Alors que la tête de liste des Républicains Valérie Pécresse était archi-favorite du scrutin pour les élections Régionales en Ile-de-France, le premier tour a montré, une fois de plus, qu’il fallait manier avec des pincettes les sondages. Avec un contexte national pourtant très favorable, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy semblait en position de force face au candidat Claude Bartolone, toujours au perchoir de l’assemblée nationale et qui représente en quelque sorte un gouvernement qui reste toujours très impopulaire.
Si le contexte national a certainement joué, les enjeux régionaux ont, espérons le, également été un facteur important pour le choix de la liste qui dirigera pendant les 6 prochaines années la région la plus riche de France (en PIB) : les transports, la recherche, les lycées, le Grand Paris, autant d’enjeux qui devraient être rappelés pendant la campagne du second tour. Le troisième larron, Wallerand de Saint Just pour le Front National, arrive en troisième position, assez loin mais suffisamment fort pour jouer les arbitres au second tour.
Résultats et possibles reports de voix
Si la Gauche était complètement divisée, la droite était elle complètement unie au premier tour, rassemblant les Républicains, l’UDI et le Modem. Cependant, les réserves de voix au second tour sont minces, même si la tambouille politique et les accords au soir du premier tour ne garantissent en rien un report massif de voix d’un candidat sur l’autre. Analysons maintenant quel est le rapport de force au soir du 1er tour :
- Valérie Pécresse (LR) : 30,51 %
- Claude Bartolone (PS) : 25,19 %
- Wallerand de Saint-Just (FN) : 18,41 %
Du côté de Claude Bartolone, il peut espérer suite aux accords de l’entre-deux tours obtenir la majorité des voix d’Europe Ecologie Les Verts (8,03%) et du Front de Gauche (6,03%). Il peut également grapiller quelques voix des listes marginales telles que Lutte Ouvrière (1,40%) ou Fluo (0,30%). Au total, c’est un peu plus de 15% de réserve de voix potentielles, ce qui l’aménerait au mieux aux alentours des 40%. Mais attention toutefois à la réaction des citoyens qui ne comprennent pas forcément le sens d’une telle alliance politique sous fond de tension palpable entre les différents appareils politiques.
Pour Valérie Pécresse, cela se complique : si elle peut compter faire le plein parmi les électeurs de Nous Citoyens (0,63%) et de Aux Urnes Citoyens (0,76%), il n’est pas dit que les électeurs de « Debout la France » de Nicolas Dupont-Aignan (6,57%) votent pour elle. La liste « Debout La France » est ouvertement souverainiste, et plus proche du Front National que des Républicains. Même en prenant la moitié des voix de Debout la France, Valérie Pécresse ne serait alors qu’à 35% des voix, loin de Claude Bartolone.
Tentative de drague de l’électorat Frontiste ?
Si mathématiquement Claude Bartolone gagne, un « sursaut républicain » et un possible renversement de tendance est prévisible. Avec un taux de participation à 45,89%, des abstentionnistes peuvent très bien aller aux urnes ce dimanche, et la Droite peut espérer obtenir de meilleurs résultats.
Autre source d’inspiration pour la Droite, draguer l’électorat Frontiste, avec une campagne d’affichage qui indique, en gros : « Voter pour Wallerand de Saint-Just au second tour, c’est voter Claude Bartolone« . Cette tentative de récupération est louable mais est-ce que ce message sera entendu, sachant que de nombreux électeurs du FN ne le font plus pas protestation, mais par adhésion aux idées du parti à la flamme ?
Le suspens reste entier, et si vous vous rendez sur les marchés les prochains jours, armez vous de patience : de belles promesses, des explications sur pourquoi il est important de voter et comment votre vie sera merveilleuse si tel ou tel candidat passe vous attendent.
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