nombreux ses possible pendant ces deux jours pour montrer que nous sommes présent sur le terrain.

Source : Collectif Pour le Triangle de Gonesse

Covid-19, la proximité alimentaire est un impératif absolu !

L’épidémie mondiale de Covid19 et les mesures de confinement qu’elle impose, dont nul ne peut prédire la durée, nous rappellent l’extrême fragilité de notre chaîne alimentaire en produits frais et notamment en fruits et légumes, dont l’approvisionnement dépend bien trop souvent de producteurs espagnols, italiens, nord-africains, mais aussi de pays beaucoup plus lointains.

Le risque est grand d’une rupture de certains des maillons de la chaîne alimentaire : par exemple, les quarantaines pourraient causer un manque de chauffeurs pour les dizaines de milliers de camions qui, comme l’impose le système jusque là dominant, traversent toute la France pour rejoindre Rungis. Sans parler des produits venant de la planète entière par fret aérien qui risquent de ne plus être accessibles. Or les étalages de nos magasins se vident d’autant plus rapidement que la grande distribution fonctionne à flux tendus, avec des stocks limités.                                                         

Nous savons que l’autonomie alimentaire des grandes villes se limite à trois jours d’approvisionnement, et toutes les paroles rassurantes du monde (« il n’y aura pas de pénurie ») ressemblent plus à une incantation qu’à une vraie conscience de la réalité.

La pandémie qui nous frappe est un révélateur du système mondialisé défaillant. Nous le voyons dans tous les domaines ; comment avons-nous pu penser que les masques des soignants, comme nos médicaments, devaient être fabriqués à l’autre bout du monde ? Les pénuries qui s’annoncent imposent, de l’aveu même du pouvoir, une réduction de cette dépendance : produire français ou européen dans tous les domaines stratégiques ; l’autonomie alimentaire du pays et de ses villes doit être une part de ce défi. Ce dont a récemment convenu le ministre de l’agriculture.

En réalité, les seuls approvisionnements stables sont les approvisionnements de proximité. On en veut pour preuve la fréquentation accrue des magasins de producteurs et des ventes directes à la ferme depuis le début de la crise : les consommateurs découvrent tous les avantages des circuits courts pour la production et la distribution. Pourquoi ne pas les rendre pérennes alors même que nous savons que des crises aussi violentes – sinon plus – sont devant nous… notamment à cause du changement climatique que, d’ailleurs, cette agriculture de proximité a également pour effet de combattre avec efficacité. C’est, semble-t-il, une des leçons tirées par Emmanuel Macron dans son discours du 12 mars dernier : Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie au fond à d’autres est une folie. La déclaration récente du Ministère de l’Agriculture va dans le même sens : «Cette crise nous démontre la nécessité d’accélérer la transition écologique et de relocaliser les productions pour garantir la sécurité alimentaire européenne ».    

Déjà, plusieurs métropoles européennes (Barcelone, Milan, Liège) ou nord-américaines (Montréal, Détroit) se sont dotées d’une agriculture qui s’intègre dans l’urbanisme. En France, des municipalités comme Paris – avec son projet Agriparis – ou des associations – comme CARMA qui propose « d’imaginer qu’en Pays de France, on cultive en fruits et légumes et en céréales des produits sains et à prix raisonnables à destination des villes alentour, parce qu’on a réussi à y maintenir des terres agricoles, plutôt que de les soumettre à la spéculation immobilière » deviennent indispensables.

Dans ce contexte à la fois local, national et international, la lutte pour le maintien de la vocation agricole des terres de Gonesse à 15 kms de la capitale prend tout son sens. Comment les autorités peuvent-elles envisager de lotir ces riches terres agricoles dont nous avons un besoin impérieux pour nourrir tout le Nord Est de l’agglomération parisienne,  en fruits et légumes, qui ne seront pas, eux, abreuvés de pesticides ni de conservateurs pour être entreposés pendant des jours voire des semaines…puisqu’ils n’auront besoin, s’ils sont produits sur place, ni de parcourir des milliers de kilomètres dans des milliers de camions polluants ni d’être stockés trop longtemps.

Nous réclamons que les terres du triangle de Gonesse retrouvent leur vocation nourricière historique et ne soient pas sacrifiées pour accueillir un énième pôle de bureaux ou de logistique déjà sur-représentés dans notre région. La solution que nous défendons est tout à fait raisonnable, simple, efficace, bien moins coûteuse, et surtout PERENNE. Afin que, tous, nous du Pays de France puissions bénéficier de produits frais et bons pour la santé. Ceci n’est évidemment pas une option de fermeture sur soi mais une solution mondiale a bien des catastrophes : on sait que l’impossibilité, pour se nourrir, de cultiver leurs terres proches, a conduit à de terribles famines dans nombre de pays africains…

Soyons capables de tirer les leçons de la crise sanitaire et d’arrêter, tant qu’il est encore temps, le massacre des terres agricoles !

Source : Bernard Loup, président du Collectif Pour le Triangle de Gonesse