L’agression des deux policiers à Aulnay-sous-Bois continue de faire couler beaucoup d’encre et, à défaut de la réaction du Maire Bruno Beschizza, d’autres personnalités politiques ou médiatiques s’en donnent à cœur joie.
C’est au tour de Valérie Pécresse, présidente du Conseil Régional Île-de-France qui, dans un Tweet, n’hésite pas à critiquer avec véhémence la politique gouvernementale :
« Encore une fois des policiers lynchés alors qu’ils ne faisaient que leur métier! #Aulnay. Face à ces images intolérables que fait l’Etat pour renforcer les effectifs manquants et prononcer enfin des sanctions vraiment dissuasives et exécutées?«
Ce qui est étonnant dans cette phrase est le terme « que fait l’Etat pour renforcer les effectifs manquants« . Pour rappel, Valérie Pécresse a été porte-parole du gouvernement de 2011 à 2012 sous Nicolas Sarkozy, ainsi que la ministre du budget. Elle a donc, directement ou indirectement, accepté les réformes du gouvernement et la directive du président UMP de l’époque.
S’il est vrai que la France sortait d’une crise terrible (crise financière de 2009-2009) avec une dette qui a explosé, Nicolas Sarkozy et son premier ministre François Fillon ont pris l’initiative de ne pas renouveler un fonctionnaire sur deux. Finalité, les effectifs de police ont fondu comme neige au soleil, comme l’indique le graphique ci-dessous en provenance du Sénat :

Effectifs gendarmerie et police nationale
On voit bien qu’entre 2007 et 2012, les effectifs ont fondu d’environ 2000 postes, avant de se stabiliser puis d’augmenter fortement après 2015 (suite aux attentats).
Il aurait été honnêtement intellectuellement de regretter d’abord cette baisse d’effectif puis de souligner l’importance de recruter rapidement de nouveaux gendarmes et policiers, tout en acceptant de nouvelles dettes ou de nouveaux impôts. Valérie Pécresse risque donc d’être taclée par ce Tweet malencontreux.
D’autres estiment qu’il ne sert à rien de renforcer les forces de police dans la mesure où les policiers n’ont que peu de marge de manœuvre pour interpeller les individus récalcitrants, et que la justice ne suit pas (nombreux délinquants sont relâchés rapidement sans même être inquiétés financièrement). Là aussi, le problème de date pas d’hier, même si l’actuel ministre de la Justice ne semble pas vouloir prendre le problème à bras le corps…
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