Trois semaines que le confinement a démarré. Dans mon appartement, au cinquième étage de la cité des Étangs, à Aulnay-sous-Bois, j’ai peur que rien ne change. Après la crise, j’appréhende de replonger la tête dans le guidon de mon train-train quotidien. Que restera-t-il du confinement? Le port du masque pendant quelques semaines, ou le souvenir des morts?
Je n’ai jamais encore évoqué mes parents dans ces lignes. J’habite avec eux. Mon père a 86 ans. Il est atteint de la maladie d’Alzheimer depuis des années. Il est souvent confus, s’ennuie beaucoup. Il invente à chaque conversation des scénarios qui me feraient sourire… s’ils n’étaient pas dus à sa maladie.
«Mon père, atteint d’Alzheimer, me demande chaque jour si un remède a été trouvé»
Certaines choses lui servent de repères dans son calendrier indéfini. Exemple : avant, il allait tous les lundis à un accueil de jour pour personnes âgées. Il me demandait quand aurait lieu le prochain lundi. Il associait cette journée à du travail, puis à des cours. Parfois il pensait même aller chez… des Espagnols ! Sûrement une façon de distinguer ce jour.
Source, photo et article complet : Le Parisien