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Cités basses-Pont Blanc de Sevran : chauffage en panne, déchets, chantiers… et une municipalité qui tarde à agir

Dans les cités basses/Pont-Blanc de Sevran, les signalements de pannes de chauffage s’ajoutent aux images de déchets accumulés, de chantiers prolongés et d’installations urbaines détériorées. Plusieurs habitants de résidences gérées par Logirep affirment vivre, depuis la mi-octobre, dans des logements où les radiateurs restent froids malgré la mise en route officielle du chauffage collectif.

Ces difficultés, répétées chaque année, ravivent un malaise déjà ancien et mettent en lumière la lenteur des réponses municipales.

Des radiateurs « glacés » dans plusieurs immeubles

Dans un bâtiment du nord de la ville, une habitante décrit un appartement où « les tuyaux sont froids du matin au soir » et où seule la salle de bain bénéficie d’une chaleur minimale.

Le gardien, sollicité, a effectué des relevés en pleine journée, lorsque les températures extérieures demeurent douces. Aucune anomalie n’a été constatée, mais les radiateurs restent inactifs dès la tombée du froid.

Des témoignages similaires ont été partagés dans plusieurs résidences voisines, toutes gérées par Logirep.

Pour de nombreux habitants, la situation n’est pas nouvelle : les remises en route tardives et les circuits bloqués seraient devenus un rituel d’automne.

Un problème récurrent, documenté depuis octobre 2025

Le 12 octobre 2025, une publication largement partagée sur le groupe Facebook Sevran ma ville (Officiel) — administré par Jessy MILLER — alertait déjà sur la dégradation du cadre de vie dans les cités basses :

  • bornes d’ordures saturées, armoires électriques ouvertes,
  • lampadaires rafistolés,
  • façades fissurées,
  • palissades laissées en place des mois durant.

Cette publication, accompagnée d’une série de photographies, dénonçait l’écart croissant entre la communication municipale et le quotidien des habitants.

La panne de chauffage actuelle vient prolonger cette impression d’abandon, dans un contexte où la confiance vis-à-vis des acteurs publics se fragilise.

Municipalité alertée, mais une action tardive selon les habitants

Plusieurs résidents affirment avoir contacté l’hôtel de ville. Un élu aurait joint le gardien et les techniciens du bailleur afin d’obtenir des explications.

Pour autant, à ce stade, aucune amélioration notable n’a été constatée.

Dans une commune où plus de 40 % des logements relèvent du parc social, la coordination entre bailleurs, entreprises de maintenance et services municipaux constitue un point de tension récurrent.

Les habitants interrogés regrettent le manque de réactivité des différents intervenants et l’absence d’un suivi clair des problèmes signalés.

Vers des démarches collectives : ARS, DRILH, préfet, et consignation des loyers

Face à l’absence de solutions rapides, plusieurs résidents envisagent désormais une riposte collective.

Un groupe de locataires discute de la possibilité de saisir :

  • l’Agence régionale de santé (ARS), en raison des risques sanitaires associés à des logements durablement insuffisamment chauffés ;
  • la Direction régionale et interdépartementale du logement et de l’hébergement (DRILH), chargée du contrôle des bailleurs sociaux ;
  • le préfet de Seine-Saint-Denis, compétent en cas de manquements graves à l’obligation de maintenir des conditions de logement dignes.

Le collectif étudie également la procédure de consignation des loyers auprès de la Caisse des dépôts — un mécanisme prévu par la loi lorsque la jouissance normale du logement n’est plus assurée.

Plusieurs habitants affirment être prêts à entamer des démarches dès le mois prochain.

Des habitants qui s’organisent face à un cadre de vie dégradé

Au-delà du chauffage, les résidents dénoncent une dégradation globale de leur environnement : retards du ramassage des déchets, encombrants non collectés, chantiers interminables, installations électriques ouvertes, éclairage public défectueux.

Autant de signes d’un entretien irrégulier du quartier, régulièrement documentés sur les réseaux sociaux locaux.

Sollicité à plusieurs reprises, Logirep n’a pas répondu aux questions d’Aulnaycap.

Sources

  • Témoignages d’habitants des cités basses (novembre 2023 – novembre 2025)
  • Publications du groupe Facebook “Sevran ma ville (Officiel)”, administré par Jessy MILLER
  • Publication du 12 octobre 2025
  • Correspondances privées adressées aux administrateurs du groupe
  • Observations photographiques et vidéos réalisées par des habitants

Émeric participe à une réunion et échange sur la situation de la ville de Sevran

Sevran, lundi 24 novembre 2025.

L’animateur radio Émeric, figure de Skyrock et originaire de Sevran, a participé lundi à une réunion locale réunissant Jessy MILLER et Stéphane GATIGNON.

Arrivé en début de séance, Émeric a salué les participants avant de rester un moment sur place. Il a échangé avec les deux hommes ainsi qu’avec plusieurs personnes présentes, principalement autour de la situation actuelle de Sevran et des évolutions de la ville.

Selon les participants, sa venue relevait d’une démarche personnelle, motivée par son lien avec la commune où il a grandi. Aucune prise de parole officielle n’a eu lieu, l’échange restant informel et convivial.

La réunion s’est déroulée normalement, mais la présence de l’animateur a été remarquée, en raison de son parcours médiatique et de ses attaches sevranaises.

Source groupe : Facebook « Sevran ma ville officiel »

“Ils vivent dans le bruit, le froid et l’angoisse” : le quotidien insoutenable des résidents âgés des Glycines à Sevran

À Sevran, les résidents âgés des Glycines vivent au milieu des travaux

Ascenseur en panne, éclairage défaillant, sécurité incertaine : dans la résidence seniors des Glycines, à Sevran (Seine-Saint-Denis), les habitants, pour la plupart âgés, vivent depuis plusieurs semaines dans un environnement devenu difficilement supportable. Au cœur du problème : un chantier de réhabilitation sans réelle adaptation aux besoins d’un public fragile.

Une réhabilitation lourde dans une résidence occupée

Construite il y a plusieurs décennies, la résidence des Glycines — ancien foyer-logement municipal — fait l’objet d’une réhabilitation complète destinée à améliorer la performance énergétique, remettre aux normes les installations collectives et moderniser les parties communes.

Si le chantier est présenté comme indispensable, il a profondément bouleversé le quotidien des résidents.

La cour intérieure est fermée depuis plusieurs mois, les échafaudages encerclent une partie du bâtiment, et les accès habituels ont été modifiés. La circulation dans les couloirs est restreinte en raison du matériel stocké sur place. Le bruit des travaux débute tôt le matin, se poursuit une grande partie de la journée, et la poussière s’infiltre dans les espaces communs.

« Nous devons vivre au milieu des ouvriers, du bruit et de la poussière », raconte un habitant.

Pour un public âgé, parfois dépendant ou isolé, ce quotidien s’apparente à une mise à l’épreuve.

Un mois sans ascenseur : l’isolement au quotidien

Les difficultés se sont aggravées avec la panne durable de l’ascenseur, hors service depuis plus d’un mois.

Selon les résidents, la remise en fonctionnement nécessiterait une pièce coûteuse, estimée à 25 000 euros.

En attendant, aucune solution alternative réellement adaptée n’a été proposée.

Une chaise motorisée a bien été installée, mais elle est jugée peu rassurante par les plus âgés, qui redoutent les pannes, les chutes ou l’absence d’assistance.

Pour les personnes à mobilité réduite, se déplacer est devenu impossible. Certaines ne peuvent plus rejoindre la salle à manger, récupérer un colis ou se rendre à un rendez-vous médical sans l’aide d’un tiers.

« Je ne peux plus descendre pour réchauffer mon repas », témoigne une résidente de 88 ans, contrainte de s’organiser pour ne plus quitter son logement.

D’autres habitants s’inquiètent du risque de malaise nocturne : l’absence d’astreinte et de système d’alerte spécifique renforce leur sentiment d’insécurité.

Éclairage insuffisant, sécurité incertaine

Les travaux ont fragilisé la maintenance du bâtiment.

Au rez-de-chaussée, certains couloirs sont mal éclairés. Les ampoules ne sont pas systématiquement remplacées et les détecteurs de présence fonctionnent de manière aléatoire.

Les sorties de secours sont peu visibles ou partiellement obstruées par le matériel de chantier. Selon des résidents, plusieurs extincteurs n’auraient pas été vérifiés depuis 2023 — une information difficile à confirmer mais qui alimente la préoccupation générale.

Les parties communes présentent des traces d’humidité, des peintures écaillées, et des radiateurs vétustes. Des nuisibles auraient été signalés dans certains logements, sans traitement global à ce stade.

Pour les résidents, ces dégradations constituent bien plus que de simples désagréments : elles renforcent un sentiment d’insécurité dans un lieu qui était censé offrir stabilité et tranquillité.

Des loyers en hausse, des services en baisse

Le loyer mensuel, d’environ 549 euros pour un studio, augmente chaque année conformément aux règles des bailleurs sociaux.

Mais les résidents dénoncent une prestation qui, elle, ne suit pas la même trajectoire.

Le système de facturation au forfait mensuel — en remplacement de l’ancien système au prorata des jours d’occupation — est jugé pénalisant. Les habitants doivent s’acquitter du montant intégral même en cas d’absence temporaire, hospitalisation ou séjour familial.

Au restaurant de la résidence, la prestation ne couvre plus que le déjeuner en semaine.

Aucun service n’est proposé le soir ni durant les week-ends.

Les repas, souvent perçus comme « industriels » ou « fades », attirent de moins en moins de convives.

Ce recul des services contribue à l’isolement des résidents, qui renoncent progressivement aux temps collectifs.

Une vente contestée et un dialogue rompu

En 2022, l’ancienne gestion municipale a cédé la résidence au bailleur social Batigère, avec une délégation d’exploitation confiée à AMLI.

Plusieurs résidents affirment n’avoir été ni consultés ni clairement informés de la vente avant sa finalisation.

Depuis ce changement de statut, le dialogue avec le gestionnaire semble s’être distendu.

La dernière réunion du Conseil de la vie sociale (CVS) remonterait à 2023, en contradiction avec les recommandations nationales qui préconisent une réunion au minimum trois fois par an.

Aucun règlement intérieur actualisé n’est affiché dans les parties communes, et les comptes rendus des décisions de gestion ne sont pas communiqués aux locataires.

« On parle de bientraitance sur les affiches, mais dans les faits, on ne nous écoute pas », déplore une habitante.

Des inquiétudes relayées au-delà de la résidence

La situation commence à mobiliser au-delà des Glycines.

Des associations locales de défense des droits des seniors envisagent d’alerter les autorités : mairie, Agence régionale de santé (ARS), voire préfecture.

Ces démarches visent à examiner le respect des obligations du bailleur et du gestionnaire, mais aussi l’adaptation du chantier à un public vulnérable.

Sollicité par notre rédaction, Batigère n’a pas répondu à nos demandes d’entretien.

Le paradoxe du “mieux plus tard”

La réhabilitation de la résidence devrait, à terme, offrir un bâtiment modernisé, mieux isolé, plus sécurisé et plus confortable.

Mais elle met aujourd’hui en lumière un dilemme fréquent dans les travaux menés en site occupé : améliorer le bâti, parfois au détriment des conditions de vie immédiates de ceux qui l’habitent.

À Sevran, ce décalage entre le long terme et le quotidien soulève une question fondamentale : quelle valeur accorder à un logement rénové si ses occupants, âgés et souvent fragiles, ne peuvent plus y vivre sereinement pendant la transition ?

Les prochains mois seront déterminants pour savoir si des mesures d’accompagnement adaptées — relogement temporaire, renforcement de la présence sur site, meilleure information, sécurisation des espaces — seront mises en place.

Faute de quoi, le chantier des Glycines pourrait devenir l’exemple d’une modernisation menée au prix d’une perte de dignité pour ceux qui la subissent au quotidien.

Sources :

De banni à numéro 2 : comment Jessy MILLER a fait de Sevran ma ville (officiel) un espace citoyen incontournable

Le 22 septembre 2025, deux événements ont marqué l’actualité : la reconnaissance de l’État de Palestine à l’ONU… et, à Sevran, l’ascension de Sevran ma ville (Officiel), devenu le 2ᵉ plus grand groupe Facebook de la ville.

 

Rencontre avec son fondateur, Jessy MILLER, qui a transformé une exclusion en une communauté citoyenne de plus de 9 300 membres.

Q : Comment est né Sevran ma ville (Officiel) ?

R : En 2020, j’étais actif sur Sevran Communauté. Mais l’administratrice trouvait que je parlais trop, que je prenais trop de place, que je n’allais pas dans son sens. J’ai été banni. Plutôt que de me taire, j’ai décidé de créer mon propre espace citoyen. C’est ainsi qu’est né le groupe Facebook « Sevran ma ville officiel ».

Q : En cinq ans, votre groupe est devenu le 2ᵉ plus grand de la ville. Comment l’expliquez-vous ?

R : Les ingrédients sont simples : laisser la parole aux Sevranais, parler de notre ville sous tous ses angles – ses atouts, ses faiblesses, ses associations, ses artistes, ses sportifs. On publie de belles photos, mais aussi des photos qui dérangent. On aborde Sevran dans toutes ses dimensions : politique, écologique, culturelle, sociale. Et parfois, oui, il faut un soupçon de polémique pour “chatouiller” l’algorithme Facebook. Ce n’est pas gratuit : c’est une manière d’ouvrir les yeux, de provoquer le débat, et ça marche.

Q : Votre groupe dérange-t-il certains acteurs locaux ?

R : Je le pense. Sevran ma ville (Officiel) rend visibles des choses que d’autres préfèrent cacher derrière des storytelling flatteurs. Je pense par exemple à la bétonisation de Montceleux. Avec mes collaborateurs, on réfléchit, on élabore et on balance une punchline qui fait réagir. Certaines publications ont atteint jusqu’à 90 000 vues. Preuve que les Sevranais veulent de la transparence et une information qui ne soit pas aseptisée.

Q : Quelle place ce groupe prend-il dans votre quotidien ?

R : Une place énorme. Je suis passionné par la communication, les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. J’y passe au moins trois heures par jour à créer du contenu, répondre aux commentaires et aux messages privés. Sevran ma ville est devenue ma deuxième partenaire de vie… après ma femme.

Q : Et votre famille, comment vit-elle cette exposition ?

R : (sourire) Pour être honnête, ma femme en a parfois marre. Elle me trouve devenu trop bavard. Même pour aller chercher une baguette au coin de la rue, ça peut me prendre une heure, alors que la boulangerie est à deux minutes… On croise quelqu’un, on échange. Sevran, c’est ça aussi : une ville où l’on ne reste jamais seul.

Q : Vous dites avoir toujours été réservé. Comment vivez-vous cette notoriété ?

R : C’est vrai, j’ai toujours été discret, presque timide. Mais Sevran m’a changé. Ce sont les habitants qui sont venus vers moi. À Carrefour, à Auchan, partout, on me salue : “Bonjour monsieur MILLER !”. Ça me fait sourire. J’aime profondément les Sevranais, même si nous ne sommes pas toujours d’accord.

Q : Qu’est-ce qui vous touche le plus dans l’aventure Sevran ma ville ?

R : Sa capacité à déclencher des chaînes de solidarité. Quand une personne est en difficulté, le groupe s’active immédiatement. Ça, j’adore, parce que ça rejoint mon cœur de métier : le travail social. Aider, tendre la main, ne jamais laisser quelqu’un seul.

En conclusion :

En seulement cinq ans, Sevran ma ville (Officiel) est passé de projet personnel à véritable agora numérique. Devenu numéro 2 le 22 septembre 2025 – une date qui restera symbolique pour la ville comme pour le monde – le groupe illustre une chose simple : les habitants ont soif de liberté d’expression, de transparence et de solidarité.

Pour Jessy MILLER, “l’histoire ne fait que commencer”.

La rédaction

Jessy Miller rejoint la rédaction d’Aulnaycap pour couvrir l’actualité à Sevran

Jean-Claude POLICE-TREIL, plus connu sous le nom de Jessy Miller, a officiellement rejoint la rédaction d’Aulnaycap. Très actif à Sevran, il rédigera ou proposera des articles pour le site, avec impartialité.

Bienvenue dans l’équipe, Jessy Miller !

Sevran : dette en hausse et taxe foncière lourde, les municipales déjà sous tension

À Sevran, les finances municipales s’imposent déjà comme le sujet phare de la prochaine campagne électorale. La dette repart à la hausse, la taxe foncière reste l’une des plus lourdes du département, et les premiers candidats dégainent leurs critiques sur les réseaux sociaux.

Une dette qui repart à la hausse

Selon les données rendues publiques par l’élue indépendante Najat Mabchour, la dette communale devrait atteindre 91 millions d’euros en 2025, contre 73 millions en 2020.

Le contraste est saisissant : sous le mandat précédent (2014-2020), la dette avait été ramenée de 126 M€ à 73 M€, offrant une respiration financière. Cinq ans plus tard, la tendance s’inverse.

Deux projets symbolisent ce dérapage :

La piscine olympique : annoncée à 5,8 M€ de charge nette pour la ville, son coût dépasse aujourd’hui 20 M€. Les frais de fonctionnement n’ont pas encore été chiffrés.

Le poste de police municipale : prévu pour 1,6 M€, il s’élèverait à près de 4,8 M€.

Ces écarts nourrissent les critiques d’une gestion imprudente, avec des promesses ambitieuses mais des financements insuffisants.

Une fiscalité déjà lourde pour les habitants

La fiscalité locale confirme l’inquiétude des contribuables. Avec un taux de 41,49 %, Sevran figure parmi les communes les plus chères de Seine-Saint-Denis.

  • Sevran : 41,49 %
  • Clichy-sous-Bois : 31,96 %
  • Aulnay-sous-Bois : 30,69 %
  • Le Bourget : 34,90 %
  • Bondy : 39,96 %

Un propriétaire sevranais paie donc, à valeur de bien équivalente, plusieurs centaines d’euros de plus que ses voisins de Clichy-sous-Bois ou Aulnay-sous-Bois. La comparaison est d’autant plus marquante que la dette de Sevran, elle, ne cesse de grimper.

Les premiers coups de semonce

Bien avant le lancement officiel de la campagne, les acteurs politiques locaux occupent déjà le terrain numérique.

Jessy MILLER (Jean-Claude POLICE-TREIL) insiste sur la nécessité d’un moratoire sur l’urbanisme et alerte sur la pression fiscale.

Philippe GEFFROY, conseiller municipal d’opposition, se positionne également : dans ses prises de parole, il dénonce une “ville sous perfusion”, dépendante des dotations de l’État et des fonds européens faute de ressources propres. Il insiste sur la saleté des espaces publics, l’abandon des transports et des équipements, la fermeture des commerces et du cinéma. Pour lui, les Sevranais “paient parmi les impôts les plus chers du 93 sans avoir en retour le service public auquel ils ont droit”.

Najat MABCHOUR conseillère municipale d’opposition, met en avant l’explosion de la dette et accuse la majorité de multiplier les “fausses promesses”.

Stéphane GATIGNON, ancien Maire, reprend la parole pour commenter la trajectoire financière de la ville.

Sullivan JOUS, conseiller municipal d’opposition, actif sur les réseaux, relaie lui aussi ses positions en amont du débat électoral.

Une campagne qui s’annonce passionnante

À quelques mois de l’échéance, les grandes lignes se dessinent déjà : dette, fiscalité, urbanisme et transparence. Autant de thèmes qui toucheront directement le quotidien des habitants.

La campagne municipale de 2026 à Sevran s’annonce passionnante. Entre les bilans critiqués, les promesses en suspens et la confrontation de personnalités politiques aux parcours très différents, les Sevranais auront l’occasion de trancher sur la question essentielle : quelle vision pour l’avenir d’une ville fragile, mais pleine de potentiel ?

Pour la rédaction

Sources :

  • Pages Facebook : Sullivan JOUS, Najat MABCHOUR, Philippe GEFFROY, Jean-Baptiste BORSALI, Jessy MILLER (Jean-Claude POLICE-TREIL).
  • Groupe Facebook: « SEVRAN ma ville Officiel »

Faut-il débaptiser l’allée du Maréchal Bugeaud à Sevran ?

Une allée pavillonnaire coquette de Sevran est sujette à polémique par rapport à son nom : l’allée du Maréchal Bugeaud. Ce n’est pas tant l’allée qui pose problème, mais le nom du Maréchal, connu principalement pour la conquête d’un territoire que l’on appelle aujourd’hui l’Algérie.

Pour la petite histoire, le Maréchal Bugeaud (qui n’était pas encore Maréchal lors du début de la répression de la révolte en Algérie) trouvait inutile la conquête de ce territoire, trop coûteuse en moyens humains et financiers à son goût. Mais sous l’impulsion de ses supérieurs, il s’y consacra, avec des moyens que l’on pourrait considérer comme crimes de guerre aujourd’hui (terre brûlée pour affamer les populations autochtones, enfumade des grottes pour asphyxier les personnes cachées…).

La personnalité locale Jessy Miller souhaite en faire un thème de campagne lors des municipales 2026. Il estime qu’il n’est pas bon d »honorer un militaire aux méthodes inhumaines.

Une école brûle à Villepinte, un élu de Sevran insulte une personnalité politique

Il y a quelques jours, une école a pris feu à Villepinte au niveau de boulevard Ballanger. Certains estiment que la canicule est responsable de cet incendie, et que la bétonnage imposé par certaines municipalités comme Sevran va accentuer le phénomène.

Un élu de la majorité de municipale de Sevran a alors invectivé une personnalité politique, Jessy Miller, qui a posté sur les réseaux sociaux son analyse quant au sinistre. La campagne des municipales 2026 a bien commencé… 

Critiquer la politique d’Israël n’est pas être antisémite : Jessy MILLER, une voix libre pour Sevran et pour la paix

Propos recueillis par la rédaction d’Aulnaycap

Tout est parti de trois mots postés sur un réseau social :

  • « Palestine vivra. »

En retour, une avalanche d’insultes :

  • « La Palestine n’existe pas. »
  • « Pauvre type inculte. »

 

Plutôt que de se taire ou de répondre par la haine, Jessy MILLER – de son vrai nom Jean-Claude POLICE-TREIL, candidat aux municipales 2026 à Sevran – a choisi de prendre la parole publiquement, calmement, et avec fermeté.

Voici son témoignage.

Interview – Jean-Claude POLICE-TREIL (dit Jessy MILLER) :

“Je ne suis pas coupable de l’Histoire. Je suis libre, pacifiste et attaché à la justice.”

Aulnaycap : Vous avez récemment exprimé un certain malaise face à l’accusation d’antisémitisme brandie dès qu’on critique l’État d’Israël. Pourquoi cette réaction maintenant ?

Jean-Claude POLICE-TREIL (dit Jessy MILLER)  : Parce que je suis fatigué de voir des citoyens sincères, attachés à la paix, accusés injustement. On ne peut plus rien dire sur Israël sans que la discussion ne soit tout de suite plombée par des accusations graves. Or, je ne suis pas antisémite, je le dis fermement. Je suis pour la paix, pour la justice, pour le droit international. Et je veux pouvoir le dire sans être réduit au silence.

Aulnaycap : Vous dites ne pas vous sentir concerné par la culpabilité liée à la Shoah. Certains pourraient y voir un refus du devoir de mémoire. Que leur répondez-vous ?

Jean-Claude POLICE-TREIL (dit Jessy MILLER) : Je fais la distinction entre devoir de mémoire et culpabilité collective imposée. La Shoah est une abomination historique, elle doit être enseignée, transmise, respectée. Mais je n’étais pas né. Je n’ai pas collaboré avec Vichy. Je ne peux pas porter le poids des fautes de mes ancêtres sur mes épaules personnelles. Cela ne m’empêche pas d’être sensible à l’histoire juive, comme je suis sensible à toutes les histoires douloureuses des peuples opprimés : Afrique, esclavage dans les Caraïbes, colonisation, Algérie, Arménie, Palestine…

Aulnaycap : Vous critiquez fermement la politique israélienne, mais comment abordez-vous les événements du 7 octobre ?

Jean-Claude POLICE-TREIL (dit Jessy MILLER)  : Le 7 octobre est un drame humain, je ne le minimise pas une seconde. Des civils israéliens ont été tués, et cela doit être reconnu avec humanité.

Mais je refuse la hiérarchie des douleurs. Une souffrance ne devrait jamais en écraser une autre. Les enfants palestiniens, les mères qui fuient les bombes, les blessés sans soins : c’est aussi une tragédie.

« Le monopole de la souffrance, je ne connais pas. La douleur n’a ni passeport, ni religion, ni drapeau. Elle est humaine. Point. »

Aulnaycap : Votre critique d’Israël est-elle politique ou morale ?

Jean-Claude POLICE-TREIL (dit Jessy MILLER)  : Les deux. Politiquement, Israël viole de manière répétée les résolutions de l’ONU, pratique la colonisation illégale, et ne respecte pas le droit humanitaire à Gaza ou en Cisjordanie. Moralement, je ne peux pas me taire quand des enfants meurent sous les bombes, que des civils sont affamés, ou que l’on justifie cela par une prétendue légitimité sacrée ou historique.

« Je critique l’État israélien, pas les juifs. Et je critique aussi le Hamas, sans ambiguïté. Être libre, c’est pouvoir dire cela en même temps. »

Aulnaycap : Vous accusez les médias et les politiques d’un manque de neutralité. Pourquoi ?

Jean-Claude POLICE-TREIL (dit Jessy MILLER)  : Parce qu’une grande partie du paysage médiatique français traite Israël avec indulgence, et dépeint les Palestiniens comme des terroristes par défaut. Les politiques, eux, ont peur de parler. La pression est forte. On les voit défiler au CRIF, on les entend dénoncer « l’antisémitisme de gauche », mais on les entend très peu dénoncer les violations quotidiennes des droits de l’Homme par Tsahal.

Moi, je ne me tairai pas. Je suis libre. Je n’appartiens à aucun lobby. Je ne confonds pas justice et calcul.

Aulnaycap : Vous parlez souvent de votre attachement à la paix. Craignez-vous une escalade plus large ?

Jean-Claude POLICE-TREIL (dit Jessy MILLER)  : Oui, et je le dis avec gravité. Je suis profondément inquiet. Ce que nous voyons au Proche-Orient, en Ukraine, entre la Russie, l’Iran, Israël, l’OTAN, ce sont des lignes de front qui s’installent partout. Et si demain un dérapage survient — une frappe de trop, un missile de trop, un mot de trop —, nous pourrions plonger dans une guerre mondiale sans même l’avoir décidée collectivement.

« Le droit légitime à se défendre, oui… mais pas au prix de la paix mondiale »

Ce n’est pas du catastrophisme. C’est une crainte lucide, fondée sur les enchaînements historiques que nous avons déjà connus. C’est aussi pour cela que je refuse les discours de haine, les postures belliqueuses, les récits simplificateurs. Ils nous rapprochent du précipice.

Aulnaycap : En tant que candidat aux municipales à Sevran, allez-vous intégrer cette voix dans votre engagement local ?

Jean-Claude POLICE-TREIL (alias Jessy MILLER) : Bien sûr. Je suis un homme de paix, profondément attaché à la diversité, à l’égalité entre les peuples, et à la vérité historique. Cela veut dire aussi créer des espaces de dialogue entre les communautés, défendre les principes de la République sans soumission, et dire les choses avec justesse, même quand c’est difficile.

À Sevran, ville populaire et mosaïque, nous avons ce devoir d’humanité mutuelle, sans exception. Pas d’indignation sélective, pas de deux poids deux mesures. Voilà ce que j’essaie de porter.

Aulnaycap : Un mot pour conclure ?

Jean-Claude POLICE-TREIL (dit Jessy MILLER)   : La paix ne se construit pas sur le silence, mais sur le courage.

Et mon engagement politique est avant tout un engagement pour le respect, pour les droits humains, et contre toutes les formes d’injustice, d’où qu’elles viennent.

Que chacun soit libre de penser, de croire, de critiquer. C’est cela, la démocratie.

Voix de la rue à Sevran

Ces deux photographies ont été prises ces derniers jours à Sevran.

Elles témoignent d’une expression citoyenne spontanée, portée sur les murs de la ville, en réaction à la situation dramatique à Gaza.

Ces inscriptions traduisent un sentiment d’injustice, une colère face au silence institutionnel, et une volonté de solidarité exprimée localement avec le peuple palestinien.

Elles posent une question simple, directe :

Peut-on encore se taire ?

Interview avec Jean-Claude POLICE-TREIL, connu sous le nom de Jessy MILLER qui veut préserver Sevran

Un sevranais engagé pour sa ville

Pourriez-vous vous présenter, nous en dire plus sur votre parcours professionnel et personnel ?

Je m’appelle Jean-Claude POLICE-TREIL, mais beaucoup me connaissent sous le pseudonyme de Jessy MILLER sur les réseaux sociaux, notamment à travers mon engagement citoyen sur le groupe Facebook « Sevran ma ville officiel », que j’ai créé en 2020 et qui est également une association déclarée.

Je suis travailleur social, diplômé en sciences de l’éducation et en droit. J’ai plus de vingt ans d’expérience dans la protection de l’enfance, en tant qu’administrateur bénévole d’une association et cadre dans le service public.

J’ai dirigé des équipes dans des contextes extrêmement tendus, reconstruit des services en grande difficulté, recruté, formé, animé, toujours avec une obsession : remettre l’humain au cœur du service public.

Côté personnel, je suis marié, père de trois enfants, passionné d’histoire locale et collectionneur de cartes postales anciennes de Sevran. Cette ville m’habite.

Depuis quand habitez-vous la ville de Sevran ?

J’habite Sevran depuis 2009. J’y ai fondé ma famille, j’y ai acheté ma maison, j’y ai noué des liens profonds avec les habitants.

Sevran n’est pas qu’une adresse pour moi, c’est un choix de vie, un ancrage, un engagement au quotidien.

Pourquoi vouloir vous investir dans la campagne des municipales 2026 ? Quel fut l’élément déclencheur ?

Depuis des années, je m’implique dans la vie locale : au sein des écoles, auprès des familles, dans les quartiers, et à travers le groupe Facebook “Sevran ma ville officiel”.

Mais ces derniers temps, le malaise est devenu trop profond : bétonisation massive, sentiment d’abandon, endettement municipal, écoles saturées, perte de repères…

Ce n’est pas un événement isolé, mais une accumulation de signaux d’alerte.

Alors j’ai décidé de passer à l’action. Pour mes enfants, pour les vôtres, pour Sevran telle qu’elle pourrait être.

Aviez-vous fait de la politique auparavant ?

Non. Je suis un homme de terrain, pas un professionnel de la politique.

J’ai été colistier en 2014 et 2020, mais toujours en retrait. Je me réservais principalement pour ma famille et ma profession en protection de l’enfance.

Aujourd’hui, je ressens qu’il est de notre responsabilité de proposer une alternative solide.

S’il fallait vous positionner sur un échiquier politique, vous situeriez-vous à gauche ? À droite ? Au centre ?

Je ne me reconnais dans aucun appareil partisan. Ma démarche est locale, transpartisane et de bon sens.

Certains me situent au centre gauche, d’autres me trouvent gaulliste social ou écologiste républicain.

Je suis avant tout fidèle à l’intérêt général, à la justice sociale, à la tranquillité publique et à l’écologie concrète.

Vous souhaitez bâtir une liste pour les municipales 2026, combien de personnes vous entourent au jour d’aujourd’hui ?

Nous sommes déjà une vingtaine de personnes actives, de tous horizons : jeunes, retraités, fonctionnaires, commerçants, associatifs, parents d’élèves, entrepreneurs, personnes sans emploi, habitants engagés ou simplement concernés.

Je veux bâtir une liste sérieuse, représentative, engagée. Pas de figurants : chacun portera un dossier, une action, une responsabilité.

C’est la moindre des choses quand on prétend gérer une ville de 50 000 habitants.

Si vous êtes élu Maire de Sevran, quels seraient les 3 projets prioritaires de votre mandat ?

  • Stopper la bétonisation : Je proposerai un moratoire immédiat, notamment sur les terres Montceleux, pour préserver les derniers espaces naturels et lancer une reforestation symbolique et écologique.
  • Sauver nos écoles : Rénovation, baisse des effectifs par classe, valorisation du sport, et un service dédié aux familles d’enfants en situation de handicap.
  • Reprendre en main la tranquillité publique : Avec une police municipale intercommunale, des agents mieux formés, visibles, mutualisés, et des équipements modernes partagés pour sécuriser les quartiers, les gares et les écoles.
  • Et en parallèle, je veux revitaliser notre économie locale : redonner de l’air à nos commerçants, soutenir les circuits courts, encourager les initiatives d’insertion, et faire de Sevran une ville où l’on peut à la fois habiter, consommer et travailler dignement.

Avez-vous une référence ou une préférence vis-à-vis d’une grande personnalité politique en Seine-Saint-Denis ?

Plutôt que de citer un élu en particulier, je préfère m’inspirer des femmes et des hommes du quotidien :

  • Les acteurs associatifs qui s’engagent sans relâche,
  • Les enseignants qui tiennent bon malgré les difficultés,
  • Les éducateurs et les animateurs qui accompagnent les plus fragiles,
  • Les anciens qui portent la mémoire et l’histoire de notre ville,
  • Les agents du service public local qui, souvent dans l’ombre, maintiennent la ville debout.

Ce sont eux, mes références. Ce sont eux, les piliers silencieux de Sevran.

Et c’est à eux que je veux redonner toute leur place.

Enfin, quel message souhaiteriez-vous faire passer aux lecteurs d’Aulnaycap ?

Sevran mérite bien plus que ce qu’elle vit aujourd’hui.

Notre ville a du potentiel, de l’énergie, une jeunesse formidable, des habitants dignes, une grande famille. Ce n’est pas un territoire perdu, c’est une ville qu’on peut relever avec de la rigueur, de l’humanité et du courage.

Je ne suis pas un homme providentiel. Je suis un Sevranais engagé, un travailleur social, un père de famille, un homme libre.

Je ne me résous pas à voir Sevran décliner. Je me lève avec d’autres pour lui rendre fierté, cohérence et avenir.

Mon engagement n’est pas celui d’un homme en quête de poste. C’est celui d’un citoyen qui veut faire émerger un projet collectif, sincère et efficace.

Si demain une équipe sérieuse, compétente et fidèle à ces valeurs peut porter ce projet, je suis prêt à y contribuer pleinement, même sans en être la tête de liste.

Ce que je refuse en revanche, ce sont les alliances de circonstance, les jeux d’ambition, les projets flous sans colonne vertébrale.

Ce que je veux, c’est une équipe claire dans ses intentions, stable dans ses valeurs, loyale envers Sevran et ses habitants.

C’est pourquoi je suis aussi exigeant sur la composition de ma liste : je veux des gens intègres, investis pour la jeunesse, les familles, les anciens.

Et je le dis haut et fort : je veux une liste inclusive, avec une place pleine et entière pour les personnes en situation de handicap.

Il n’y aura pas de transformation sincère de notre ville si l’on ne donne pas la parole à tous et la place à chacun.

Donner la parole à tous, ce n’est pas un risque… c’est la clé de notre réussite pour Sevran.

Source : interview exclusive Aulnaycap